Compte rendu commission égalité femmes/hommes – 30 novembre 2015

 

CE PSO

RAPPORT DE SITUATION COMPARÉE 2014

La commission s’est réunie le lundi 30 novembre, en présence d’Elisabeth Point, Odile Debacker, Marie-Ange Cristofari, Sylvie Bonnet, Caroline Hoarau et Marie Martin.

Pour la direction : Bruno Girault et Marie-France Hémardinquer.

Évolution des effectifs

En 2014, le pôle Sud-Ouest compte 836 salariés : 491 hommes et 345 femmes (41,3%).

Pour mémoire, en 2013, les effectifs étaient de : 479 hommes et 337 femmes (41,3%), soit 816 salariés en CDI.

A noter que les salariés de la filière comptent bien parmi les effectifs, mais que par contre n’y figurent pas les membres de la direction du pôle, soit dix personnes environ.

Conclusion, l’effectif global augmente, mais ni les recrutements ni les mouvements n’ont modifié l’écart de manière significative entre les hommes et les femmes.

Du côté des journalistes, où on partait de loin, c’est donc toujours abyssal (du simple au double) même si l’on note un léger effort par rapport à 2013.

  • 2014 : 103 femmes journalistes (31%) pour 229 hommes
  • 2013 : 99 femmes journalistes (30,3%) contre 228 hommes

L’écart se creuse un peu plus chez les PTA :

  • 2014 : 242 femmes PTA (48%) contre 262 hommes
  • 2013 : 238 femmes PTA (48,7%) contre 251 hommes

Bien sûr, ces écarts (notamment chez les journalistes) s’expliquent en partie par l’historique. Peu de femmes chez la génération des journalistes aujourd’hui en fin de carrière. Mais ce « passé » ne peut expliquer entièrement le fossé d’aujourd’hui. La volonté de la direction de combler ce dernier n’est pas manifeste, c’est le moins que l’on puisse dire.

NB : p.16  (I.1.6) la répartition par âge de l’effectif total permanent PSO montre peu de femmes chez les séniors mais aussi aucune femme chez les – de 30 ans en 2014 alors que nous avons 4 hommes !

Cadres

Chez les cadres, le constat n’est pas meilleur. Le nombre de femmes dans l’encadrement baisse d’1 point dans le pôle Sud-Ouest.

Des membres de la commission soulignent que les postes de chefs d’édition et responsables d’édition, qui ne nécessitent pas forcement de mobilité, pourraient être davantage ouverts aux femmes.

La direction du pôle Sud-Ouest, en la personne de Bruno Girault, répète que le pôle n’est pas favorable à développer cette fonction de chefs d’édition dans les rédactions. Dans les rédactions où ce poste n’est pas créé, l’activité est planifiée, on contourne donc la difficulté. Et on se réserve le droit d’y « caser » des JRI usés par la pratique de leur métier.

NB : dans le pole 1 chef d’édition à Bordeaux et 1 responsable d’édition à Toulouse.

Le module de formation sur les techniques de recrutement des cadres a-t-il été lancé, comme annoncé ? Pas encore, selon la RH qui explique que l’Université France télévisions ne l’a toujours pas proposé.

Selon Bruno Girault, le problème du recrutement des cadres est global, et pas seulement lié aux femmes. Le vivier d’encadrement s’assèche et ce pour plusieurs raisons :

  • la question de la mobilité géographique
  • le peu d’attrait salarial du poste de rédacteur-trice en chef adjoint-e
  • la difficulté du métier (« Faire plus avec moins, c’est trop difficile»)

« Il faudrait proposer des salaires plus attractifs mais nous nous heurtons à des problèmes de moyens » analyse le DRH.

NB : (P.11 I.1.2) entre 2013 et 2014, + 4 hommes dans l’encadrement alors que le nombre de femmes stagnent ce qui baisse de 9,4% à 9,1% de femmes dans ce secteur.

Mais les candidatures de femmes sont quand même problématiques puisque pour un poste de rédacteur-trice en chef adjoint-e, la direction reçoit une candidature féminine pour trois candidatures masculines.

« A compétences égales, on privilégie la femme », assure Bruno Girault, mais celle-ci a-t-elle vraiment sa chance puisque statistiquement, elle présente moins d’expérience ?

Volonté de la direction de mettre en place un vivier technique d’encadrement et d’y associer plus de femmes, la direction précise qu’une femme en avait la charge jusqu’à son départ non remplacé, par manque de moyens donc statu quo !

Recrutements

Là encore, parmi les CDD historiques, le pôle Sud-Ouest recrute davantage de CDD hommes que de CDD femmes.

(P.10) En effet, les femmes sont de plus en nombreuses dans les écoles de journalisme, et de fait, de plus en plus nombreuses à rentrer dans le vivier CDD de France 3.

NB : 14,7% de femmes contre 11,2% d’hommes en occasionnels journalistes

Idem pour les contrats d’alternance. En 2014, le PSO compte 13 contrats d’alternance dont 10 pour des hommes !

Bruno Girault explique qu’ils sont tributaires des candidatures, mais reconnaît que le pôle n’a pas été « bon en 2014. C’est mieux en 2015, vous verrez ! ».

NB : (P.40 I.4.2) nombre de départ en CDI montre uniquement des femmes parties à la retraite en 2014

Question de savoir le nombre de départ par le PDV et combien de femmes et d’hommes ?

Salaires / revalorisations et promotions

NB : dans le document les salaires sont recalculés à temps plein.

(P.41 I.1.5) chez les PTA de 2012 à 2014 on tend vers un équilibre toujours bien sur avec un avantage pour les hommes (excepté en 2014 chez les cadres P.47/48).

