De près on se comprend mieux…
On a souvent dit dans cette instance à quel point ce slogan de France 3 nous semblait à la fois juste et idéaliste. Et malheureusement totalement dévoyé.
Nous en avons une nouvelle fois une illustration. Il y a une semaine, jour pour jour, le chef de centre de Toulouse a annoncé lors d’une réunion de service avec les monteurs, la fermeture de la locale de Toulouse. Une information qu’il n’a pas mis au conditionnel et qu’il a partagé afin d’anticiper sur une nouvelle organisation du service à la rentrée. C’est à dire la répartition du potentiel de la locale sur le BRI et les matinales.
Les salariés concernés qui travaillent et font vivre cette locale intégrée au quotidien ont donc appris la nouvelle par radio couloir !
48 heures après, ni confirmation ni infirmation de la part de la direction de l’antenne de Midi Pyrénées mais confirmation de la part du directeur du pôle : les éditions locales de Toulouse, Bordeaux et Limoges vont bien disparaître.
Il a fallu que les élus DP toulousains exigent lors de la réunion mensuelle des réponses concrètes pour avoir un semblant d’échange qui a d’ailleurs vite tourné au vinaigre.
« Tout cela ne sont que des hypothèses de travail, des projets », leur a-t-on dit. Sans que les autres pistes ne soient évoquées ? Existent-elles vraiment d’ailleurs ? Nous sommes en droit de poser ces questions.
Le même flou artistique est entretenu au sujet de deux émissions, Pyrénées-Pirineos et Signes du Toro. Aucune information n’a été transmise aux personnes concernées. La diffusion est assurée jusqu’en juin (avec des rediffs pour Pyrénées-Pirineos) mais le plan de charge à venir est vide. Il n’y a qu’à voir le planning de post-prod à la filière production. Aucune émission nouvelle n’est pour l’instant programmée.
Chronique d’une mort annoncée alors que pour le deuxième mois consécutif il est demandé un point sur la grille de rentrée en CE. Une stratégie de report, sans doute pour éviter le plus possible les remous mais qui ressemble bien à une entrave. Peur d’un syndrome Radio France ?
Pour toutes ces raisons, trois questions M. le Président :
– Quand jugerez-vous nécessaire d’informer les salariés et leurs représentants de vos projets, voire de vos décisions ?
– Quel est pour vous le sens du mot respect de vos collaborateurs ?
– Enfin puisque de près on se comprend mieux, quels sont vos projets pour l’offre d’information de proximité à Toulouse, Bordeaux et Limoges à la rentrée ?
Une offre de proximité qui, nous vous le rappelons, est un peu notre raison d’être dans le réseau France 3, une proximité géographique mais aussi proximité en terme de passion dans nos territoires.
De près on se comprend mieux, et pourtant, on a du mal à se parler…
Vous avez du mal à nous parler M. le Président. Alors pour finir, un peu de proximité, de « parler vrai », une parole de proximité avec ce message d’un salarié concerné par ces suppressions d’émissions :
« Nous existons (devrais-je dire existions?) depuis 28 ans sur les antennes régionales de France 3. Et nous apprenons, de façon officieuse mais insistante, que nous allons disparaître.
Signes du toro, dans son édition mensuelle et sa page web, mobilise un réalisateur (Michel Dumas), deux auteurs (Vincent Bourg et Joël Jacobi), une assistante (Florence Boislard), des équipes de tournage (40 jours d’équipe légère par an), et de post production (70 jours pas an), un atelier de production.
Quand tout ça aura disparu, on imagine bien qu’il y a aura des sourires parmi les chasseurs d’ETP.
Dans l’émission du mois d’avril, au montage ces jours ci, il est question d’Arles, de Cordoue, d’Israël et du Mexique. On y voit des toreros de 24 ans à 66 ans, on entend un poème de Lorca et on rencontre un chanteur flamenco qui se saisit d’une cape et un torero plasticien qui a troqué son épée pour un stylo bille. Notre caméra est sur la scène d’un théâtre, dans une galerie d’art, et dans les arènes, bien sûr. Tout ça après 4 jours de tournage et 5 de montage.
Je crois bien que France 3 est la seule chaîne qui peut (dois-je dire pouvait ?) offrir aux amateurs de tauromachie un tel éclairage sur leur passion. C’est ce dont témoignent de nombreux aficionados de France et d’ailleurs.
Nous sommes habitués, fréquentant les arènes, à rencontrer des gens de cœur qui assument leurs choix avec panache. Nous attendons une réponse claire à cette question : l’émission (et le site) vont-ils continuer au delà du mois d’août de cette année ? »
Bordeaux, le 14 avril 2015