Réaction au préalable de la CGT
Dans leur déclaration préalable (à lire ici), les élus Cgt insistent sur le projet de Chaine Info et la place laissée aux régions. Le directeur réagit en indiquant que l’offre éditoriale de la chaine info est encore à construire, surtout pour aller dans le décryptage. Comment s’y intégrer ? Evidemment en cas de forte actualité, les régions répondront présentes mais pour le reste rien n’est encore défini… Des groupes de travail sont constitués à ce sujet mais ne ce sont pas encore réunis.
Les négociations sur les métiers avancent positivement, estime le directeur du pôle. Il espère que l’évolution des métiers pourra se mettre en place partout, tout en plaidant pour une évolution encadrée par des accords. Mais concrètement, quand la Cgt met en avant le rôle des monteurs qui pourraient avoir certaines compétences éditoriales sur l’info (sans pour autant devenir journalistes), le directeur récupère ses vieux réflexes corporatistes : « la qualité d’un produit dépend de la qualité des salariés. Tout le monde ne peut pas faire tout. Il y a un métier, cela s’appelle le journalisme » ! Sympa pour les autres professions ! Cette attitude est une impasse idéologique qui bloque les évolutions depuis plus de vingt ans !
Au nom de quoi l’évolution des métiers ne devrait se faire qu’en transférant des tâches techniques au journalistes ?
A Montpellier, 9 rédacteurs seraient envoyés en formation pour être opérationnels au standard de la chaine info. La direction dément cette vision des choses. Il s’agirait simplement de formation pour professionnaliser les personnels. Car la direction générale veut que les régions soient encore plus fortes sur l’information régionale.
Ce qui inquiète plus le directeur du pôle, ce sont les potentiels détachements de personnels sur la chaine info ? « Aurons-nous les moyens de les remplacer ? ». La demande a été faite nous assure le directeur qui affirme aussi la nécessité de nous développer sur le net.
Audiences case Doc et Cap Sud Ouest depuis janvier
En janvier, la case doc est passée du samedi après-midi à 15h25 au lundi vers minuit, voire plus ! Les audiences ont été divisées par deux ! En parallèle, la case libérée du samedi après-midi est passée de 4,6% à 9-11% avec les Carnets de Julie. Autant dire qu’un retour en arrière n’est pas envisagé !
La direction affirme que cette case n’a pas de clause d’audience et que cela permet d’avoir une plus grande liberté éditoriale pour les réalisateurs. Ce qui n’est pas le cas pour les créneaux mieux exposés.
Les élus Cgt posent la question de la seconde vie des documentaires, notamment sur le web. Pourquoi ne pas envisager une liste à disposition sur Pluzz par exemple ? La direction met en avant un problème de capacité des serveurs. Une étude est en cours pour améliorer cela… En attendant, l’idée est de faire un lien sur Pluzz vers le site régional.
La direction indique produire, comme chaque année, une cinquantaine de documentaires par an dans le pôle.
Pour Cap Sud Ouest, le passage du samedi au dimanche a provoqué » une baisse d’audience mais du fait que la consommation TV est plus forte sur ce créneau, il y a plus de téléspectateurs. Ce qui est le but en soit d’une émission TV.
La diffusion de CapSO sur les 5 antennes du Pôle Sud-Ouest montre des différences d’audience.
Moyenne janvier-juin 2016 : 4,7% de PdA
Moyenne janvier-juin 2015 : 5,6% de PdA.
Moins d’audience mais plus de téléspectateurs devant CapSO, une bonne nouvelle amoindrie par le fait que cette case marche moins bien dans d’autres pôles…
Compte rendu de la commission des locales
La commission des locales s’est réunie le 7 mars. Un état des lieux a été fait sur la situation des locales. Un compte rendu est à lire ici. La commission a relancé la piste du passage des locales sur les box afin d’enrayer la perte de téléspectateurs qui ne peuvent recevoir les éditions locales via la TNT. La commission ne comprend pas pourquoi TV Sud (Montpellier) a pu « monter » sur la box Orange alors qu’on nous dit que ce n’est pas possible pour les locales de France 3. Le directeur, répond alors s’être penché sur le problème et annonce qu’une solution pourrait être trouvée pour que toutes les locales puissent enfin être diffusées sur les boxes d’Orange. La négociation est en cours, dit-il. La direction réaffirme toutefois que la diffusion sur satellite ne sera pas possible, trop onéreuse.
