Compte rendu CGT de l’instance de proximité d’Aquitaine du 9 avril 2024

Etaient présents

Pour la direction : Fabrice Goll (directeur régional), Samuel Bignon (DRH par intérim), Franck Weil (chef de centre par intérim), Florian Ringuedé (rédacteur en chef), Hadidja Issihaka (IRH), Jean-François Karpinski (délégué antennes et contenus), François Massaloux (responsable financier).

Pour les représentants de proximité : Sabrina Corrieri (CGT), Nicolas Guérin (CGT), Boris Chague (CGT), Karim Jbali (SNJ), Alexis Dumoulin (FO).

 

POINT 1 – Point budget 2024 : 

La direction a souhaité mettre ce point à l’ordre du jour.

Fabrice Goll précise que c’est assez rare qu’on parle de budget en instance, mais qu’il est important de le faire aujourd’hui car la situation financière du réseau nécessite un plan d’action. Il insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un plan d’économies mais d’un retour à l’équilibre. La situation nécessite que dès début avril des mesures soient prises à l’échelle du réseau et elles seront importantes.

En Aquitaine, ce plan d’action va être assez limité. Il y avait 2 options : soit  on réduisait  l’activité au niveau de l’information, des programmes, soit on travaillait différemment en touchant peu à l’activité. Concrètement, en Aquitaine, cela veut dire qu’à partir du 29 avril 1 équipe par jour va travailler sur un sujet diffusable sur la  grande région et cela pendant les 42 semaines dites de “haute activité”, afin de mettre en commun des reportages avec les régions Poitou et Limousin et d’alimenter les JT à moindre coût. Le rédacteur en chef précise qu’en Aquitaine, en semaine, il y a environ 8 équipes en locales, 2 en bureaux excentrés et 4 équipes sur Bordeaux par jour. Donc, sur les 14 sujets tournés dans la journée, 1 équipe sera dédiée à ce sujet grande région qui a vocation à être diffusé dans la journée ou dans la semaine.

Le directeur régional ajoute qu’une autre mesure doit être prise : il y a certains postes qu’on ne remplacera pas cette année, en particulier à la rédaction. Lorsqu’on n’en a pas un besoin absolu, on ne remplacera pas. Il n’y aura en tout cas pas de remplacement systématique. L’idée n’est pas de mettre les services en difficulté, donc si dans un service un poste est absolument nécessaire à l’activité on pourra faire appel à des CDD.

François Massaloux précise que l’on sait que l’on est en difficulté financière depuis le lancement de Tempo. L’an dernier, dès les vacances de Toussaint on vivait au-dessus de nos moyens, puis il y a eu la grève, puis une période d’organisation provisoire (toujours en cours), et “aujourd’hui on a besoin d’un modèle à poser”. Il n’y a en tout cas pas de gel budgétaire, dit-il.

La direction ajoute qu’il y a eu aussi un effet Open média avec un énorme budget formation. Et l’absentéisme pèse aussi dans le budget.

Le central a demandé des efforts à toutes les régions, chacune ayant la main sur les mesures correctives.

Le DR conclut en expliquant qu’un maximum de mesures sont prises pour toucher à minima à l’activité. Si la situation n’est pas redressée rapidement, cela pourrait donner lieu à des mesures plus drastiques plus tard dans l’année, il préfère donc agir dès maintenant.

Les RP s’étonnent du traitement de ce point budget en instance de proximité. Ils demandent s’il l’a été en CSE. La direction répond qu’il va l’être prochainement mais qu’elle souhaitait en informer les élus locaux avant. Interrogée sur l’influence économique des JO sur cette situation financière du réseau, la direction affirme qu’ils n’ont aucune incidence sur le budget aquitain.

Enfin, les RP CGT s’inquiètent d’un possible moindre recours aux CDD, même si la direction s’en défend.

 

POINT 2 – QUESTIONS :

– Déménagement du site de Bordeaux : résultat de l’appel d’offres du 18 mars. 

Le DRH dit que la date initiale du 18 mars a été repoussée au 5 avril mais qu’aucune information n’est encore arrivée, ni à la direction centrale ni à la direction régionale. Selon la direction, aucune décision n’a encore été prise par le vendeur de l’immeuble situé rue Ferrère. Aussi, la date du 29 avril pour le dépôt des offres fermes devrait être décalée de 15 jours.

