« On vous demande de ne pas casser l’entreprise »
Le directeur du pôle étant en vacances, la direction est représentée par Laurence Mayerfeld et Bruno Girault.
RÉORGANISATION DU RÉSEAU RÉGIONAL DE FRANCE 3
Après la lecture de la déclaration préalable des élus CGT (à lire ici) et l’exposé du compte rendu du CCE extraordinaire du 12 juillet (à lire ici), les élus CGT s’étonnent du total manque de réaction de la directrice adjointe qui n’a qu’une hâte, passer au point suivant.
Pourtant les annonces faites lors de ce CCE consacré à la présentation du Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) 2016-2020 et au projet d’évolution de France 3, sont plus qu’alarmantes.
Laurence Mayerfeld répond que les niveaux d’économies prévus dans le COM sont une réalité qui est en train de se mettre en place et elle n’a pas d’information supplémentaire à donner.
Sur la suppression potentielle de 10 à 15 ETP par antenne d’ici 2020, la directrice adjointe ne croit pas à un calcul mathématique, car elle estime que la répartition des efforts ne sera pas équitable. D’autant plus que la direction a bien précisé en CCE que ce serait du cas par cas. Reste à savoir qui au final devra faire le plus d’efforts !
Selon la directrice adjointe du pôle, les budgets pour 2017 ne sont pas construits, encore moins divisés par 12 régions. Les paramètres comme la pyramide des âges (défavorable dans le Sud car plus âgée), les réformes sur les retraites et la réalité du terrain feront que lorsqu’on voudra supprimer un poste sur deux, ce ne sera pas aussi simple que sur le papier. « Il y aura des postes impossibles à supprimer si on veut faire de la télévision et remplir nos grilles » ajoute-t-elle. « Le type d’organisation qui découlera des demandes éditoriales sera déterminant. »
L’ambition de la direction de FTV est le développement des polyvalences pour pallier le manque d’effectifs. Si cela vise à supprimer des centaines d’emplois, qui acceptera d’en assumer la signature ? Laurence Mayerfeld reconnaît que la mixité des métiers peu amener de la souplesse, mais faut-il encore qu’elle s’appuie sur un projet éditorial. Et sur ce sujet elle est très confiante puisqu’elle a entendu dire que les futurs postulants aux postes de direction seraient auditionnés pour présenter des projets. « Cela va donc dans le bon sens », selon elle. Reste à savoir si les recruteurs ont de l’ambition pour développer la télévision régionale ! Cela reste à démontrer car les orientations stratégiques mettent plutôt en avant des programmes nationaux à connotation régionale et des programmes réseaux de type In Situ, co-production où la marge des régions est très réduite.
De son coté, Bruno Girault, le DRH du pôle, précise qu’en attendant d’avoir des consignes au sujet de la règle du non remplacement d’un poste sur deux, il continuera l’existant : les postes vacants sont mis à pourvoir sauf quelques-uns qui sont gelés.
Les élus CGT souhaitent savoir comment les postes potentiellement supprimables seront identifiés et selon quelle méthode. Laurence Mayerfeld souhaite suivre la logique qui a conduit à externaliser certaines activités ces dernières années : nous devons « nous positionner assez fortement sur les métiers de la TV ». Quid des fonctions supports ? Et des assistantes ? Est-ce suffisamment « cœur de métier » pour la direction ? La CGT s’est opposée à l’externalisation des métiers de la sécurité et de l’accueil, car chaque salarié, chacun à sa hauteur, contribue à la bonne marche de la chaîne de fabrication et donc à l’entreprise.
Les élus CGT ne comprennent pas bien pourquoi le réalisateur travaillant sur Cap Sud-Ouest est externalisé à la rentrée. Ce n’est pas considéré comme un métier de la télé ? Laurence Mayerfeld ne voit (évidemment) pas les choses ainsi : le problème était de trouver une production exécutive (c’est-à-dire que la boîte de prod n’est propriétaire de rien) pour augmenter la capacité de production de 12 à 20 émissions/an la saison prochaine (effort demandé par Paris). La société de production « Grand angle » a été retenue. Ensuite s’est posée la question de garder ou non le réalisateur CDD sous contrat France 3. Il a semblé à la direction que pour que le travail soit plus efficace, il fallait que le réalisateur intègre l’équipe de préparation (ben voyons !), ce qui n’aurait posé de problème à personne. Surtout pas à la direction financière qui se débarrasse ainsi de pas mal d’ETP !
