Etaient présents :
pour la direction : Delphine Vialanet (directrice régionale), Audrey Guidez (DRH), Jean-François Karpinski (délégué antennes et contenus), Franck Weil (coordinateur NoA), François Massaloux (responsable financier Nouvelle Aquitaine), Jean-Luc Hachon (responsable technique NoA).
pour les élus d’Aquitaine : Hélène Chauwin, Sabrina Corrieri, Boris Chague, Karim Jbali, Hervé Morin.
pour les élus du Limousin : Nadia Adell, Adrien Gesta-Fline, Delphine Galliez, Catherine Gineste, Frédérique Bordes
pour les élus de Poitou-Charentes : Cyrille Defives, Thierry Cormerais, Florence Goes, Jonathan Babin, Romain Burot.
Elus du CSE invités : Pierre Mouchel et Rabéa Chakir Trébosc
Contributeurs NoA invités : Vincent Rivière (Poitiers), Alexandre Berne (Bordeaux)
1/ Pouvez-vous nous communiquer la liste des contributeurs sur l’ensemble de la Nouvelle Aquitaine ?
La direction fournit aux élus une liste très peu claire des contributeurs NoA pour 2020 et 2021, et pas pour 2022. Pas davantage d’informations sur le nombre de collaborations ou de fabrication de modules. Franck Weil explique que certains contributeurs sont rayés de la liste parce qu’ils ne souhaitaient plus participer ou ne peuvent plus pour contraintes médicales. D’autres parce que leur métier, en l’occurrence les journalistes, ne leur permet pas de travailler sur NoA en tant que contributeurs. Les élus font remarquer que des contributeurs sont rayés alors qu’ils souhaitaient continuer. Le coordinateur d’activité NoA explique que lors des réunions mensuelles Teams seules 5 ou 6 personnes se connectent et se positionnent donc comme membres actifs des contributeurs de la chaîne. Les élus s’étonnent du procédé consistant à répertorier et considérer comme contributeurs NoA les seuls salariés assistant à des réunions Teams.
Les RP CGT ont rappelé que ces collaborateurs avaient une activité principale qui pouvaient les occuper au moment de la réunion et qu’il conviendrait donc de la planifier afin que les collaborateurs concernés puissent y assister. Il serait bon également de préciser que les contributeurs peuvent aussi être force de proposition.
► 2/ Pourquoi une grande majorité des contributeurs ne sont plus sollicités alors même qu’ils n’ont jamais mis fin à leur avenant ?
Le coordinateur NoA explique qu’il fait des demandes aux organisateurs d’activité et que ce sont eux qui sollicitent les contributeurs. Il dit que certains contributeurs ont souhaité arrêter pendant la période covid et qu’ils ne sont pas manifestés depuis.
La directrice régionale reconnaît que la situation mérite d’être clarifiée et s’engage à ce que tous les contributeurs n’ayant pas exprimé le souhait de cesser leur collaboration avec NoA soient contactés dans les semaines à venir. Si certains sont à nouveau intéressés, le message sera envoyé aux organisateurs d’activités pour les planifier sur des tournages et qu’une “piqûre de rappel” en formation sera faite pour ceux qui n’ont pas exercé depuis très longtemps et qui ont perdu dans la pratique des outils.
► 3/ Vous avez pris la décision de mettre fin au tournage en binôme pour le programme « Tous les Chemins » pourquoi n’avez-vous pas associé les contributeurs réguliers à la réflexion du nouvel éditorial mis en place ?
Franck Weil explique que lors d’une réunion hebdomadaire avec les contributeurs, un choix éditorial s’est effectué après analyse : seulement une trentaine de TLC ont été tournés en 2022 avec la dizaine de contributeurs qui travaillait sur ce programme régulièrement et ce n’était pas suffisant pour alimenter la chaîne. De plus, on avait le sentiment qu’après avoir fait le tour de tous des villages et villes de la grande région, le concept tournait en rond. Ainsi, l’idée a été proposée de mettre en avant des initiatives positives en Nouvelle-Aquitaine. Pour les élus CGT, faire une fois le tour des villes et villages de région en 4 ans n’est pas avoir fait le tour de toute la richesse de nos territoires.
