La direction de FTV a imposé, sans concertation aucune des organisations syndicales, un Plan de Continuité d’Activité, PCA, à l’échelle du réseau. Les élus des trois antennes de Nouvelle Aquitaine ont été convoqués en visioconférence à une instance de proximité extraordinaire ce lundi 3 janvier pour en être informés. Au moment de la réunion, ils n’avaient pas reçu de document écrit détaillant le PCA.
Pour la direction néo-aquitaine, Delphine Vialanet, DR par intérim, Audrey Guidez, DRH, François Massaloux, responsable financier, et Bruno Larramendy, chef de centre d’Aquitaine, ont pris la parole et ont tenté de répondre à nos nombreuses questions.
En Bref : Les élus CGT ont exprimé leur incompréhension et celle d’une grande partie des salariés face à ce PCA drastique alors que le gouvernement assouplit les règles en entreprise et que France 3 Aquitaine ne déplore aucune contamination sur site.
Ils demandent :
- La fourniture immédiate sur tous les sites d’autotests imposés par la procédure France télévisions alors qu’ils sont en rupture dans la plupart des pharmacies et supermarchés.
- La fourniture sur tous les sites et pour tous les salariés de masques FFP2
- Le report des formations NRCS de trois semaines ou la mise en place de ces formations en visio ou le déplacement des formateurs sur site et non pas des salariés afin de limiter les déplacements et les risques de contamination.
- La planification d’au moins deux scriptes et deux monteurs par jour par antenne réalisant le JT grande région
- Que tous les contrats promis par mail, texto ou oralement aux CDD soient payés même s’ils sont annulés en raison du PCA
- Que tous les parents d’enfants de moins de 12 ans (et qui ont donc le plus de chances d’être touchés) soient systématiquement placés en absence autorisée payée en cas de cas contact ou de covid ou de fermeture de classe.
- Qu’une réunion en visio hebdomadaire soit organisée chaque semaine pendant toute la durée du PCA particulièrement dans les services où les salariés sont placés en travail à distance ou en disponibilité
- Que les journalistes soient planifiés selon la formule : quatre jours de travail et un jour OFF par semaine
Ils osent espérer que la direction tiendra réellement compte des enseignements des vagues précédentes et ne reproduira pas les mêmes erreurs. Le coût de l’absentéisme est largement supérieur à quelques absences autorisées.
La CSSCT examinera le PCA mercredi. Une nouvelle instance est programmée ce jeudi pour apporter les réponses à nos questions restées en suspens.
Dans le détail :
En préambule, Delphine Vialanet a précisé qu’elle a préféré une entrée progressive dans le PCA qui débute officiellement ce lundi, et qui, en Nouvelle-Aquitaine, sera effectif à compter de samedi 8 janvier et se poursuivra jusqu’au 31 janvier.
C’est la nouveauté, une fin actée dès le départ. L’idée n’est pas de prolonger le PCA mais de l’adapter à l’évolution de la pandémie. Deux rendez-vous auront lieu par semaine au niveau du réseau pour faire le point sur la situation. Si mi-janvier, la situation s’est améliorée, on pourrait arrêter la mutualisation des journaux avant l’échéance, rassure Delphine Vialanet.
Pour le reste, selon la DR, le PCA réseau se décline sur le modèle de ce que nous avons connu lors des épisodes de tension précédents.
Pour les émissions de plateau et en extérieur
- Suspension de la fabrication du 18h30 L’émission sera remplacée par l’édition des Régions.
- Report des enregistrements des émissions tournées en extérieur comme Enquêtes de Région, ou les magazines de NoA (Olatua, NoA sur Mer, Côté châteaux…). Pour E2R, émission mensuelle, il faudra donc prévoir une rediffusion puisqu’aucun tournage n’aura lieu après le 8 janvier.
- Les émissions de plateau sont également suspendues. Les Dimanche En Politique grande région seront diffusés à partir du 17 janvier. Ce vendredi, ils seront encore enregistrés par antenne. Idem pour l’émission Vous Êtes Formidables qui sera mise en boîte cette semaine. Le tournage des fil rouges est arrêté mais la DR garantit qu’il y a assez de stock pour éviter toute rediffusion. Suspension également des enregistrements des magazines en plateau (Petit pilier, Disputandum, Tant d’effort…)
Pour L’actualité :
- Les 5 éditions locales excentrées de Nouvelle-Aquitaine sont maintenues. sur la même durée et selon la planification habituelle de l’équipe.
- A partir du samedi 8 janvier, fabrication des éditions d’information en format « grande région » en alternance sur les trois sites. L’Aquitaine débutera, suivie du Poitou-Charentes et du Limousin.
Les moyens prévus sont les mêmes que lors du précédent PCA à savoir :
- 3 équipes par antenne BEX comprises. Au chef de service d’organiser la répartition des potentiels selon les besoins.
- Un monteur sur site trois en montage à distance.
- Une scripte sur site, une autre en travail à distance
- Une maquilleuse sur le site diffuseur pour le JT grande région
Le précédent PCA prévoyait un PTA non défini pour l’antenne qui diffuse et deux pour les autres. Ce qui avait permis de maintenir deux monteurs et deux scriptes sur site.