L’externalisation a pourtant déjà provoqué une véritable casse sociale. Par exemple à Poitiers où un service entier en subit les conséquences : il y a une dizaine de jours, pas de secrétariat technique, toutes les salariées étaient arrêtées pour des causes graves. Pourtant, les partenaires sociaux avaient fait des propositions il y a plusieurs mois, pour renforcer les actions de formation notamment, mais aucune n’a été suivie. L’équilibre est rompu, les charges de travail ne sont plus mesurées.
C’est incroyable qu’après le rapport Vacquin on en soit encore là. Des signaux d’alerte, il y en a eu. Nous sommes très loin de la Qualité de vie au travail, nouveau dada de la DDSQVT. Les élus CGT demandent que les gens puissent travailler normalement.
Laurence Mayerfeld s’inscrit en faux et rétorque que la direction a été très attentive à la réussite de la reconversion à Poitiers. Beau résultat ! Quant à la reconversion en cours à Limoges, également abordée par les élus, la direction a un plan d’actions… mais il faudra attendre la fin des congés des acteurs concernés !
Bruno Girault reconnaît que les reconversions se heurtent à la réalité des acteurs, managers compris. Si tous n’ont pas la même vision et envie, ça marche moins bien.
Et quand les personnes sont mises trop vite en poste pour pallier le manque de moyens aussi fait remarquer la CGT !
COMMISSION HANDICAP – DIVERSITE – DISCRIMINATION
La présidente de la commission du CE Handicap – Diversité – Discrimination a souhaité démissionner de son mandat.
Une seule candidature pour prendre sa suite : celle de Patrick MAUDUIT (Poitiers), élu par 9 voix (CGT et FO) et 4 abstentions (CFDT, SNJ, SUD).
La commission Handicap – Diversité – Discrimination a pour but d’étudier les bilans des actions de la direction en la matière ainsi que de résoudre tout problème de handicap, diversité ou discrimination accablant les salariés du pôle. Les membres de cette commission sont : Anne AMSILI (Toulouse), Xavier DEMESTER (La Rochelle), Véronique ESCAICH (Bordeaux), Christelle HANNOTEAUX (Brive), Caroline HOARAU (Bordeaux), Nathalie LAFEUILLE (Limoges), Patrick MAUDUIT (Poitiers), Bruno MOZIN (Nîmes) et Aurélie SOCARROS (Poitiers).
AVENIR DES LOCALES
Suite à la suppression des éditions locales de Bourges et Tours, les élus du Sud-Ouest souhaitaient savoir ce que la direction envisageait dans le pôle qui compte le plus de locales excentrées (9).
Laurence Mayerfeld reconnaît qu’il y a un véritable problème de réception et qu’à ce jour, il n’y a pas de solution technique « non payante ». En-dehors de ça, la direction n’a pas de piste de modification de l’existant, d’autant plus que notre maillage compte des locales en langue régionale. La réflexion n’a pas commencée pour plusieurs raisons : il n’y a pas de consigne du national sur le devenir des locales, il faudrait une modification éditoriale significative (ce qui n’est pas le cas), et en janvier les interlocuteurs seront différents. Ce sera donc aux futurs directeurs des nouvelles régions d’en discuter avec les équipes.
Si pour La Rochelle et Brive il est possible de leur offrir un auditoire plus large en les diffusant dans le créneau régional, dit la direction, mais sans modifier le projet éditorial, ce n’est pas le cas ailleurs (antennes pluri locales).
Les élus CGT ont dénoncé le projet de dilution de la locale de La Rochelle dans le JT régional de Poitou-Charentes et obtenu le maintien de son identification à l’antenne. A l’évocation de cette initiative avortée du rédacteur en chef, Laurence Mayerfeld répond fermement que la direction du pôle s’y est opposée. Un désaveu cinglant.