En revanche coté journalistes, toujours un énorme écart entre les hommes et les femmes en 2014 (P.49)

A ancienneté égale, il y a toujours un gros retard d’avancement chez les femmes, surtout à la rédaction. Beaucoup plus de femmes simples rédactrices que les hommes.

Certaines femmes ont 18 ans d’ancienneté et toujours pas le statut de JS !

Particulièrement les journalistes travaillant en BEX qui sont souvent les oubliés des mesures salariales annuelles «loin des yeux loin du cœur »

Beaucoup moins de femmes Grand reporter que d’hommes :

Certaines femmes ont plus de 20 ans de carte de presse et toujours pas le statut de GR (grand reporteur) !

Les journalistes recrutés en JS sont quasiment que des hommes, les femmes sont recrutées simples rédactrices.

Pour Bruno Girault, la direction tente « de respecter proportion homme/femme dans un service pour la distribution des promotions ». « On n’est pas satisfait de la photo, il y a des choses à améliorer, des femmes à faire apparaître dans les salaires maxi. C’est bizarre que ce soient toujours des femmes dans les salaires mini !!! »

Exemple d’écart majeur en matière de salaire (P.51) cadre 2 spécialisé, même effectif H/F, même âge moyen et même ancienneté,

  • Salaire brut médian ≠ de 480€ brut favorable aux hommes
  • Salaire minimum ≠ de 775€ favorable aux femmes
  • Salaire maximum ≠ de 4 048€ favorable aux hommes CQFD !

Ce n’est pas « bizarre », c’est le management de FTV en matière d’égalité professionnelle.

Conclusion, l’ancienneté et les compétences des femmes ne sont pas reconnues à France 3 Pôle Sud-Ouest. Elles « payent » leur sexe, leurs maternités, leurs congés parentaux, leurs temps partiels…

Temps partiels

Ceci n’apparaît pas dans le bilan 2014 mais le pôle Sud-Ouest est parti à la chasse aux temps partiels. Particulièrement touchée, l’antenne de Midi-Pyrénées où six salariés se sont vus refuser le renouvellement de leur temps partiel. Sur ces six salariés, cinq femmes dont quatre avec des enfants de moins de 12 ans.

Le motif de ces refus : la lutte contre la précarité (sic). Tout temps partiel générant du remplacement est donc désormais proscrit.

Problèmes majeurs : ces temps partiels ne générait que peu voire pas du tout de remplacement. Les refus n’ont pas été motivés, ce qui est contraire à l’accord sur l’égalité professionnelle. Les solutions alternatives proposées par les salariés et les élus n’ont pas été examinées. Le seul motif « pour nécessité de service » n’est pas une motivation, il faut des explications détaillées.

Un bilan qui sera du meilleur effet dans le rapport de la commission égalité hommes/femmes en 2015…

Bruno Girault reconnaît qu’il n’est pas normal que les personnes aient eu un refus de temps partiel sans argumentaire et que tout refus doit être motivé par le chef de service. Il s’engage à ré-examiner ces dossiers et demande à la RH de proximité une nouvelle information à ce sujet.

Question sur les indicateurs P.35 I.2.2  « de qui parlons-nous pour les postes à temps partiels, la raison familiale ? la raison médicale ? Le mi-temps thérapeutique en fait-il partie ?

Notons que les temps partiels pour raisons familiale ont baissé alors que dans le même temps les temps partiels pour raisons médicales ont augmenté !!!

Formation

Dans toutes les catégories de salariés (journalistes et PTA), les femmes sont moins formées que les hommes (233 contre 327, soit 41,6%).

NB : Même si cela correspond à l’écart des effectifs H/F dans notre entreprise et que cela supposerait une équité en termes de formation entre les femmes et les hommes, il n’en reste pas moins que l’écart H/F ne se résorbe pas.

Il faudrait donc privilégier les formations pour les femmes afin de les aider à évoluer dans notre société et ainsi évoluer enfin au même rythme que les hommes.

De plus pour analyser correctement l’aspect formation, il faudrait connaitre les vœux de formation des femmes et des hommes et les refus de ces dites formations.

(Pour les journalistes par exemple, en 2014, 58 femmes formées (33,5%) contre 115 hommes. Pour mémoire, en 2013, 67 femmes (35,3%) avaient été formées contre 123 hommes !)

Même proportion pour les CIF, DIF, bilans de compétences et périodes de professionnalisation : au total, 69 pour les hommes contre 25 pour les femmes (26,6%).

Conclusion

Vous êtes une femme ? Diplômée d’une école reconnue par la profession ? Et désireuse d’intégrer France télévisions ? Bonne idée mais soyez patiente car :

  • Vous serez embauchée plus tard que vos homologues masculins ;
  • Vous serez embauchée peut-être à un niveau inférieur à celui de vos homologues masculins, à diplômes et compétences égaux ;
  • Vous bénéficierez d’un avancement de carrière plus lent que celui de vos homologues masculins, parce que – peut-être – vous aurez des enfants ;
  • Vous bénéficierez de moins d’heures de formations que vos homologues masculins ;
  • Vous aurez moins accès aux dispositifs de formation que vos homologues masculins ;
  • Vous vous verrez sans doute refuser un temps partiel pour nécessité de service ;
  • Vous ferez toujours partie d’une minorité de salariés, surtout si vous avez la prétention d’accéder à des fonctions d’encadrement.

Bref, femmes, à France 3, vous êtes au bon endroit…

Nous ne constatons guère d’amélioration concernant la disparité H/F en 2014. Pourtant les efforts doivent-être énormes pour résorber tous ces écarts. C’est pourquoi la commission préconise un avis négatif sur le rapport comparée Femmes / hommes 2014.

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