Contre la Guerre et l’Austérité !
Gagner la paix
La paix et la solidarité entre les peuples que promeut la Cgt sont le préalable à l’exercice de tous les droits. Leur maintien est indissociable du développement économique et social, de la justice, de l’égalité, de la démocratie.
Nos exigences de paix en Ukraine, où le conflit a déjà fait 5.500 morts, nos condamnations des violences de tous côtés, nos dénonciations des jeux géopolitiques mortifères que se livrent la fédération de Russie et les États-Unis, par ultranationalistes interposés, relèvent des idéaux fondateurs de la Cgt.
Une construction européenne sans âme au service du capital
L’adhésion des peuples à l’idée d’une construction européenne depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale reposait essentiellement sur la promesse d’une paix durable entre les ennemis d’hier. Ce rapprochement des peuples dans une Europe alors en ruines est aujourd’hui bien malade… et pas seulement en Ukraine.
Au sein de l’Union Économique, la nature de la construction européenne pose un vrai problème. Le lent processus orchestré par des politiques toujours plus libérales a abouti à la création d’une zone économique de libre-échange où les capitaux, les marchandises se déplacent librement ; pour les humains, il faudra encore attendre surtout si ceux-ci sont sans-papier et viennent de pays où règne la misère.
Sur le plan économique et social, le dogme de « la concurrence libre et non faussée » a conduit dans tous les pays, des gouvernements Thatcher aux plans Schröder en Allemagne, à des politiques injustes socialement ayant pour effet une augmentation des inégalités, de la pauvreté et de l’exclusion, une explosion du chômage et de la précarité de l’emploi qui touchent tout particulièrement les jeunes et les seniors.
La crise s’aggrave dans tous les pays
Depuis 2008, pour sauver le capitalisme financier et bancaire de la crise qu’il a lui même provoquée et épargner les créanciers qui se sont abondamment enrichis, les dirigeants européens au pouvoir ont renforcé leur pression contre les peuples : récession économique et industrielle, coupes claires dans tous les services publics, etc.
François Hollande a finalement plié sans combat devant le monde de la finance, « son ennemi ». Il a d’abord renoncé à renégocier le traité de stabilité européen avant de satisfaire aux exigences du MEDEF (pacte de responsabilité notamment). Pire, en utilisant le 49-3 contre les intérêts des salariés, il a choisi de soumettre la démocratie aux intérêts du capital.
La loi Macron participe à la tendance générale dans l’union européenne au moins disant social. Avec l’extension du travail du dimanche, de surcroît sans obligation légale de majoration salariale, le maquillage du travail de nuit en travail de soirée, les conditions de travail des salariés sont attaquées, et encore pour ne prendre que ces deux mesures. Une fois de plus, les premières victimes en seront les femmes.
La Grèce, un espoir pour la démocratie en Europe
Dans certains pays comme en Grèce, au Portugal, à Chypre ou en Irlande, c’est directement la troïka (Banque Centrale Européenne, Commission Européenne, Fonds Monétaire International) qui dicte ses choix.
Les élections sont considérées par la classe dominante comme des freins à la mise en œuvre des politiques économiques régressives favorisant le capital et la rente des actionnaires.
Ce mépris des urnes n’est pas sans conséquence : de plus en plus de citoyens doutent de l’Europe, s’en éloignent ou pire, rejoignent les extrêmes droites qui alimentent les replis nationalistes et la haine de l’autre…
Le coût de l’effacement total de la dette grecque serait de 636€ par Français ! Cette affirmation mensongère véhiculée par des économistes peu scrupuleux est déjà démentie par d’autres. Elle ne sert qu’à dresser les peuples les uns contre les autres.
Depuis l’élection d’Alexis Tsipras, les dirigeants de l’Union et leurs amis banquiers exercent menaces et chantages pour que le gouvernement grec poursuive les pseudos réformes structurelles qui ont conduit plus de 44% de la population en dessous du seuil de pauvreté !
La réaction immédiate de la BCE qui a coupé les fonds aux banques grecques est ignoble mais est-ce une surprise ? Elle démontre que les Grecs ont ouvert une brèche dans la sacro-sainte religion de la diminution de la dette, donc des dépenses publiques, et sont un exemple que pourraient suivre d’autres peuples de l’Union.
Combattre l’austérité partout en Europe
Nous sommes solidaires du choix du peuple grec, comme des manifestations massives ces derniers mois en Belgique, au Portugal, en Espagne, en Angleterre, en Irlande ou en Italie contre les politiques d’austérité.
Le soutien des principaux syndicats allemands contribue à la mise en œuvre de la stratégie anti austérité définie par le mouvement syndical européen.
Pour la Cgt, l’expression de cette solidarité doit se traduire par une intensification des luttes dans les entreprises et prochainement de forts rassemblements et manifestations dans toute la France.
- Oui, exigeons que le président François Hollande et le gouvernement français respectent le choix du peuple grec et soutiennent ses revendications. C’est nécessaire pour la Grèce, c’est une chance pour l’Europe.
- Oui, il faut mettre fin aux politiques qui mènent à une concurrence entre États de l’Union Européenne et entre salariés européens, que ce soit en matière de droits du travail, de salaires, de temps de travail, de sécurité sociale, d’impôts ou d’environnement.
- Oui, il y a urgence à changer de cap en Europe en mettant la priorité sur l’investissement, la croissance responsable, l’emploi et la résorption des inégalités.
Cgt de la Haute-Garonne, Toulouse le 15 février 2015