Les élus CGT réclament une stratégie claire pour les locales : les salariés ne sont pas prêts à s’accrocher à n’importe quoi pour survivre. Les cadres qui instillent un climat toxique sur l’avenir de ces structures doivent cesser leurs petites manœuvres. Il est important que la direction travaille avec les salariés concernés sur le devenir éditorial et humain des locales.
OUTILS DE TRANSMISSION
Un Véhicule de Production et de Transmission Léger (nom de code : VPTL) a été livré à Poitiers. Quels sont les projets de la direction pour cet outil, sachant que fabriquer un PAD avec semble acrobatique, voire impossible ?
La direction souhaite l’expérimenter sur des PAE pour connaître les possibilités et les limites de l’outil, en fonction de nos besoins éditoriaux. Aucun plan de charge n’a été établi.
A première vue, les référents sur l’outil comparent le VPTL à un DSNG gonflé plutôt qu’à un petit CCR, donc plus fait pour alimenter les directs des JT que pour des PAE. Encore en phase de rodage, le VPTL fera sa 1ère sortie officielle le 22 août pour couvrir le Tour cycliste de Poitou-Charentes.
Un bilan d’exploitation sera fait en CE à la rentrée.
La région Nouvelle Aquitaine disposera du CCR de Bordeaux, du VPTL de Poitiers… et du CCR de Limoges s’il ne reste pas coincé par les Matinales (ce CCR ne peut en effet tourner qu’en empruntant les caméras de plateaux de Limoges).
Les élus rapportent une récente utilisation d’Aviwest en Limousin tout à fait contraire aux recommandations de sécurité. Très remontés, ils ont adopté une motion à lire ici. Laurence Mayerfeld promet de s’intéresser au sujet. Les élus CGT rappellent que les CDD sont fragiles socialement et que les écarter du planning s’ils n’acceptent pas de déroger aux règles de sécurité n’est pas acceptable !
La commission Nouvelles technologies se réunira le 14 septembre pour faire le point sur les outils disponibles dans le pôle.
GRILLE DE RENTREE, SUITE
Laurence Mayerfeld souhaite apporter des précisions sur la grille de rentrée suite aux derniers arbitrages intervenus après le CE de juin.
L’émission de découverte « réseau » du samedi à 12h55, best of régional produit par MFP, s’appellera « Un week-end en France ».
Le Pôle Sud-Ouest fait partie des régions qui ont demandé que les Matinales soient identifiées avec le nouveau nom des régions et ce sera le cas à la rentrée.
La case documentaire du lundi soir s’appellera « Qui sommes-nous ? ».
La Voix Est Libre s’appellera « Dimanche en politique ». Le présentateur du JT national lancera la tranche régionale (sur des émissions quasiment toujours enregistrées !).
Arbitrage défavorable pour la demande de Laurence Mayerfeld d’avoir un créneau supplémentaire de rediffusion des documentaires régionaux tard le soir, afin de rediffuser les magazines régionaux dans la 1ère tranche matinale de 8h50. Mais un dernier arbitrage pourrait être rendu vendredi 29 juillet lors de la visite du coordonnateur du réseau régional, Olivier Montels. En effet, les pôles Nord-Est et Sud-Est rediffusent déjà des magazines en 1ère tranche le matin. Pourquoi pas le Sud-Ouest ?
Il y aura un espace de vente publicitaire en moins à la rentrée (météo locale), peut-être remplacé par du programme court (dans ce cas c’est du parrainage, pas de la publicité). D’après la direction, les 3 bulletins météo segmentaient trop la tranche et faisaient perdre des téléspectateurs. La direction prévoit de gagner en audience ce que nous perdrons en espace publicitaire.
