Les 23 et 24 février, Dana Hastier – Directrice exécutive de France 3, Yannick Letranchant – Directeur délégué de France 3 en charge du réseau et Philippe Landré – Directeur délégué à l’antenne, ont profité de leur passage aux Victoires de la musique classique pour rencontrer les salariés de Montpellier et Toulouse.
Les directeurs de la chaîne annoncent une continuité pour les régions de faire du régional, une place prépondérante prise par l’audience, car c’est elle qui justifie le budget de notre chaîne. Et si nos programmes régionaux sont si mal exposés, c’est parce qu’ils ne sont pas bons et/ou ne font pas d’audience. La Cgt se demande si ce n’est pas l’inverse puisque jamais une direction de chaine ( toujours aussi parisienne) n’a eu le courage de lâcher le moindre prime time aux régions.
Quant aux locales, non seulement la directrice générale de France 3 passe sous silence les excellents résultats de satisfaction des téléspectateurs qui captent une édition locale, mais en plus elle fait passer le chiffrage du passage des locales sur les box de 2 à 4M€. C’est pourquoi le 26 février la CGT a saisi offciellement Yannick Letranchant pour que soit communiqué et discuté un chiffrage exact. L’enjeu est fort dans le Sud-Ouest car c’est le pôle dans lequel il y a le plus de locales excentrées.
Le réseau régional a déjà été lourdement impacté par les restrictions budgétaires ces dernières années nous dit Mme Hastier. Faut-il y voir une sanctuarisation des effectifs de nos antennes ? On aimerait le croire et nous serons extrêmement attentifs à ne pas laisser partir des postes à la chaine tout info pour laquelle les régions ne sont même pas impliquées. Tout le monde a très bien compris qu’i.média constitue un réservoir inépuisable et pillable à l’envi, avec tous les risques possible d’approximation et d’erreur, sans parler du mépris imposé aux « remplisseurs de tuyaux ».
Côté réforme territoriale, la consigne de la directrice de France 3 est de multiplier les sujets mutualisés. Ce seront autant de « signes éditoriaux » (aux politiques ?) qui devraient nous permettre de conserver notre maillage territorial.
Bref au final un discours plutôt mou et manquant clairement d’ambition pour les régions, alors que la direction de FTV et les ministères de tutelle sont en pleine négociation du COM (Contrat d’Objectifs et de Moyens) et du plan stratégique qui vont déterminer l’avenir de France 3, sa couleur éditoriale, ses missions, ses volumes de diffusion, son périmètre social. Pas très rassurant…
Annoncé pour fin mars, le COM devra pourtant être à la hauteur des enjeux sociaux (nos emplois et l’activité) et sociétaux (nos émissions), faute de quoi la CGT s’y opposera.
Autre très mauvais signe, celui pris par le gouvernement qui souhaite imposer une réforme du Code du Travail digne de la Loi Travail de 1848 ! Le droit du travail a été arraché, parfois au prix de la vie, par les travailleurs de notre pays depuis plus de cent ans pour échapper aux exigences de l’économie et protéger l’humain dans l’entreprise. Des valeurs que les militants CGT défendront dans la rue le 9 mars.
Bordeaux, le 1er mars 2016