Jusqu’où iront-ils ?
Après la disparition de la direction régionale du Limousin pour le « Pôle », maintenant la réorganisation territoriale. Après la mutualisation des journaux de Soir 3 avec Bordeaux et Poitiers pendant les vacances scolaires, Paris évoque désormais ouvertement l’intégration les éditions locales dans les JT régionaux.
L’annonce de la disparition du générique des locales laisse à penser que ce n’est que la première étape d’un détricotage progressif de ces éditions locales. Officiellement, l’actuelle direction régionale assure que les emplois ne seront pas impactés. Jusqu’à quand ?
Parce qu’en parallèle, certains cadres militent pour la disparition effective des locales, mais aussi pour la suppression définitive des journaux de Soir 3 Région.
Ce sont d’ailleurs les mêmes qui persistent à maintenir le journal de la nouvelle grande région dans l’édition de midi. Un non-sens éditorial au vu du public visé et jugé comme tel par la majorité des salariés de France 3 Limousin. Qu’à cela ne tienne ; malgré leur avis, exprimé clairement lors de la présentation de la grille de rentrée en juin dernier, la direction régionale persiste dans son splendide isolement (Limoges, plus royaliste que le roi… est la seule antenne à produire un ersatz de journal de la grande région !).
Ce sont aussi les mêmes qui mettent en cause la qualité du travail fourni dans le cadre du « Journal continu » du mercredi, en faisant volontairement l’impasse sur les conditions de tournage fortement dégradées depuis plusieurs semaines (une seule caméra au lieu des deux prévues, un Awiwest au lieu des DSNG pourtant programmés chaque semaine, pas d’OPS ni d’éclairagiste pour les séquences tournées en période hivernale).
A terme, le manque à gagner pour les salariés est déjà conséquent : en réduisant volontairement les temps d’antenne diffusés sur le Limousin, on fragilise les postes existants, quitte à les brader au premier prétexte venu. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parier sur une éventuelle course à la mobilité « volontaire » des effectifs limougeauds pour justifier leur volonté de quitter le navire vers d’autres cieux prétendument plus ensoleillés. Mais sauront-ils encore faire de la télé ?
Ils veulent à tout prix réduire la voilure de l’antenne du Limousin, au nom d’une centralisation soi-disant imposée par Paris, mais ils devancent servilement les souhaits des fossoyeurs du service public de l’audiovisuel en hâtant le pas de mesures d’économie, acceptant sans état d’âme les primes personnelles qui vont avec.
Le fameux slogan « De près on se comprend mieux » est jeté aux oubliettes et avec lui notre première mission évidente de service public : l’info de proximité ! Bientôt le privé (dont plusieurs groupes sont en train de s’organiser à l’échelle du pays) feront ce travail à notre place et en plus probablement avec l’argent du contribuable, l’argent des Conseils Régionaux !
A l’inverse, on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion en profondeur sur l’identité éditoriale de chacune de nos antennes. Quelle information pour quel territoire ? Sur quels supports de diffusion ? Avec quels moyens ? Qu’augure la fusion des sites internet ? Celle à venir des JT régionaux ?…
Faute de réponses claires à ces questions de fond qui sous-tendent notre mission de service public, nous ne saurions cautionner la nouvelle organisation territoriale que notre direction nationale rendra publique le 16 décembre prochain.
Limoges, le 5 décembre 2016