Pour la direction, c’est l’impossibilité de composer et planifier des binômes qui lui a fait prendre la décision, début décembre, de faire tourner une seule personne (qui n’est plus devant mais uniquement derrière la caméra) pour avoir un module de 3’30’’ par semaine. Ce type de tournage a démarré en janvier et un bilan doit être fait au bout de 2-3 mois. Déjà 8 modules de TLC “nouvelle formule” ont été tournés depuis janvier, entre Poitiers et Périgueux. Enfin, selon elle, ce dispositif n’est pas une règle absolue et cela n’exclut pas les tournages en binôme.
Concernant l’amplitude du travail, le coordinateur NoA dit que ce qui a été validé c’est que lorsqu’un tournage est loin, il peut y avoir un découcher, ce qui permet de rester dans les amplitudes normales. Il y a aussi une journée de montage supplémentaire. Les élus estiment que cela fait dorénavant trop peser sur les épaules d’une même personne : gestion du matériel, calage, route, tournage, montage.
Franck Weil rappelle qu’il y a maintenant 2 personnes à temps plein sur le poste de chargé de conception et fabrication de contenus.
Le modèle établi, pour 3 modules de Tous les chemins, est le suivant :
Première semaine : 3 jours de prépa, 1 jour de tournage, 1 jour de montage.
La semaine suivante : 2 jours de prépa, 2 jours de tournage, 1 jour de montage.
Deux contributeurs invités en tant qu’experts partagent leur ressenti :
Pour l’un, le tournage seul peut être pesant sur le terrain dans la gestion du matériel, qu’il faut surveiller, par exemple, tout en tournant ; le dialogue avec le binôme peut aussi parfois manquer. L’autre contributeur regrette un manque de concertation avant de faire évoluer la formule ; pour lui, on perd de la proximité avec le territoire.
Les élus font remarquer la modification unilatérale de l’organisation et le décalage entre travail prescrit et travail réel, c’est-à-dire l’écart entre la fiche de poste et la modification éditoriale, qui a une répercussion sur l’organisation et les modalités de travail.
Les élus interrogent la direction sur le temps pris à solliciter les contributeurs à propos de leurs nouvelles contraintes ou leurs remontées de difficultés. C’est en cours, répond-elle. Pour les représentants du personnel il est pourtant urgent, concernant l’évaluation des risques, de mesurer l’écart entre le travail prescrit et réel.
► 4/ Avez-vous bien pris en compte que ce changement modifie grandement l’organisation et la sécurité au travail ?
Un bilan sera fait fin mars-début avril, dit la direction.
Les élus demandent la fiche de poste du chargé de conception et fabrication de contenus. Ils demandent aussi que ce type de tournage à une seule personne et les conditions afférentes soient renseignés dans le DUER (document unique d’évaluation des risques). Sur proposition des RP, Direction et élus actent d‘une observation lors d’un tournage pour une évaluation des risques.
► 5/ Où en est la finalisation des formations pour les nouveaux contributeurs NoA ? Avec qui est prévue la formation utilisation de l’UTS ? Quand peuvent-ils espérer débuter ?
Deux personnes qui avaient répondu à un appel à candidature pour devenir contributeurs n’ont toujours pas été formées, et ont même eu droit à une formation qui ne correspondait pas à leurs besoins. La directrice régionale explique qu’il y a eu une “erreur d’aiguillage” sur les formations proposées dernièrement et qu’en ce moment, les démarches de formation prennent un temps infini. Aussi, les salariés vont être contactés pour savoir s’ils sont toujours intéressés.
► 6/ Avez-vous envisagé que ces nouveaux contributeurs partent seuls en tournage dès leur début ?
Pour la direction, hors de question d’envoyer seuls en tournage des contributeurs tout juste formés. Elle redit que le module Tous les chemins peut se tourner à deux.
► 7/ Pouvez-vous nous fournir les mesures d’audience que vous avez déjà effectuées sur les différentes émissions de NoA ?
Il n’y a pas de mesure d’audience de NoA, affirme Delphine Vialanet. Seuls les programmes NoA diffusés sur France 3 ont des mesures d’audience :
Par exemple, selon la Direction, les audiences de NoA sur mer sur le dernier semestre 2022 (septembre à décembre) ont fluctué entre 6% et 10.4% de PDA (part d’audience). Le programme national (Les carnets de Julie), diffusé au même moment sur d’autres régions, enregistre 6% de PDA.
