Compte rendu CGT de l’instance de proximité d’Aquitaine du 7 novembre 2024

Etaient présents : 

Pour la direction : Fabrice Goll (directeur régional), Samuel Bignon (DRH), Florian Ringuedé (rédacteur en chef), Franck Weil (chef de centre par intérim), Nathalie Dubois (IRH).

Pour les RP : Sabrina Corrieri (CGT), Boris Chague (CGT), Nicolas Guérin (CGT), Karim Jbali (SNJ), Alexis Dumoulin (FO).

Point 1 : Bilan télétravail Aquitaine

En début d’année, un questionnaire a été envoyé à tous les salariés de France TV pour recueillir leurs avis sur le télétravail. La commission de suivi a présenté les conclusions de cette étude en CSE et il a été demandé à chaque direction régionale de la présenter en instance de proximité. 

7 indicateurs (contact, information, organisation etc.) y sont mesurés pour les télétravailleurs et 4 pour les non-télétravailleurs. Le seuil de confidentialité est fixé à 5 répondants, ce qui signifie que les salariés des “petits” services n’apparaissent pas dans les conclusions, pour préserver leur anonymat. Les RP font remarquer que c’est justement dans les services administratifs, de l’antenne ou de la production que se pratique beaucoup le télétravail (TT). Et la DRH et la finance ne sont pas non plus concernés car appartenant à l’organigramme du siège. 

Ainsi, sur 53 avenants signés pour le TT en Aquitaine, 26 le sont dans ces “autres services”, 13 à la rédaction et 14 à l’exploitation (technique). Seuls ces deux derniers services sont donc pris en compte. Et il n’y a que 15 répondants sur 65 à la rédaction et 23 sur 62 à la technique. On ne connaît pas non plus le nombre de réponses des télétravailleurs ou des non-télétravailleurs. Impossible donc pour les RP d’avoir un avis éclairé avec des données si fragmentaires.  

Seuls les mesures des scores de satisfaction permettent de voir une cohérence entre les chiffres nationaux (4,4 / 5 pour les TT et 3,2 / 5 pour les non TT) et aquitains (4,19 / 5 pour les TT et 3,17 / 5 pour les non TT), qui révèlent dans l’ensemble un taux de satisfaction très élevé chez les télétravailleurs et une opinion plutôt favorable chez les non-télétravailleurs vis-à-vis du télétravail.

Les RP CGT demandent si la direction a relevé des dysfonctionnements dans l’organisation du travail avec la mise en place et la pratique du télétravail. Il semblerait que non, pas spécialement, mais qu’un point d’attention est porté sur le montage et la fluidité de la relation entre l’éditorial et le monteur en TT.

Les RP relèvent qu’à la rédaction 12 télétravailleurs sur 13 sont des femmes. Si nombre de ces salariées travaillent au web ou à la documentation – services essentiellement féminins en Aquitaine et qui permettent plus le télétravail – les élus s’interrogent sur cette surreprésentation des femmes en TT à la rédaction et sur la vigilance à avoir en matière de charge mentale dans l’articulation vie professionnelle – vie personnelle de ces salariées. Notre société (FTV), reflet de la société…

Pour rappel, à part les salariés bénéficiant de restrictions médicales, la durée hebdomadaire maximale de TT est de 2,5 jours. Au montage JT, un monteur en TT sur 4 monteurs. 

Enfin les élus rappellent à la direction que, selon les accords, elle est censée organiser régulièrement des réunions des collectifs concernés pour faire le point sur le sujet du télétravail.

Point 2 : Santé

1 – Plan d’action accident du travail (AT) grave de Dax : calendrier de la mise en place des formations; calendrier pour le déploiement des perches; dates des formations prévention des risques; remplacement du titulaire en arrêt et bon fonctionnement du binôme au BIP. 

Le chef de centre par intérim précise que les 2 perches pour réaliser des images en hauteur avec les UTS ont été achetées et vont être déployées à Bordeaux dans un premier temps pour les faire essayer aux salariés. Un retour d’expérience est prévu en janvier.

Le rédacteur en chef  indique que suite à la dernière instance de proximité en présence de l’inspecteur du travail, une note de service expliquant les bonnes pratiques lors des tournages  et les consignes pour  le travail en hauteur est en cours de validation. Deux visios  seront aussi programmées en 2024 afin d’expliciter cette note.

En revanche la question du financement et donc du calendrier des formations prévention des risques se posent, selon le DRH, car initialement c’est le central qui devait financer cette formation. En raison de la conjoncture financière il a finalement été demandé à la région Aquitaine d’en assumer le financement, ce qui va l’obliger à ré-arbitrer le plan de formation initialement prévu et peut-être annuler un certain nombre de formations.