QUESTIONS DIVERSES
Assistante de la Matinale à Bordeaux
La montée en puissance des Matinales oblige à faire également monter en puissance l’assistante qui passera à temps plein sur l’émission. Le chef de centre va donc réorganiser l’activité de secrétariat TVR. Si réorganiser signifie donner son travail à ses collègues, c’est un peu court ! La direction répond qu’elle n’a pas interdit le renfort si besoin, mais nous ne serions pas dans cette configuration car la charge de travail sur les frais de mission serait estimée à « une grosse demi-journée » par semaine. A suivre…
Mobilités et intégrations
Les résultats des derniers Comité d’Orientation des Carrières et Comité Mobilité cadres du 20 juillet :
Aquitaine :
- Le rédacteur en chef adjoint de la locale de Bayonne, Ttotte Darguy, a été nommé rédacteur en chef adjoint de la locale de Pau
- Il sera remplacé par Hélène Harté en mobilité de Polynésie 1ère
- Elle-même sera remplacée par Laurence Pourtau, journaliste à la rédaction de Bordeaux
- Son poste sera pourvu par une intégration, celle de Candice Olivari
- Un informaticien, Thierry Pajot, va faire une reconversion pour devenir technicien vidéo (poste vacant). Son poste d’origine sera mis à pourvoir.
Poitou-Charentes :
- Patricia Périn est nommée rédactrice en chef adjointe. Son poste d’origine devrait être mis à pourvoir
- Un autre poste de rédacteur à Poitiers sera mis à pourvoir lorsque la mutation de Marion Mercier sur la Chaîne Info sera actée
Languedoc-Roussillon :
- Gilles Lefèvre (rédacteur en chef adjoint) est muté à Rouen, son poste sera remplacé
- Un technicien vidéo (Yves Tourniaire) de Montpellier bénéficiera d’une reconversion pour redevenir chef monteur et prendra le poste vacant de Nîmes. Son poste d’origine sera mis à pourvoir
- Deux des trois derniers CDD requalifiés (un OPV et un rédacteur) vont enfin pouvoir travailler à Montpellier (et non par respectivement à Toulouse et Mende). Quant à la rédactrice qui a accepté Carcassonne contrainte et forcée, une piste est à l’étude pour une affectation à Nîmes. Se posera donc la question des postes vacants de rédacteurs à Carcassonne et Mende. Faute de candidat, le Bex de Mende pourrait être fermé.
Midi-Pyrénées :
- Mutation d’une chef OPS de Toulouse (Anne-Laure Tuaillon) à Besançon pour occuper un poste de responsable de régie
Les élus seront particulièrement vigilants pour que les postes devenus vacants soient pourvus au plus vite.
Travailler 6 jours d’affilée et plus :
Le central n’a toujours pas sorti de note de service. Arnaud Lesaunier (DRH de FTV) a pourtant dit début juillet au secrétaire du CE que c’était « imminent ».
En attendant, côté direction polaire Bruno Girault le redit haut et fort : pas de planification de plus de 6 jours de travail d’affilée, que ce soit sur une semaine civile ou à cheval sur deux semaines. La CGT préconise un dialogue intelligent : travailler de temps à autre plus de 6 jours d’affilée uniquement à la demande du salarié et avec mesure. Rappelons que chaque année en France, 500 travailleurs meurent dans un accident du travail.
En attendant, côté encadrement intermédiaire, certains salariés ont surtout l’impression que c’est devenu « plus je t’emmerde, mieux je me porte ». Que penser d’autre lorsqu’on apprend qu’un salarié s’est vu imposer à Poitiers un 7e jour de travail d’affilée sans son consentement ? Tout ça pour éviter un jour de CDD ! Le DRH n’a pas apprécié et un rappel à l’ordre sera fait au planificateur contrevenant.
Disparition du blog politique limousin :
Le journaliste contributeur principal a fait savoir à la direction qu’il souhaitait arrêter, suite aux nombreuses attaques dont il a fait l’objet tant externes qu’internes. Un appel à candidatures a été fait mais personne ne s’est proposé. La CGT regrette que cette initiative innovante ne puisse se poursuivre et se développer. Il est vrai que l’absence de moyens dédiés n’aide pas.
Prochain CE le 30 août.