Alors on bouge, diffusé le matin, fait 1.7 de PDA soit 8000 téléspectateurs contre entre 2 et 3 points pour le programme national
Débadoc, 3 diffusions depuis septembre dernier avec des audiences proches des 10 points.
Les programmes NoA exposés sur France 3 semblent trouver leur public mais on n’a pas de retour sur les différents canaux de la télé. Sur le terrain, selon les contributeurs, NoA semble un peu plus connue.
► 8/ Point sur l’avenir de NoA et renégociation du COM.
Le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) signé avec la Région court sur trois ans. Nous sommes actuellement dans la troisième année du deuxième COM.
Mais la Région a désormais confié la gestion de ce genre de COM au service Culture (à la place du service Développement économique et environnemental). Pour laisser aux élus le temps de s’approprier les dossiers, le COM est prorogé d’un an et s’étalera sur quatre ans jusque fin 2024. Le budget annuel de 1,2 M € serait reconduit mais il n’y a pas d’engagement écrit pour l’instant, précise François Massaloux, le responsable financier.
Les élus CGT s’interrogent sur un essoufflement de la chaine du fait du manque de moyens, de la baisse de motivation et de la pression sur les effectifs de France 3. NoA est peut-être à la croisée des chemins. Un acte II est-il envisageable pour relancer la chaîne ? Dans son volet numérique aussi ? D’autant qu’après avoir été très (trop) ambitieuse dans ses débuts, la chaîne s’est heurtée au principe de réalité et a considérablement diminué la voilure.
Delphine Vialanet annonce qu’elle voudrait en faire une chaîne de projet. La réflexion commence tout juste. Mais d’une tendance très généraliste aujourd’hui, on pourrait imaginer une évolution plus marquée autour du sport. Une partie de la journée, la grille de NoA pourrait être toujours consacrée au documentaire et magazine, mais NoA serait une chaîne qui mettrait en avant le tissu sportif en Nouvelle-Aquitaine. C’est, selon la direction, la thématique la plus fédératrice dans notre région qui compte énormément de sports pratiqués et de licenciés.
Les RP font remarquer que, quand on entend sport, on pense captation, PAE. Des émissions qui sollicitent des PTA. En avons-nous les moyens ? Surtout si la Direction s’obstine, malgré un refus syndical unanime et une action en justice, à déployer Tempo.
Ces changements n’interviendront pas avant janvier 2024 rassure la Direction. Nous avons aussi à renouveler le conventionnement de l’ARCOM qui arrive à échéance en décembre 2023.
Les élus font également remarquer qu’au moment où la région transfère la gestion du COM à des élus en charge de la culture, la région serait peut-être davantage intéressée par des programmes culturels ou à l’exposition des langues régionales. Selon François Massaloux, NoA peut vivre sans COM. D’autant que le COM est très engageant. La région ne paie pas nos salariés. Un euro donné par la région, pour un documentaire par exemple, coûte environ 1,40 €, soit quarante centimes de plus sur le budget de France 3 Nouvelle Aquitaine, cest-à-dire un engagement budgétaire annuel de près de 500.000€ sur le budget de France 3 Nouvelle Aquitaine pour financer les productions actées au COM.
►9/ Mojo Pro est parfait pour réaliser des duplex Aviwest, et pour des tournages de sujets d’actu. Mais pour des formats longs et du magazine, ce logiciel a montré́ ses limites. (Perte de point régulière, mode manuel ingérable, ergonomie peu adaptée). Sur NoA, il y a des tournages magazine (Côté Châteaux/ Unitaires grand-format…).
Pendant 4 ans, les contributeurs NoA pouvaient utiliser FILMIC, un outil parfaitement adapté et plus ergonomique pour du tournage. Pourtant, en septembre 2022, le choix a été fait de retirer FILMIC des Kits malgré́ le désaccord des contributeurs. Le déploiement de Mojo Pro concernait avant tout le réseau France 3 (JRI des BRI pour faire de l’actu).
Personne ne semble avoir tenu compte des spécificités de NoA (Tournages d’unitaires longs formats). Pourtant, des échanges informels semblent attester que la Direction technique parisienne n’était pas contre à ce que Filmic et Mojo continuent à être disponibles sur les kits NoA.