Par ailleurs, la commission et les élus ont réitéré la demande des salariés de la locale d’Albi de pouvoir bénéficier d’une cabine speak au lieu d’un micro-casque en salle de montage. Le point est toujours en débat…
Bilan de l’emploi 2015
Le compte rendu de la commission est à lire ici.
Entrées et sorties des permanents en 2015 :
Le Pôle compte 831 permanents (+3 en congés sans solde et en CET) au 31 décembre 2015, contre 833 en 2014.
Dans les mouvements on peut souligner 38 mobilités ou mutations, 8 requalifications, 13 recrutements, 1 décès et 8 licenciements dont 7 pour inaptitude.
Les inaptitudes ont été prononcées en cas d’impossibilité de reclassement. La CGT dénonce la politique de l’entreprise qui devrait être active dans l’accompagnement des fins de carrière et surtout dans l’élimination des sources de blessure.
Bilan du Plan de Départs Volontaires :
L’objectif fixé par la direction au Pôle Sud-Ouest, la suppression de 19 postes, a été rempli.
Les salariés désireux encore aujourd’hui de quitter l’entreprise ont la possibilité de négocier avec la RH. La CGT s’interroge sur la multiplication des demandes de ruptures conventionnelles. Celle-ci n’est-elle pas, en tout ou partie, l’expression d’un profond ras-le-bol des conditions de travail ? Une partie des postes ainsi libérés ne sera pas remplacé. Que vont devenir les salariés restants ? La direction a une responsabilité dans l’un et l’autre cas.
Recours à l’intérim en 2015 :
984 jours de travail pour 16 intérimaires (dont 5 à plus de 100 jours). 1/3 du recours intérimaire vient du remplacement des assistantes de locale. La CGT souligne le réel problème de vivier.
Le recours aux intérimaires est limité aux administratives et à la gestion des immeubles. Cette dernière a également recours à la prestation de services. Par exemple Bruno Girault n’exclut pas de ne pas remplacer le prochain départ en retraite à Bordeaux pour recourir en lieu et place à la prestation de services.
Le DRH rappelle que ce recours fait partie du plan d’action pour éviter les procédures. La CGT rappelle que l’intérim n’empêche absolument pas la requalification !
Temps partiels en 2015 :
57 salarié-e-s à temps partiel, tous motifs confondus, dont 1 plan action senior et 8 temps partiels subis.
Les élus n’ont droit à aucun détail concernant les bénéficiaires du contrat de génération (qui, pour la plupart, restent à temps complet).
Des postes à temps partiel ont été imposés à des CDD requalifiés. La direction se retranche derrière des décisions de justice qui méconnaissent l’interdiction de contrats de travail en-deçà de 24h/semaine. La CGT condamne une attitude aussi mesquine.
En séance le directeur du pôle a annoncé que la notification pour 2016 était de 764,5 ETP CDI ! Cela aura forcément un impact sur les postes vacants et sur l’ensemble de notre communauté de travail. Les élus CGT seront vigilants.
Entretien professionnel
L’entretien professionnel est une obligation légale introduite au sein du Code du Travail par la réforme de la formation professionnelle (Loi Rebsamen du 5 mars 2014).
Il est obligatoire et a lieu tous les deux ans pour identifier avec les salariés les axes de développements possibles en matière de compétences et de formations. Tous les six ans il prend la forme d’un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel. Un entretien professionnel est également planifié au retour d’un arrêt long (congé maternité, congé parental d’éducation, congé d’adoption, arrêt longue maladie, période de soutien familial, congé sabbatique…) ou suite à une période d’activité à temps partiel ou à l’issue d’un mandat syndical.
Il concerne tous les salariés, quelle que soit la nature de leur contrat : CDI, CDD, contrat aidé, contrat de professionnalisation, contrat d’apprentissage.
A FTV les non permanents en sont exclus. La justification ? Il faudrait déjà réussir à planifier les entretiens des CDI… Pourtant c’est un droit ! « J’associe les droits à des devoirs » (Bruno Girault).
Pour l’AFDAS l’entretien professionnel doit être un temps d’échange pour prendre en compte les aspirations de chaque collaborateur afin d’étudier ses perspectives d’évolutions professionnelles et et de mettre en œuvre les besoins en formation. Il doit permettre à chacun de se projeter dans l’avenir en toute sérénité.
A FTV le but revendiqué est de définir un plan d’actions afin que chaque salarié soit « acteur de son projet professionnel » et « anticiper les évolutions professionnelles ». Bref, rendre les salariés A-DAP-TABLE ! En théorie l’entretien professionnel doit se dérouler entre décembre à mars.