– Organisation du travail : Semaine à 4 jours : bilan des réunions par services avant la réunion de consolidation en central du 12 avril. 

François Massaloux et Franck Weil expliquent que tous les éléments issus des réunions de services ne sont pas encore réunis pour valider des organisations de travail en central. Si les réunions de services, en particulier chez les techniciens, se sont tenues et ont donné lieu à des explications et discussions parfois animées, la plupart du temps il n’en ressort pas un consensus sur une organisation de travail type. En effet, les attentes et interprétations à l’intérieur d’un collectif peuvent être très différentes : pour certains salariés, la perte de la main sur les RTT c’est de la contrainte, et ils  préfèrent capitaliser pour avoir des semaines de congés et ne pas morceler les absences. Ainsi, il y a des services où il peut y avoir une organisation différente mais à condition d’une certaine souplesse dans la planification; et il y a des collectifs où il n’y a pas de marge de manœuvre car pas de financement pour les jours perdus en passant à la semaine en 4 jours. Pour le service des scriptes, la discussion est dans l’impasse car ce collectif n’est pas prêt à revenir sur l’organisation du travail actuel, c’est-à-dire passer à un.e seul.e scripte le week-end. Les RP CGT rappellent que le statu quo actuel ne durera qu’un temps et que, avec les éditions Ici en mode “4 septembre”, sans compensation sur l’organisation du travail – puisqu’il n’y en a pas financièrement – et donc des moyens supplémentaires, la direction prend des risques avec la santé des salarié.e.s.

– Passage à Open media le 10  avril : bilan des formations (CDI et CDD) et des JT à blanc. 

Le rédacteur en chef salue le “travail monumental” de la part de toutes les équipes impliquées dans les 8 soirées de JT à blanc (3 JT de 12’ testés par soirée) qui ont eu lieu et se sont tous bien passés. Tout comme pour les 3 JT locales à blanc dans les conditions du direct. Pour lui, ça a permis de remettre la chaîne de fabrication au cœur des échanges entre les salariés qui, de ce fait, se reparlent de leurs métiers respectifs et s’entraident. Des points de vigilance ont été identifiés, en particulier concernant la communication entre tous les acteurs du JT. Enfin, Open media permet selon lui d’avoir un conducteur moins figé et apporte beaucoup plus de souplesse dans la construction du JT. Il reconnaît qu’avec ce logiciel l’implication des scriptes est encore plus importante.

Enfin, concernant la formation des salariés (CDI comme CDD), tout le monde a été largement formé, à l’exception de quelques salariés en arrêt maladie qui auront une formation à leur retour.

– Tournage Rugby magazine du 16 mars : amplitudes et dépassements horaires. Rappel des règles de défraiement trajet et paiement des heures supplémentaires.

Lors du tournage d’un Rugby magazine à Pau, des salariés ont travaillé sans pause de 15h à 00h30 (au lieu de 23h), et sans pause repas, avec une reprise du travail pour certains le lendemain à 10h sur le JT midi et finalement un temps de travail déclaré de 50 heures pour la semaine. Les salariés souhaitent que les heures supplémentaires leur soient payées comme telles et non comme du temps de voyage, comme le veut la direction.

Les élus rappellent que la durée légale du travail ne doit pas dépasser 48h hebdomadaires, sauf accord préalable de l’inspection du travail. Par ailleurs, les salariés doivent impérativement avoir une pause minimale de 20 minutes au bout de 6 heures de travail. La direction indique que les 48h n’ont pas été dépassées car dans ces horaires il y a du temps de voyage.

Les élus rappellent  les dispositions de l’accord collectif p 83 :

“ Temps de voyage : 

Le temps de voyage est un temps de déplacement suffisamment long qui ne permet pas au salarié de retourner à son domicile habituel à la fin de la journée et qui est effectué pour se rendre sur un lieu occasionnel de travail, et en revenir.

  • lorsque le temps de voyage intervient en tout ou partie pendant l’horaire de travail du salarié :

Le temps de voyage aller-retour effectué à la demande de l’employeur dans la limite de 10 heures par semaine civile est considéré comme du temps de travail effectif.

Au-delà de 10 heures par semaine civile, le temps de voyage effectué à la demande de l’employeur est indemnisé à 125 % du salaire horaire mais n’est pas considéré comme du temps de travail effectif.