Le DRH espère qu’une à deux sessions de formation prévention des risques pourront être planifiées avant fin 2024 et les autres entre 2025 et 2026. 

Les RP CGT s’étonnent de ce calendrier car le plan d’action qui fait suite à l’accident du travail grave prévoyait la formation de l’ensemble des journalistes et des managers d’Aquitaine avant fin 2024. Les élus dénoncent ce retard dans la mise en œuvre des formations alors que plus d’un an s’est écoulé depuis l’accident du travail.

Concernant le remplacement du titulaire en arrêt, la solution trouvée jusqu’ici est prolongée à savoir le détachement d’un titulaire de Limoges (en détachement jusque-là à Bordeaux).    

Point 3 : organisation du travail

2 – Entretiens annuels individuels : de nombreux salariés aquitains se sont aperçus que leurs notes de compétences avaient été dévaluées suite à leur entretien annuel sans que ça leur ait été signifié ni pendant ni après l’entretien. La direction peut-elle expliquer cette situation ? Quelle incidence cela a-t-il sur l’évolution de carrière de ces salariés ? Que devient un entretien non signé par un.e salarié.e ? Quelle formation des managers à l’exercice du passage d’entretiens ? 

D’autres salariés ont fait état de la même problématique ailleurs dans le réseau, y a-t-il une directive centrale concernant l’évaluation des compétences des salariés ?

Fabrice Goll dit que le rédacteur en chef a écrit un mail à tous les salariés de la rédaction pour expliquer la façon dont il a rempli les items d’évaluation des compétences des salariés cette année, c’est-à-dire sans prendre en compte l’année précédente, et pour s’excuser de son erreur. Florian Ringuedé affirme qu’il s’est attaché à indiquer que les salariés étaient “conformes aux attentes” sans pouvoir voir qu’ils étaient parfois évalués “au-dessus des attentes” les années précédentes puisqu’il partait d’un document vierge… Il souligne la lourdeur de cet exercice (65 entretiens avec 15 items à renseigner à chaque fois) et répète que seule l’évaluation globale est prise en compte. D’ailleurs c’est seulement celle-ci que les salariés lisent la plupart du temps avant de signer leur entretien. Enfin, le rédacteur en chef dit que l’année prochaine, il se basera sur les évaluations de 2023 pour réaliser les entretiens individuels.

Samuel Bignon affirme que ce système d’évaluations n’a pour but que de pouvoir identifier des collaborateurs ayant besoin d’une formation ou d’un accompagnement spécifique au cas où ils seraient évalués “en dessous des attendus” sur certaines compétences. Il ajoute qu’il n’y a aucune incidence sur le déroulé de carrière, la rémunération, et surtout aucune consigne nationale allant dans le sens d’une dévaluation de ces notes.

Pour les RP CGT il est plus qu’étonnant que le manager parte d’un document vierge, sans avoir en regard les commentaires et évaluations des années précédentes. Au vu du nombre de salariés concernés par une baisse de notes de compétences (dès 2023 pour certains) en Aquitaine, mais aussi des nombreux cas recensés dans le réseau, ils ont du mal à croire que l’erreur est isolée. Si la direction minimise les enjeux de l’entretien annuel individuel, ils rappellent qu’un support est diffusé à l’ensemble des salariés avant ceux-ci afin de les préparer au mieux, et c’est ce que font certains salariés car ils accordent de l’importance à cet échange avec leur N+1. Les élus insistent sur la nécessité de formation et d’accompagnement des managers à la pratique de cet exercice. Surtout ils dénoncent l’absence d’information et de communication du manager au salarié au moment de remplir les évaluations de ses compétences. Toutes doivent être discutées lors de l’entretien ! 

Autre point de crispation : un entretien non signé par le salarié est quand même étudié par la RH. Ça signifie qu’il a la même valeur qu’un entretien signé, demandent les RP ? Non, puisqu’il n’est pas signé, répond Samuel Bignon. D’ailleurs, ajoute le DRH, un salarié peut demander à apporter des modifications à son entretien en remplissant la zone “commentaires”. Mais seulement avant la fin de la campagne annuelle qui se termine en avril. Après, un salarié qui aurait été absent à ce moment-là ne le peut plus. Cela n’est pas normal, estiment les RP CGT qui demandent à ce que les entretiens 2024 soient modifiés avec des notes de compétences remises au niveau de 2023 pour les salariés concernés par une baisse de notation. Impossible, selon la direction, car la campagne 2025 débutera dès le mois de décembre et le temps est compté. Mais une mention indiquant qu’il y a eu un problème en 2024 apparaîtra dans le formulaire…

3 – La marque ICI depuis le 4 novembre à l’antenne du réseau France 3 : nos équipes, sur site ou sur le terrain, doivent-elles dorénavant se présenter sous l’identité “Ici” ? Quelles confusions possibles pour les intervenants et les citoyens avec nos confrères de la radio ? Quel impact sur le projet de fusion France 3 / France Bleu ?