Pouvez-vous remettre en place l’outil Filmic ?
Jean-Luc Hachon explique que la direction technique a fait le choix de mettre en place une seule appli pour les duplex et les tournages : Mojo Pro, qui possède un module permettant d’enregistrer, d’envoyer et de monter les images.
« Quand nous sommes sortis de l’expérimentation nous avons dit que l’appli est Mojo Pro et pas Filmic Pro », rappelle-t-il. « Au départ l’appli n’était pas stable mais au fil du temps Mojo Pro s’est affirmé à l’équivalent d’un Filmic ». Il ajoute que les contributeurs NoA ont été informés que Filmic allait être suspendu et qu’une réunion de prise en main de Mojo Pro a été organisée avec eux.
Les RP CGT rappellent qu’effectivement Mojo Pro est l’application utilisée dans les UTS dont l’utilisation est régie par un accord d’entreprise qui limite son utilisation aux seuls JRI et OPV, sur la base du volontariat, pour des tournages et des duplex. On est loin des besoins des contributeurs NoA. Ces derniers ont régulièrement fait remonter leurs difficultés et n’ont pas été entendus. L’outil doit faciliter le travail et non pas le complexifier, qui plus est pour des collaborateurs le plus souvent amenés à travailler seuls. Ils demandent à la direction technique de revoir sa position et d’intégrer les spécificités de NoA. La direction a accepté de relayer la demande à la direction technique nationale.
► 10/ Une nouvelle politique de l’entreprise sur la stratégie d’affichage des contenus sur YouTube/Facebook est en cours.
Au mois de mars, la plupart des contenus de NoA seront disponibles sur la plateforme de Francetv.fr. Jusqu’ici, seules les émissions NoA diffusées sur France 3 bénéficiaient de cette visibilité sur la Plateforme.
Est-ce que tous les contenus seront concernés et seront en ligne sur Francetv.fr ? (Quid des unitaires magazines, de Tous les chemins, de Côté Châteaux…?). Est-ce que l’ensemble des contenus NoA sont concernés par plus de visibilité sur Francetv.fr ?
La direction confirme que d’ici fin mars, tous les contenus NoA (produits courts, magazines ou autres) qui ne sont pas diffusés sur France 3 seront mis en ligne sur france.tv. C’est un travail technique qui sera fait automatiquement par l’export du conducteur Argos. Un outil prend les balises et envoie les médias directement sur la plateforme france.tv.
Les RP en profitent pour dénoncer une tentative de passage en force de la direction numérique du réseau évoquée en CSE et stoppée depuis. Un module de 3 minutes a été réalisé par un contributeur NoA et une journaliste de France Bleu Gironde puis diffusé sur les réseaux sociaux de France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Ils rappellent une nouvelle fois que le numérique n’est pas une zone de non droit mais est bien régi par les accords d’entreprise. Ce choix est incompréhensible. Il aurait suffi d’exposer ce module sur NoA (et enrichir ainsi son côté numérique) puis de le poster sur les réseaux sociaux NoA.
D’autre part, la fusion avec France Bleu étant loin d’être effective, cette initiative était pour le moins particulièrement malvenue et prématurée.
► 11/ Merci de bien vouloir nous fournir les documents suivants :
– Pour les productions, le détail des moyens techniques mis en œuvre pour 2022 : Non fournis (seules les Opex sports ont été indiquées)
– Le nombre de modules par contributeurs (anonymisé) pour les tournages extérieurs 2022 : Non fournis.
– Le cahier de charges du COM et son budget : fourni à titre confidentiel.
– Le nombre d’émissions coproduites et leur budget : non fournis.
Les élus souhaitent qu’un point soit consacré à NoA lors d’un prochain CSE.
Ils demandent qu’en Nouvelle-Aquitaine, une réunion annuelle puisse se tenir en commun avec les RP des trois antennes et les élus CSE de la région et qu’une semestrielle supplémentaire soit organisée avec les RP d’Aquitaine (antenne la plus sollicitée) en présence des secrétaires des instances de Limoges et Poitiers.
La Direction se renseigne auprès du Siège pour pouvoir débloquer les crédits d’heures nécessaires.