Compte rendu de l’Instance de Proximité d’Aquitaine du 5 novembre 2019

Elus représentants de proximité présents : Boris Chague, Elise Daycard (secrétaire adjointe), Hervé Morin, Nathalie Pinard de Puyjoulon.

Elues excusées : Hélène Chauwin, Sabrina Corrieri.

Représentants de la direction : Xavier Riboulet (Directeur régional) et Samuel Bignon (DRH).

 

En ouverture de séance, les élus demandent à la direction de modifier l’ordre du jour en l’alertant sur l’accident de travail d’une salariée gestionnaire d’antenne à Bordeaux survenu le 25 octobre. Victime d’une perte de connaissance nécessitant l’intervention des secours, cette salariée au rôle très important dans son service, a visiblement été victime d’une surcharge de travail et d’une carence dans l’organisation d’un service que l’on sait en tension depuis le début de l’expérimentation NoA.

Considérant un caractère d’urgence à cette situation, les élus demandent à la direction quelles mesures ont été prises après cet accident qui survient alors que d’autres incidents et accidents du travail ont eu lieu depuis 2018. Ces événements ont déjà entrainé une alerte sur les risques psycho-sociaux en avril 2019 suivie d’une procédure de Danger grave et imminent en juillet.

Le directeur régional dit avoir suivi au plus près possible la situation lors de cet accident auquel il reconnaît un caractère professionnel dû à une activité accrue dans le service gestion d’antenne.

Cependant, pour le directeur des ressources humaines, il s’agirait d’un problème d’organisation – et non pas d’effectifs – et il a d’ailleurs  prévu de rencontrer les salariés concernés pour arriver à une répartition du travail entre eux plus équilibrée. De plus, confrontée à une difficulté de recrutement de CDD, la direction ajoute qu’il existe une compétence complémentaire de gestion d’antenne dans la convention FTV et qu’elle envisage de faire un appel à candidatures auprès des salariés afin de renforcer l’équipe, tout en sachant que ce ne peut être qu’une mesure d’urgence à cause du temps que cela prendra.

Les élus demandent alors une suspension de séance.

 

La réunion reprend  et la secrétaire adjointe des représentants de proximité lit à la direction une « Délibération sur une alerte pour risque grave révélé par un accident du travail » rédigée par les élus, celle-ci sera transmise au CSE et au CSSCT et ouvrira droit à une expertise.

La direction convoque alors Jean-François Karpinsky, responsable des gestionnaires d’antenne et des responsables de suivi et de conduite d’antenne (RSCA), pour une explication aux élus du fonctionnement du service qu’il anime, des améliorations en terme d’organisation des activités ainsi que d’aménagement des locaux qui ont été apportées depuis le lancement de la chaîne NoA. En revanche, il réfute tout manque de personnel ou de formation dans ce service.

Pour les élus, il s’agit au contraire de sous-effectif chronique, d’une surcharge de travail, d’un manque de formation et de reconnaissance qui ont mené à une telle situation. Ils déclenchent donc une alerte «  afin que toutes les causes des dysfonctionnements professionnels soient identifiées et que la Direction engage les mesures qui s’imposent pour garantir la santé mentale et physique des salariés. Un retour au fonctionnement normal du service de Gestion d’Antenne / RSCA s’impose urgemment ».

L’instance de proximité peut débuter avec l’ordre du jour initialement prévu.

 

 

POINT 1 : Plan de développement des compétences 2020

 

            Présenté par Josiane Lacroze, RRH, assistée de Blandine Belfio (alternante RH), il s’agit de l’ensemble des actions de formations retenues par l’employeur pour les salariés de France 3 Aquitaine.

3 chiffres clés : 48 738 euros, 1 092 heures pour 71 stagiaires.

3 axes principaux : la régionalisation des antennes, le renforcement des valeurs de l’entreprise et l’évolution des fonctions supports.

Pour la régionalisation des antennes, il y a une volonté de porter l’effort sur l’expertise technique, les contenus et le numérique.

Pour le renforcement des valeurs de l’entreprise, l’accent est mis sur les SST, qui représentent une part importante du budget selon la direction depuis la disparition  des périodes de professionnalisation avec un total de 2 740 euros (5,6%).

Les élus CGT estiment qu’il devrait y avoir beaucoup plus de formations SST proposées dans une antenne comme la nôtre, avec autant de salariés et autant de sites excentrés. D’autant qu’il y a beaucoup de volontaires qui n’ont pas encore pu bénéficier de cette formation qui coute 172 euros par collaborateur et qui est très importante dans une entreprise.