De plus, si les temps de déplacement visés ci-dessus, aller ou retour, sont d’une durée supérieure à 10 heures consécutives (du lieu de départ au lieu d’hébergement ou d’exécution de la mission et inversement), un repos compensateur équivalent à la durée dépassant les 10 heures est planifié dans les conditions définies à l’article 2.1.1.6 (modalités de gestion des contreparties obligatoires en repos ou repos compensateurs).

  • lorsque le temps de voyage intervient en dehors de l’horaire de travail du salarié, il est indemnisé à 125% mais n’est pas considéré comme du temps de travail effectif.”

Ainsi, le temps de voyage (tout comme le temps de transport, d’ailleurs) est considéré comme du temps de travail effectif. Pour les élus, les 48h hebdomadaires ont donc bien été dépassées. Les élus mettent en garde la direction concernant ces planifications extrêmement contraintes avec des pauses quotidiennes minimales (dans ce cas 9h entre deux vacations). En cas de prolongement des tournages, ce qui est très fréquent sur des sujets d’actualité, la durée de pause minimale légale ne peut donc pas être respectée. 

Dans ce cas, les salariés auraient pu décaler le lendemain leur retour pour le BRI si la direction n’avait pas planifié un salarié dans la foulée sur le JTR à 10h. Les élus seront très attentifs à ces dépassements horaires et ces planifications car il en va de la santé des salariés.

– NoA : quelle activité pour les contributeurs aquitains depuis un an ? Prévision d’une IP extraordinaire Nouvelle Aquitaine 

Jean-François Karpinski indique qu’il y a 2 personnes à temps plein chargées de conception et de fabrication, une à Limoges, l’autre à Poitiers. Elles travaillent donc entre 180 et 200 jours par an ce qui, de fait, réduit le besoin pour les autres contributeurs. Mais le nombre de ces derniers a diminué. 

Il y a aussi quelques salariés (monteurs, journalistes…) qui contribuent ponctuellement à la fabrication d’émissions ou de modules spécifiques pour des émissions comme Côté châteaux, NoA sur Mer ou des portraits d’artistes (NoA Culture) pour lesquels des contributeurs tournent en binômes ou seuls. Certains font aussi des “Tous les chemins”. Il n’y en a plus que 2 à 3 produits par mois.

Aussi, Il n’y a quasiment plus de contributeurs actifs dans les sites excentrés parce que  la direction ne veut plus prendre de CDD pour remplacer les salariés sur leur activité habituelle en locales. Les RP CGT dénoncent cette situation inéquitable pour les contributeurs selon qu’ils travaillent en locale ou dans un BRI. Ils se demandent aussi pourquoi l’Aquitaine est la seule des 3 régions où il n’y a pas de contributeur à temps plein.

Se référant aux conclusions de l’IP extraordinaire sur NoA du 24 février 2023, ils demandent à ce qu’une nouvelle instance exceptionnelle soit consacrée à cette chaîne avant l’été. La direction dit qu’elle va étudier la question…

– Bilan de la réorganisation du service GA/RSCA le week-end : quels effets sur la charge de travail et la charge mentale des salariés ? Quelles mesures pour sauvegarder la santé des salariés ? 

Depuis la réorganisation du service en novembre 2023, avec la suppression d’un responsable de suivi et de conduite d’antenne (RSCA) le week-end (sauf événement en direct), il semble que des bugs se produisent (noirs antenne ou boucles d’excuses), ce qui entraînerait un sentiment de travail empêché et une charge mentale accrue pour les salariés. Aussi, le vendredi, les RSCA doivent produire 3,5 journées d’antenne.

Le délégué antennes et contenus s’étonne de cette question car il affirme n’avoir eu aucune remontée de la part des salariés, ni durant les réunions de service hebdomadaires, ni lors des entretiens annuels, concernant les bugs cités ou la charge de travail le vendredi. Il décrit les actions qui ont été mises en place pour faciliter l’organisation du travail et alléger la charge de travail à la gestion d’antenne. Programmation allégée la nuit, déversement automatique des grilles Argos dans les conducteurs, logiciel permettant l’analyse des médias depuis n’importe quel poste en Nouvelle Aquitaine, meilleure répartition des tâches entre Bordeaux et Limoges, un deuxième RSCA planifié le vendredi etc.

De plus, lorsqu’il y a des noirs antenne, c’est souvent la nuit lorsqu’il y a eu une erreur de nommage ou que les listes n’ont pas été bien vérifiées. Ces bugs sont remontés par le logiciel au petit matin. Mais il  y en a de moins en moins. 