La loi obligeait les employeurs à réaliser les entretiens professionnels avant le 7 mars 2016 pour les salariés embauchés avant mars 2014 (pour les autres, l’entretien doit avoir lieu dans les 2 ans suivant l’embauche). Très peu de salariés du pôle ont passé leur tout premier entretien professionnel : 65 clos + 26 en cours de validation au 16 mars, sur 721 à réaliser, soit un taux de de 13%.
L’entretien professionnel a son utilité. A chacun d’entre nous d’en faire un véritable outil au service de la communauté de travail, et arrêter de faire des entretiens pour faire des entretiens, sans retour, sans suite, laissant les salariés sans perspectives.
Bruno Girault rappelle certaines règles déjà existantes : lorsque le N+1 n’est pas le supérieur fonctionnel, le salarié peut demander à passer l’entretien avec les deux. Quoiqu’il en soit, les deux chefs de service doivent se parler. En cas de problème majeur, un salarié peut demander une médiation à la RH. Tous les chefs de service sont informés des vœux de formation des salariés retenus ou refusés dans le plan de formation de l’année suivante. Le DRH reconnaît que l’aspect qualitatif des entretiens pêche encore.
Malgré les efforts de la filière RH, il reste trois écueils de taille :
1) La direction doit faire ses preuves pour que les salariés retrouvent confiance suite au scandaleux fichage des personnels.
2) L’entreprise découvre la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) et a bien du mal à la déployer.
3) Les procédures mises en place par le Siège démontrent à quel point les décisions sont prises loin du terrain. En témoigne encore le résultat de la dernière Instance de Coordination des CHSCT de FTV sur le projet d’évolution de l’entretien annuel : aucun retour sur expérience de l’existant, complexification de la procédure, déploiement sans laisser le temps de l’appropriation aux managers et aux salariés, mélange avec l’entretien professionnel qui doit pourtant être parfaitement distinct selon la loi, aucune proposition des élus ou des experts retenue… Pourtant le rapport d’expertise est sévère, aussi bien sur l’existant que sur le projet. La déclaration des élus de l’IC-CHSCT est à lire ici (lien). Peut-être qu’une petite formation… ?
Consultation sur le projet de Règlement Intérieur de FTV et de son annexe « Charte informatique »
La direction voulait consulter le CE. Or, suite à tous les problèmes soulevés le mois dernier, le document présenté n’est pas le document définitif. De plus, les élus dénoncent une charte informatique qui va beaucoup trop loin par rapport aux usages qu’on actuellement les salariés et qui est attentatoire à la liberté d’expression. Les élus demandent au CCE de FTV d’engager une étude juridique sur cette charte afin de bien mesurer si elle respecte le droit et la jurisprudence. Les élus donc refusé de rendre un avis et ont adopté à l’unanimité la résolution suivante :
Résolution sur le règlement intérieur et sa charte informatique
La direction sollicite un avis alors que le document n’est pas définitif. Elle demande de ce fait aux élus de se prononcer sur le projet initial, rejeté par la majorité des instances car il comporte un certain nombre de dispositions excessives et contraires aux libertés individuelles.
Dans le même temps, la direction nous a annoncé le mois dernier que le CCE sera, lui,
consulté sur un projet ayant pris en compte les amendements des CHSCT et des CE.
La charte informatique comporte de très fortes restrictions par rapport aux usages actuellement en vigueur dans l’entreprise, mettant ainsi potentiellement en danger bon nombre de salariés.
Certaines dispositions semblent attentatoires aux libertés individuelles. Le CE du pôle Sud Ouest demande au CCE de lancer une expertise juridique sur cette charte informatique afin de vérifier qu’elle respecte bien les droits des salariés.
Dans ces conditions, les élus du CE Sud-Ouest, hostiles au projet de règlement intérieur et de charte informatique en l’état, réitèrent qu’ils ne sont pas en mesure de donner un avis à ce stade et renvoient aux remarques formulées en séance de CE du 1er mars 2016.
Les élus du CE pôle Sud-Ouest refusent donc de donner un avis sur le projet de règlement intérieur de France Télévisions et la charte informatique qui y est annexée au motif que la direction ne leur avait pas présenté un texte définitif ayant pris en compte leurs réserves et celles des CHSCT de l’entreprise.
SNJ, CFDT, FO et CGT s’associent.
Passage à la diffusion HD dans le Pôle Sud-Ouest
Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 avril, la norme de la télédiffusion terrestre hertzienne Française va changer. (L’Etat récupère une partie des fréquences TV, bande des 700 MHz, pour la vendre aux opérateurs de téléphonie mobile afin de donner plus de fréquence 4G).