 Les élus remarquent aussi l’absence de formation aux RPS pour les managers alors que l’entreprise met en avant sa volonté de « préserver les conditions de travail et anticiper les risques ». Par contre des stages « enjeux et techniques d’entretiens managériaux » sont prévus pour des cadres techniques qui feront visiblement passer des entretiens à certains de leurs collègues. Des salariés qui souhaitent faire part de leurs vœux et problèmes directement à leur chef de service ne le pourront visiblement pas. A priori, faire passer les entretiens par les collaborateurs cadres techniques est la solution trouvée par la direction pour pallier la baisse de 8%  des entretiens individuels réalisés en 2018.

Pour les fonctions supports, un cursus complet est proposé par exemple aux assistantes, dont les postes seront amenés à évoluer, avec des possibilités de stages complémentaires à l’issue du cursus.

A ce plan de formation mis en œuvre sur le budget alloué à France 3 Aquitaine, il faut ajouter le budget central (du Siège) qui prendra en charge la formation de 82 stagiaires supplémentaires, ce qui fait au total plus de 150 salariés de l’antenne qui suivront au moins une formation.

Pour 2019 le budget formation n’était que de 30.000 euros mais il fallait y ajouter 30.000 euros pour les formations NoA alors que pour 2020 il n’y a pas de budget spécifique à NoA

Au passage, la direction annonce qu’il n’y aura pas de nouvel appel au volontariat pour NoA et signale que toutes les formations au montage seront terminées d’ici la fin de l’année.

 

 

POINT 2 : Bilan Diversité 2018

 

            Présenté par Josiane Lacroze, ce document dresse un état des lieux des pratiques et initiatives menées à F3 Aquitaine en faveur de la diversité et de la non-discrimination.

La direction a voulu mettre l’accent sur 5 axes principaux : l’égalité femmes-hommes, le handicap, l’âge, l’origine socio-ethnoculturelle, l’orientation sexuelle.

 

            Egalité femmes-hommes :

            Progression de la part des femmes dans l’effectif de F3 Aquitaine qui passe de 42,8%en 2017 à 44,4% en 2018.

Parité atteinte et chiffre en progression chez les PTA (54% en 2018 contre 50% en 2017) alors qu’on note un léger recul chez les journalistes (33% au lieu de 34% en 2017), encore assez loin de l’objectif de 40%.

Un déséquilibre dans l’encadrement même si la part des femmes passe de 25% à 28,8%.

Age :

Avec 35,8 % de salariés de plus de 55 ans, l’objectif du  contrat de génération, qui est de 20% de seniors dans l’effectif, est largement atteint.

Inversement, seulement 1 salarié sur 187 est âgé de moins de 30 ans. Il y a donc encore des efforts pour rajeunir l’effectif (moyenne d’âge de 51 ans). Justement, la direction se félicite de dépasser l’objectif de 2,1% d’alternants avec un chiffre de 2,6% (2 femmes et 2 hommes). Mais si on regarde le recrutement, 1 salarié sur les 4 embauchés en 2018 avait moins de 30 ans…

Handicap :

Le 18 novembre débute la semaine du handicap. Comme chaque année des actions de sensibilisation auront lieu.

La direction souligne les différentes actions menées pour des salariés en situation de handicap : télétravail, adaptation d’un véhicule etc.

Diversité sociale et ethnoculturelle :

Priorité à l’accueil de journalistes alternants boursiers, accueil de stagiaires issus de secteurs défavorisés, versement de la taxe d’apprentissage à  des établissements spécialisés, comme les Esat.

Orientation sexuelle :

Sensibilisation de l’encadrement avec l’intervention de l’association L’Autre Cercle lors du Codir d’avril 2019.

 

 

 

POINT 3 : Danger grave et imminent suite aux accidents du travail du 4 juillet 2019

 

            Le DRH demande d’emblée aux élus s’ils souhaitent lever la procédure de danger grave et imminent déclenchée au mois de juillet. Il estime en effet que le plan d’action mis en place par la direction puis présenté il y a quelques semaines en CSSCT est suffisant pour justifier la levée de l’alerte initiée par les RP.

Après une nouvelle suspension de séance, les élus déclarent à la direction qu’ils refusent de lever pour l’instant l’alerte. Les élus estiment que les mesures correctives mises en place n’ont pas encore suffisamment montré un effet bénéfique et d’autre part ils refusent de dissocier cet incident d’une dégradation globale des conditions de travail, comme le prouve l’accident qui a donné lieu à une nouvelle alerte ce jour-même.

La direction propose de reporter ce point à l’instance de proximité du mois de décembre. Les élus acceptent à l’unanimité.

 

 

POINT 4 : Organisation et conditions de travail

 

Passage en HD des caméras :

Le directeur régional affirme que tous les JRI ont été sensibilisés aux problèmes de mise au point (picking) et accompagnés, et que s’ils rencontrent encore des problèmes de ce type avec leur matériel ils doivent se rapprocher de la maintenance.