Le directeur régional dit que les équipes sur le terrain doivent continuer à se présenter comme France 3, que le nouveau label des éditions de la proximité mis à l’antenne est Ici et qu’il n’y a donc pas de confusion possible avec France Bleu dont il n’a pas de nouvelles concernant le rapprochement.

Si la réponse semble nette et concise, pour les RP CGT cela ne va pas de soi. Pour le spectateur d’abord, attaché à la 3, et qui n’aura plus que les programmes nationaux qui y font référence et qui entendra “bienvenue dans votre édition Ici Euskal Herri / Périgords etc.” comme à la radio… Pour les salariés du réseau dont l’identité professionnelle se dissout dans un entre-deux France 3 / France Bleu de plus en plus inquiétant quant à leur avenir. Un avenir plus “radio” que radieux ? Et même déjà au présent avec des articles web de locales publiés sur la plateforme numérique commune aux deux médias. Mais pour la direction régionale le plus important ce sont les audiences, qui sont passées de 13 à 16% en un an sur les éditions Ici

4 – Budget : économies et (non) dépenses 2024 :  la commission économies et structures réseau des 16-17 octobre révèle une économie d’1 M € au premier semestre en Nouvelle-Aquitaine. Quel montant concerne l’Aquitaine ? Tous les moyens alloués à notre région seront-ils dépensés d’ici la fin de l’année ?

Invité François Massaloux (responsable financier)

D’abord, Fabrice Goll l’assure, oui tous les moyens alloués à notre antenne seront dépensés (“on ne va pas rendre de l’argent”). Il salue l’efficacité du “plan de retour à l’équilibre budgétaire” réalisé qui a été selon lui efficace avant de laisser la parole à François Massaloux qui explique que la situation économique de la région a réussi à être stabilisée, aussi parce que des “hypothèses budgétaires” n’ont pas été aussi impactantes que prévu, notamment l’inflation et l’énergie. En revanche, chaque budget est séparé. il y a une ligne pour les programmes, une autre pour la masse salariale, une autre pour les achats externes etc. et ce ne sont pas des vases communicants. Ce n’est pas par exemple parce que le budget consacré à l’énergie est plus bas que prévu qu’on peut transférer le surplus sur les ETP. Ce n’est pas possible, sauf s’il y a une consigne nationale.

5 – Locales : organisation du travail à Noël 

Fabrice Goll explique que rien ne changera concernant l’organisation prévue dans les locales à Noël parce que ça participe à notre retour à l’équilibre.

Florian Ringuedé précise l’organisation retenue : il y aura 1 rédacteur en chef adjoint, 2 équipes, 1 monteur et 1 assistante. Dans toutes les locales actuellement les rédacteurs en chefs adjoints prévoient de tourner et monter des sujets d’avance à diffuser pendant les vacances de Noël. Les RP CGT font remarquer que ces sujets sont tournés et montés sur les moyens des JT d’actu des locales, sans moyens supplémentaires donc. C’est une charge de travail supplémentaire pour les équipes en locale. Le rédacteur en chef ajoute qu’il est possible aussi de récupérer des sujets diffusés dans le réseau qui présentent un intérêt dans les locales, il prend l’exemple d’un sujet Stade 2, portrait d’un sportif qui pourrait être repris par Bayonne.

6 – Des reportages à plusieurs mains sont mis en œuvre. Une équipe sur le terrain, un collègue deskeur, un autre parfois intervieweur par visio sont mobilisés pour le même sujet hors actualité chaude (dernier exemple celui autour de la présence du loup). Est-il possible, par une meilleure organisation, de laisser l’équipe sur le terrain maîtresse d’œuvre de son reportage, aidée si besoin par son aviwest ? 

Florian Ringuedé répond que oui. Il estime que dans ce cas, si l’organisation retenue par l’encadrement était le desk, c’est que c’était la meilleure solution.