Toutes les chaînes vont basculer au format MPEG4 permettant de diffuser des programmes en haute définition (HD).
Gros chantier pour France Télévisions et surtout pour son réseau France 3, 24 têtes de réseau régional à upgrader. Qui dit gros chantier, dit gros budget (12M€), donc travaux échelonnés.
En effet dans un premier temps le signal en sortie des points de diffusion sera confié à TDF qui effectuera lui-même l’« up conversion » en HD de nos signaux afin de les diffuser dans la nouvelle norme.
Chaque point de diffusion va recevoir de nouveaux équipements (d’ici l’été pour le Pôle Sud Ouest) qui permettront de gérer nous-mêmes la diffusion (splicers pour les connaisseurs).
Néanmoins, nos équipements actuels (régies, caméras, i-média… ) n’étant pas en HD natif, la diffusion des programmes régionaux tel les JTs ne sera qu’une conversion en HD de nos signaux SD. Ça risque de piquer les yeux au moment des décrochages, espérons que nos téléspectateurs ne fuient pas ainsi les éditions régionales.
Les programmes tournés en HD et diffusés en automatique via les splicers seront les seuls à pouvoir bénéficier d’une belle exposition en haute définition, une chance pour le programme phare du pôle « Cap Sud Ouest » qui pourra enfin se montrer sous son plus beau jour.
Organisation du maquillage dans les antennes
Les élus avaient souhaité inscrire ce point à l’ordre du jour afin d’avoir une vision plus claire des différents statuts du métier, exclusivement féminin à France 3 Sud Ouest, de maquilleuse. Ainsi dans le pôle sud ouest il y a 5 personnes en CDI à Bordeaux et Toulouse. Ailleurs, c’est un recours exclusif aux non permanents avec des statuts très disparates : Intermittentes, prestations, auto-entrepreneuse.
La direction s’est engagée à fournir la liste des prestataires mais refuse de donner plus d’infirmation sur les contrats, sous couvert du secret commercial. Un bel exemple de la fin du salariat avec des ex-salariés soumis à une forme d’uberisation contrainte, ne pouvant plus travailler comme intermittent mais étant forcé de passer par la prestation.
Questions diverses
– Le 9 mars dernier, jour de grève nationale contre le projet de loi El Khomri, une bobine sans synthé a été diffusée sur l’antenne du Limousin. Elle s’est interrompue au milieu d’un sujet. Comment justifier la diffusion à tout prix dans de si mauvaises conditions ?
Laurence Mayerfeld répond que l’actu du jour (enterrement de Sophie Dessus, députée de Corrèze, en présence d’Hollande), « on se devait de diffuser quelque chose, c’est tout. »
– Résultats du COCA en date du 23 mars 2016. Deux journalistes ont été recrutés sur l’antenne de Poitiers. Seul un poste était publié. Explications ?
Un second poste de rédacteur s’est libéré suite à un décès sur l’antenne de Poitiers. La liste des candidats sur le premier poste a servi à pourvoir le second poste ; Donc 2 recrutements – 2 mobilités. Bienvenue à Florent Loiseau d’Amiens et François Bombard de Marseille
– Peut-on avoir un état des lieux des collaborations extérieures ? Pourquoi sur l’antenne de Limoges – Poitou-Charentes le tableau reste blanc ?
G. Vallès : « Le tableau en LPC reste blanc car il n’y a rien à déclarer. Je ne fais pas de tableau ; pas d’enquête donc ne sont instruits que les cas connus. Je rappelle que les demandes de collaborations extérieures transitent par le rédacteur en chef avant qu’elles ne me soient remontées. Si je m’aperçois que les demandes ne sont pas faites alors il y a sanction. »
– Enfin, la direction annonce le lancement d’un dispositif expérimental dans le cadre des suites du rapport Vacquin. Un groupe de travail représentant la plupart des métiers sera chargé de réfléchir aux améliorations à apporter à nos process de fabrication afin de pouvoir disposer de meilleures conditions de travail et d’une plus grande efficacité, d’analyser les sous-charges et sur charges de travail et, pourquoi pas, des évolutions de métiers à envisager. Un appel à candidature sera prochainement lancé.
Comment seront sélectionner les participants ? Question à ce jour sans réponse. Mais il est important de rappeler que l’intervention de l’ANACT ne peut se faire qu’avec l’accord de toutes les parties.
Prochain CE le 26 avril 2016
Vos élus CGT au CE