Les élus CGT refusent un PCA dégradé et demandent a minima le maintien du premier. Ils rappellent toute la complexité à fabriquer un journal grande région.
La jauge des autres métiers n’a pas été détaillée lors de cette instance. Mais de nombreux PTA seront à nouveau placés en disponibilité. Or, les épisodes antérieurs ont démontré le risque réel de troubles psycho- sociaux, notamment chez les éclairagistes et OPV. Delphine Vialanet veut profiter de l’expérience et demande à ce qu’ils soient inclus dans les tournages dans la mesure du possible. Ils ne pourront pas être planifiés tout le temps mais ils pourront contribuer au JT de temps en temps pour ne pas être exclus. Pourquoi pas en binôme avec un JRI sur un tournage d’actu propose les élus CGT ? Les chefs de centre vont réfléchir à des solutions, confirme la DR par intérim.
Sur les conditions de fabrication, le PCA diffère du précédent. Il ne prévoit pas de voitures par journaliste, ni de montage en boîte noire. La seule obligation est le respect des gestes barrière. Mais, rappelle le chef de centre aquitain, l’esprit étant d’éviter les contaminations, il faut privilégier les montages en boîte noire, l’aviwest, même si le montage en duo monteur-rédacteur reste possible.
La planification par binôme est également à privilégier sauf si c’est trop contraignant. De même, la DR par intérim précise qu’il est possible de dérusher à un poste de travail pour éviter les conditions très dégradées qu’ont affrontées les journalistes lors du premier confinement. Les élus CGT demandent de préciser clairement la position de la direction pour anticiper les situations conflictuelles entre journalistes et monteurs qui pourraient ne pas vouloir travailler avec un journaliste dans leur salle.
Pour le montage à distance, ils demandent également de vérifier PRÉALABLEMENT (comprendre la veille au plus tard et non le jour même) que, malgré le déploiement de Inwebo, les monteurs peuvent travailler de chez eux. Questionnée sur le sujet, la direction indique que si les séries ou dossiers ne sont pas possibles en montage à distance, alors ils seront reportés.
Les élus CGT demandent un montage à distance en miroir. La direction va vérifier si on a les moyens.
Pour le web : Les journalistes qui ne seront pas planifiés en reportage pourront contribuer au service numérique rappelle la Direction.
Les élus CGT ont souligné que la perte du sens au travail est prégnante à FTV et peut être génératrice de RPS et d’absentéisme. Or, ce ne sont pas aux journalistes formés au web ni aux éditeurs web d’assurer le secrétariat de rédaction pour les autres. Certes un nouvel outil PIC a remplacé DRUPAL, mais pour les contributeurs réguliers, la formation s’est faite en visio sur deux heures. A charge pour Francetv d’organiser d’autres sessions en début de semaine prochaine pour avoir des brigades formées rapidement.
Delphine Vialanet va voir si elle peut solliciter des ressources en interne ou au niveau de FTV. Elle informe que la direction du numérique doit présenter une nouvelle organisation du travail sur le numérique.
Les élus alertent sur la nécessité de vérifier qu’en plus d’être formaté, le journaliste est doté d’un ordinateur équipé.
Pour les CDD qui ont déjà signé leur contrat ou dont le contrat a été confirmé par écrit sont pris en charge. Si un CDD est positif ou cas contact, comment est-il rémunéré? Pour l’instant, la DRH n’a pas la réponse mais, elle a fait remonter la question. En cas d’isolement, qui déborde au-delà de la durée du contrat, l’hébergement est pris en charge jusqu’à la fin de l’isolement. Si le CDD veut s’isoler chez lui, FTV lui fournira une voiture de location.
Pour les parents d’enfant de moins de douze ans :
En cas de classe fermée, ou d’un enfant positif ou cas contact, FTV maintient qu’ils devront poser des jours d’enfant malade ou des RTT. La DRH reconnaît la charge mentale que celà fait peser sur les parents et que les contaminations, pour la plupart, viendront de l’école. Les élus CGT font part de leur colère ! Le PCA va, de fait, laisser un certain nombre de salariés sans activité. Pourquoi FTV ne veut pas mettre ces salariés en absence autorisée ou disponibilité. François Massaloux reconnaît d’ailleurs que les salariés au décompte horaire n’ont pas généré encore de RTT pour 2022. La CGT dénonce une mesure discriminatoire envers les parents.
Les formations NRCS sont maintenues sur site, en dehors du PCA. Elles ne sont pas envisageables en distanciel selon la direction. Or lors du premier PCA, elles ont été testées en distanciel. Leur maintien sur site est incompréhensible. Au regard des nouvelles contraintes imposées par la direction, les élus CGT relèvent l’incohérence d’envoyer des salariés dormir à l’hôtel.
Les formations habilitation électrique et reconversion sont également maintenues confirme la direction.
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Triste de revenir aux éditions grande région ou est la proximité dans tout cela. Un télespectateur fort mécontent, je retourne à lza presse écrite.