C’est une solution qui permet selon lui d’alléger le travail de l’équipe sur le terrain. Cela permet aussi de fluidifier la fabrication et d’alléger la charge de travail des monteurs en fin de journée. Ça reste très exceptionnel. Il estime qu’avant son arrivée il n’y avait pas de desk et qu’il y a suffisamment de salariés à Bordeaux pour le permettre. Les élus font remarquer que le desk existait à Bordeaux bien avant son arrivée. A une époque, il y en avait même systématiquement tous les jours sur une demi-journée.

7 – Pendant les vacances de la Toussaint, plusieurs reportages sont restés en standby faute de possibilité de  montage… et la question demeure toujours d’actualité : devant l’insuffisance du potentiel monteurs pourquoi faire tourner des équipes pour des sujets hors actualité pressante …cela encombre plus le marbre

Le rédacteur en chef explique que le nombre de sujets au marbre a baissé, il n’en reste qu’une dizaine à diffuser. Cela était dû aux retours de congés en août à la rédaction alors que la  planification au montage était en mode “période de basse activité”, c’est-à-dire 3 monteurs au lieu de 4 au JT et pas de montages dédiés prévus. Et il n’y a plus de reportages en attente à monter.

8 – Bilan de l’utilisation du camion 20m³ et choix d’une nouvelle location ou pas.

La location du camion 20 m³ est arrivée à terme le 4 novembre dernier. Le contrat était de 48 mois ou 20.000 km. A ce jour, il a seulement 12.800 km au compteur. Il a été planifié 7 jours pour des émissions extérieures cette année et 12 jours pour les IMG avec un coût annuel de 5.500 euros.

Franck Weil informe les RP que sa location est renouvelée jusqu’en mai 2025. La direction souhaite par la suite louer à l’année, ce qui est moins cher qu’au coup par coup, un véhicule moins volumineux et moins haut de 13 m³ et acheter une rampe pour faciliter chargements et déchargements. En cas de besoin, un véhicule de 20m³ pourrait être loué. Et le chef de centre ajoute que cette option a été envisagée en accord avec les techniciens concernés, électro-éclairagistes en particulier.

9 – Mise en oeuvre de l’Inter Pam (point reporté d’octobre)

Le chef de centre informe les RP de la mise en place d’une nouvelle fonctionnalité d’échanges automatisés entre les régions du réseau sur la plateforme NRCS (InterPam, PAM = Producer Asset Manager). Cette fonction, qui existait déjà sous Mona Lisa, mais était selon lui très peu utilisée, avait disparu avec l’arrivée d’Open Média. Elle sera de nouveau mise en œuvre à partir du 20 novembre à Bordeaux. Elle permet de récupérer un sujet d’une autre région en 4 mn environ. Mais elle ne permet pas de récupérer les sujets d’IV3 ni de FranceInfo. Il faut donc encore passer par le technicien vidéo des échanges pour récupérer ces sujets-là.

Des sessions de formations d’une demi-journée en visio sont prévues sur 2 niveaux : éditorial et technique.

10 – Les assistantes du BRI peuvent-elles prétendre à la reconnaissance du métier de planificatrices au vu de la réalité de leur activité ? cf IP juin 2024.

Le DRH indique que ce travail n’a pas encore été fait dans l’attente que le service organisation d’activité soit stabilisé (cf Point Emploi question 11). Mais il confirme qu’une étude sera effectivement faite.

Point 4 : Emploi

11- Postes pourvus et à pourvoir.

Deux départs sont prévus début janvier : l’organisatrice d’activité et un technicien vidéo.

Le poste de chargée de gestion administrative à l’organisation d’activité est en cours de comblement. La nomination n’est pas encore officielle. Une planificatrice a été nommée le 21 octobre dans ce même service.

Un poste de technicien vidéo a été publié, les candidatures sont en cours d’analyse. Entre internes et externes, il y a plus d’une centaine de candidatures !

Un chef monteur a quitté l’entreprise le 31 octobre. Interrogée sur le comblement de ce poste, la direction annonce qu’il ne le sera pas. Les élus CGT rappellent qu’en moins de 10 ans, l’effectif des monteurs titulaires est passé de 12 à 10 et maintenant à 9. Ce n’est pas acceptable, alors que l’activité est au montage est importante (cf Point 3 question 7) ! Pour le directeur régional le BRI ne manque pas de monteurs… mais a beaucoup de rédacteurs. De toute façon, dit la direction, les besoins de montage sont couverts en faisant appel aux CDD. Encore des économies et un ETP de moins pour notre région, dénoncent les RP CGT…

Prochaine Instance de Proximité le 5 décembre 2024

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