Quel jour d’après ?

Le jour d’après, un slogan qui se répand au lendemain d’une mobilisation comme la France n’en avait plus connu depuis longtemps.

Dans des circonstances aussi difficiles et douloureuses, la CGT ne peut que se féliciter de ces journées de mobilisation des 10 et 11 janvier qui feront date dans l’histoire sociale, politique, économique et sociétale de notre pays, de l’Europe et du monde.

Le peuple aura encore une fois répondu présent au défi de la démocratie et de la liberté menacées car du mercredi 7 janvier au vendredi qui a suivi, qu’ils soient dessinateurs ou chroniqueurs de presse, agents de police, employés de société de service ou du journal, des salariés et des étudiants sont morts au travail ou en faisant leurs courses, victimes d’un assassinat politique. Ils sont tous des nôtres !

Ils sont et nous sommes tous des Charlie car les attaques contre la sécurité sociale, les droits des salariés, le droit au travail, le droit au logement, la démocratie, la liberté, le droit des peuples à disposer d’un État et à leur auto détermination, la liberté d’une presse indépendante, la paix, la lutte contre le racisme, la défense des travailleurs sans papiers, la lutte contre le chômage et la précarité, pour l’éducation et l’accès à la culture pour tous etc… sont autant de sujets qui nourrissent et qui font Charlie Hebdo.

Pour toutes ces raisons, ils sont nos camarades de combat et Charlie vivra coûte que coûte !

Hasard du calendrier, ce lundi 12 janvier débutait en commission parlementaire, l’examen du projet de loi Macron qui après des années de détricotage du droit du travail, de la sécurité sociale, des services publics et de notre tissu industriel, se résume au retour pur et simple au 19ème siècle. Non, l’âge du ministre et son discours ne suffisent pas à le rendre moderne, il est ringard et poussiéreux ! Il aggrave tous les éléments de fracture de notre société qui tous les ans, jettent 150 000 de nos jeunes sans qualification en sortie d’école et au ban de la société, le tout pour atteindre le triste record de 25% d’entre eux au chômage. Il jette, comme toujours dans ces circonstances, des pans entiers de notre jeunesse en pâture aux forces les plus obscures et fascistes. Couplé à la réforme des institutions et de l’État en cours, il brise les solidarités issues du Conseil National de la Résistance de 1945, entre les citoyens dans leur diversité et entre les territoires. En 2007, un représentant du MEDEF expliquait son programme par la formule : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ! ». Le projet Macron et la réforme territoriale reprennent à la lettre cet objectif.

Mais tout n’est pas dit : imposons leur notre point de vue par la lutte et la rue !

2015, année de l’unité retrouvée du peuple vers les jours heureux !

Rappelons-nous ce que disait Ambroise Croisat, Ministre du Travail et père de la Sécurité Sociale au sujet du programme du CNR, intitulé à juste titre « les jours heureux » :« Il n’y a pas de politique efficace sans l’accompagnement d’un peuple vigilant. Rien ne pourra se faire sans vous. Le changement n’est pas qu’une affaire de lois. Il réclame votre participation dans la rue, la cité, l’entreprise. Il demande vos mains ! ».

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