Culpabilité, Déni, Bêtise et Injustice
« Si ça se passe mal, c’est la faute des salariés qui ne s’entendent pas ! »
Cet « élément de langage » répété dans nos antennes est la nouvelle ligne de défense de la direction pour se dédouaner de ses responsabilités. C’est surtout une vision extrêmement grave et culpabilisante.
L’antenne Limousin en est le triste laboratoire où le désengagement de certains salariés est mis sur le compte d’un mauvais relationnel entre eux. Pourtant, ce sont bien les techniques managériales, défaillantes, qui sont en cause. Le récent rapport d’enquête de la Direction de la Santé et de la Qualité de Vie (DSQVT) sur les risques psycho-sociaux est très clair sur ce point. Le plan d’actions proposé par la direction pour y remédier est très en-dessous des attentes des salariés qui le vivent comme une insulte.
Le projet de plan de formation 2015 du Pôle Sud-Ouest fait apparaître des stages de « gestion des tensions » pour 20 salariés. Soit beaucoup plus que le projet 2014, mais moins que le réalisé car des besoins ont émergé pendant l’année. La RH suppose donc qu’ils se poursuivront l’an prochain !
Non pris en compte, les problèmes de management ont des répercussions sur le travail et la santé de tous les salariés. Il faut donc les reconnaître et réellement les résoudre.
C’est d’ailleurs le sens du rapport Vacquin, sociologue qui a réalisé pendant près d’un an un état des lieux très préoccupant de l’entreprise et de ses salariés et dont la direction centrale dit maintenant en prendre toute la mesure. Mais pour cela, les managers doivent être prêts à entendre les critiques, tout en bénéficiant de marges de manœuvre suffisantes pour pouvoir agir. Rejeter systématiquement la faute sur les seuls salariés est une erreur voire une faute managériale majeure.
Dernier exemple en date, une boulette managériale de taille : des assistantes ont eu la désagréable surprise d’apprendre que certaines de leurs collègues ont bénéficié de « primes PapyRHus ». Elles ont pourtant toutes fait preuve de mérite et d’acharnement pour réussir à faire tourner la machine malgré les bugs techniques et les directives contradictoires et pour ne pas planter la gestion sociale de l’entreprise. Pourquoi une telle injustice ? Une belle illustration du management par le mérite à la sauce FTV, pratiqué sans discernement et qui donne la nausée… On ne manage pas des systèmes, mais des femmes et des hommes !
Un projet régional pour France 3 ?
Un groupe de travail a été constitué par Laurent Corteel (en charge du Projet régional) à la demande de François Guilbeau (directeur du Réseau France 3) pour réfléchir à ce que pourrait être l’offre d’information et l’offre éditoriale en général dans le cadre des nouvelles régions. Voilà un projet structurant qui mériterait d’impliquer les salariés directement concernés sur le terrain, journalistes, techniciens et administratifs, et jusque dans les locales et les BEX.
Les représentants du Pôle Sud-Ouest seraient la directrice adjointe du pôle ainsi que le délégué régional et le rédacteur en chef du… Limousin. Tiens, tiens, le management limousin un exemple à suivre ?
Pas plus en tout cas que les errements du chef de centre de Poitiers qui n’en peut plus de provocation à l’égard des salariés pour leur pourrir la vie et tenter de leur casser les reins.
Mais il devra compter avec la Cgt qui ne laissera pas faire. Des engagements ont été pris, par écrit et nous les ferons appliquer, sans déroger à l’accord collectif. Il n’est pas question ici de co-gestion mais de défense de la qualité de vie, professionnelle et personnelle, des salariés.
Carton rouge à la direction financière
Un carton rouge pour finir. La direction financière de FTV a décidé, pour des raisons purement budgétaires, de mettre les sites de fabrication fiction en sous emploi en amputant leur plan de charge d’une fiction sur huit. Cela fait des années que ce plan de charge est stabilisé. Une fiction en moins, c’est 22 jours de tournage en moins multipliés par des dizaines de postes. C’est créer artificiellement les conditions du déficit de la filière difficilement remise à l’équilibre depuis le plan Cozanet.
L’urgence aujourd’hui n’est pourtant pas de réduire nos capacités de production et de fabrication en interne, bien au contraire, c’est d’appliquer le principe de priorité pour le recours à nos outils internes.
132 fictions inédites sont produites et diffusées chaque année sur les chaînes de FTV et on devrait passer de 32 à 28 fictions fabriquées en interne ? Non ! Il n’en est pas question. La direction pourrait très bien réduire à la place ses achats externes.
Qu’elle soit aujourd’hui prévenue nous ne laisserons pas faire. Et la rentrée s’annonce des plus explosives…
Bordeaux, le 11 décembre 2014