Concernant des bruits parasites venant des micro-cam ou micro-main pendant les tournages, la direction dit n’avoir encore eu aucune remontée de la part des collaborateurs.

 

Congés des journalistes :

Reportée en raison de la préparation du projet éditorial pour les élections municipales en 2020,  la direction a donné sa réponse le 30 septembre pour les congés de Noël et le 8 octobre pour les congés suivants. Elle affirme que tous les souhaits ont été accordés.

 

            Sécurisation des sites excentrés :

Les caméras de surveillance ont été installées mais pas encore branchées, dans l’attente de l’autorisation donnée par le service juridique à Paris qui vérifie toutes les dispositions légales.

Dans les locales, le système de badges sera effectif incessamment, sans plus de précision…

 

Standard téléphonique :

Avec le système mis en place, les téléspectateurs se trouvent souvent perdus et beaucoup d’appels arrivent finalement dans les locales. Ce sont les assistantes qui doivent gérer ces appels et réorienter les téléspectateurs, ce qui augmente la charge de travail des unes et le mécontentement des autres. La direction ne peut que proposer de faire une communication auprès des assistantes afin qu’elles communiquent le numéro du Serveur vocal internet (SVI) situé à Poitiers, qui centralise tous les appels régionaux. La proximité s’éloigne…

 

 

POINT 5 : .3 NoA

 

Toujours inconnues, le Directeur régional annonce que les audiences de la chaîne sur le linéaire sont en cours de mesure. Une société prestataire est en train de préparer les formulaires de sondages. Une opération de street marketing est lancée à Bayonne et une semaine d’affichage publicitaire va avoir lieu dans 51 gares de la région Nouvelle Aquitaine.

Quant aux audiences numériques, on peut au moins connaître le nombre de « pages vues » et on s’aperçoit que ce sont les événements diffusés en direct qui ont le plus de succès. Par exemple 100.000 pages vues pour la coupe du monde de pelote basque diffusée le weekend dernier ou bien la clôture des fêtes de Dax cet été. Par contre le Grand Prix 5 Etoiles de Pau (équitation) a moins bien marché avec 40 à 50.000 pages vues par course.

 

Le DR énumère le prévisionnel des émissions qui seront programmées ou en projet :

Diffusion des débats pour les élections municipales, parfois en partenariat avec France Bleu.

Projet d’un journal hebdomadaire en langue des signes.

Projet d’une émission « Environnement et territoire » en partenariat avec Public Sénat

Projet d’une grande soirée « Award de l’Economie » (recherche de partenariat).

Projet d’une émission « Profession agriculteur » en partenariat avec Maïsadour. Les élus se demandent si l’on doit se réjouir de ce micro tendu à la FDSEA et autres partisans du glyphosate ? Pourquoi ne pas entendre également les représentants de la confédération paysanne ?

Aussi, deux émissions « Dimanche en Politique »  spécial Salon de l’agriculture seront diffusées à la fois sur NoA et F3 Nouvelle-Aquitaine.

 

Le directeur régional dit vouloir faire en sorte de relâcher la pression et avoir pris des décisions en ce sens :

Pendant les périodes de vacances scolaires (jusqu’à la Toussaint 2020), suppression des émissions « 20H le rattrapage », « Tant d’Efforts », « Au P’tit pilier », « Le 21H » et « Tous les chemins mènent à vous ».

Suppression aussi de « Dimanche en Politique » pendant les élections ainsi que « Enquête de Région » en février et mars 2020.

 

 

POINT 6 : RH

 

Concernant la Rupture conventionnelle de contrat (RCC) il y aura finalement 7 départs au lieu de 6 en Aquitaine : une assistante, une maquilleuse, une documentaliste, une scripte, un rédacteur en chef adjoint et deux rédacteurs.

 

2 postes ont déjà été publiés (rédacteur en chef adjoint et documentaliste) et la publication d’un poste de scripte est en attente. L’inspection du travail doit d’abord valider le départ de la salariée puisque qu’il s’agit d’une salariée protégée (mandat syndical). Le comblement de ce poste permettra l’intégration d’un(e) CDD. Les élus CGT s’en réjouissent mais s’inquiètent du manque de CDD disponibles et de l’assèchement du vivier dans un contexte tendu avec les besoins que l’on connaît, notamment en gestionnaires d’antenne à la diffusion de NoA (fonction souvent assumée par les scriptes).

 

Le comblement des postes est systématique dans les locales, affirme le directeur régional (facile, vu qu’il n’y a pas de poste à combler) mais peut-être pas dans les Bex (une réorganisation en vue dans les Landes ?!).

 

Prochaine instance de proximité le 3 décembre.

 

 

 

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