Ce service n’est plus en tension selon la direction. Il est convenu de refaire un point lors de la prochaine IP pour la levée ou non du DGI (danger grave et imminent) sur ce service.

 

POINT 3 – RH 

– Salaire des CDD JRI : tous niveau 3 malgré leur ancienneté professionnelle. Est-ce normal ? Que disent la convention collective et le Code du travail ? 

Samuel Bignon précise que concernant le positionnement de ces salariés, il n’est  pas dit grand chose au niveau des accords collectifs. Il n’y a pas d’automatisme, ni  pour les CDI  journalistes, ni pour les CDD. Mais les situations peuvent se regarder au cas par cas, y compris pour les CDD. Le DRH s’engage à le faire, avec l’appui du service rémunération, en central.

– Projet de forfait pour les frais d’hébergement et de repas des CDD à partir du 1er mai : quel impact sur l’attractivité, en particulier des métiers en tension, en Aquitaine ? 

Samuel Bignon répond qu’il y a eu le 3 avril une nouvelle réunion avec les organisations syndicales dans le cadre d’une saisine qu’elles avaient déposée concernant ce nouveau dispositif.

Pour l’instant, la direction a décidé de suspendre ce dispositif. A ce stade, les défraiements continuent comme avant.

On ne sait pas si le nouveau dispositif sera suspendu ou reporté. En tout cas, il ne sera pas mis en œuvre avant l’été, voire septembre. Le responsable financier précise qu’il n’y a pas d’obligation pour l’employeur de couvrir les frais engagés pour venir travailler. Pour autant, l’entreprise participe aux frais engagés. 

Pour les RP CGT, ce n’est pas avec ce type de mesures que l’entreprise va favoriser l’attractivité de ses sites en régions, loin de là, alors que des métiers sont en tension.

– Postes pourvus et à pourvoir en Aquitaine

Il y a plusieurs comblements ou création de postes toujours en cours de finalisation. C’est le cas pour les postes de magasinier (pourtant effectif au 1er avril, en attente d’une communication officielle), organisateur d’activité, chef d’équipement maintenance et… DRH. L’actuelle organisatrice d’activité (qui remplaçait provisoirement depuis 2 ans le titulaire parti à la retraite) est en arrêt jusqu’à début mai. Franck Weil explique qu’une solution à court terme est activement recherchée notamment  à l’échelle de la région et même plus largement. Les élus rappellent combien ce poste est important, véritable “cheville ouvrière” de l’organisation du travail.

Pour les autres postes en cours de finalisation le délai est dû à des échanges avec les salariés recrutés au sujet des modalités contractuelles.

Au BRI, un rédacteur vient d’être nommé rédacteur en chef adjoint à Poitiers, la direction indique que cela est encore en cours de finalisation. Quand ce sera effectif, il n’est pas sûr que son poste de rédacteur à Bordeaux soit publié (cf point 1 “budget 2024”) .

Une rédactrice de Périgueux a vu son poste aménagé. Elle sera à partir du 25 avril détachée au service web de Bordeaux et à 100% en télétravail. Le DR précise que la direction fera en sorte que ce transfert n’impacte pas l’activité de la locale de Périgueux. Pour cela, il ne sait pas encore si son remplacement s’effectuera avec un CDI ou des CDD. Pour l’instant ce n’est pas décidé.

Le chef de centre est en arrêt maladie jusqu’au 30 avril. Son intérim est toujours assuré par Franck Weil.

Samuel Bignon assure toujours l’intérim DRH.

 Point supplémentaire : drones.

Lors de la dernière instance, la question de la formation au pilotage des drones avait été évoquée. La direction devait se renseigner sur un aspect réglementaire. En effet, certains salariés souhaitent se former de leur côté en utilisant leur CPF mais ils veulent suivre ces formations durant leur temps de travail. Cela est possible en partie selon le DRH mais pour l’instant la direction ne peut pas valider ces demandes. En effet, le DRH rappelle que pour l’instant le déploiement de ces outils est  très encadré et ne se fait qu’avec des salariés qui ont déjà le brevet. Et pour le moment ça ne sera que comme ça, pendant un an, avant d’éventuellement  s’engager sur d’autres voies…

Pour les RP CGT, toute formation aux outils de l’entreprise doit être financée par l’entreprise.

 

Prochaine instance de proximité le 2 mai 2024

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.