Une nouvelle direction vient d’arriver mais les problèmes sont toujours là. Nous avons appris ces jours-ci que les salariés de France télévisions étaient fichés à leur insu. La DRH appelle cela une « revue de personnel » à travers « des fiches d’évaluation de potentiel et de performance », soi-disant initiée pour détecter les potentiels managériaux. Cela n’a rien à voir avec l’entretien individuel annuel, prévu dans l’accord collectif.
La direction tente de se retrancher derrière un hypothétique accord de 2014, sans en citer le nom, qui permettrait l’établissement de ces fiches secrètes. Un accord qui permettrait aux managers d’établir des fiches secrètes avec l’accord des syndicats. Mais de qui se moque t-on ?
Pour la CGT, qui a eu accès à bon nombre de ces fiches confidentielles, il s’agit bel et bien de fiches de renseignements, de notations et d’appréciations, secrètes, établies par un responsable hiérarchique sur les salariés de son équipe, un fichage de leur travail, de leurs comportements, de leur relationnel etc.
Des « fiches » dont les commentaires sont particulièrement violents et injustes, avec un classement dans des cases particulièrement dur : salarié « En risque », « Décalé », « Démobilisé », « Contre productif » etc… Avec tous les risques de dérive discriminatoire que cela comporte. Certains managers ont d’ailleurs refusé de se prêter à ce « petit jeu » du dénigrement.
Ce fichage des personnels est illégal puisque les salariés n’ont pas la possibilité d’en prendre connaissance et que les instances (CE, CCE, CHSCT), n’ont a aucun moment été informées du projet.
La mise en place discrète de ce dispositif en pleine restitution du rapport Vacquin en dit long sur les véritables intentions de la direction.
La CGT demande à la direction que les salariés puissent avoir accès aux fiches les concernant et l’arrêt immédiat de ce dispositif. A défaut, nous saisirons les inspections du travail de chaque antenne afin qu’un contrôle puisse être effectué.
« Un management dans et par le dialogue », affirme Mme Ernotte dans son projet. Nous en sommes bien loin…
Bordeaux, le 28 août 2015