Etaient présents pour la direction
Delphine Vialanet (DR), Audrey Guidez (DRH)
Pour les élus : Boris Chague, Sabrina Corrieri et Hélène Chauwin pour la CGT, Sandrine Papin pour le SNJ, Hervé Morin pour FO.
En début de séance, les élus CGT ont informé la direction qu’ils souhaitaient déclencher un DGI, un danger grave et imminent après avoir recueilli le témoignage d’une salariée du service GA/RSCA. Le registre des dangers graves et imminents a été conjointement rédigé, une copie adressée à l’inspection du travail.
Il a été notifié l’état de santé de cette salariée qui a évoqué des dysfonctionnements à la fois techniques et organisationnels, une surcharge de travail, un service en sous-effectif chronique, une inéquité dans la planification et un travail accompli non reconnu, tous ces éléments laissant craindre des risques psycho sociaux. Il a été convenu de convoquer une prochaine instance extraordinaire le 23 juin pour présentation d’un plan d’action.
Pour mémoire, c’est donc le troisième risque déclenché par les RP sur Noa, le deuxième pour les RSCA. Le premier, datant du 5 novembre 19, avait donné lieu à une expertise menée par Secafi.
Les élus ont proposé d’entendre dans la foulée les trois salariés titulaires du service en poste, avec leur accord, au moment de l’instance. la direction a accepté. Le délégué Antennes et contenus, référent du service GA/RSCA était également présent.
Plusieurs dysfonctionnements ont été actés :
Sur les outils :
Depuis le lancement de Noa, en septembre 2018, Francetv n’a pas été capable de fournir aux Responsables du suivi et de la conduite d’antenne des outils adaptés à leur métier, dont l’expertise de Secafi avait insisté sur la complexité et la technicité.
Or quatre ans plus tard, la version adaptée d’Argos, outil majeur des RSCA n’est toujours pas livrée et ne correspond pas aux besoins d’une chaîne de plein exercice.
Argos est en train d’évoluer vers Sherlock. Mais les Mises à jour d’Argos déclenchent des bugs avec la sensation “d’un pas en avant trois pas en arrière” racontent les salariés qui les redoutent aujourd’hui. FTV déploiera Skerlock au plan national puis régional. Noa n’est pas prioritaire et personne ne sait quand nous pourrons disposer de ce nouvel outil …!
Les salariés expliquent que contourner les problèmes est devenu la règle et leur manière de travailler.
Airbox, outil national de diffusion de France 3, lui aussi, pose problème en ce moment
Oasis, l’outil de diff Noa est stabilisé mais rien n’est prévu pour Noa, ce qui engendre une activité supplémentaire ( il faut insérer tous les logos manuellement et à chaque fois et lors des rediffusions on ne peut pas conserver les programmations déjà effectuées, il faut tout refaire le travail à chaque rediffusion.
Enfin la session de l’une des salariées rencontre des bugs régulièrement depuis un an et elle a dû mettre en place des procédures de contournement. La DR va demander à ce que cette session soit reformatée en priorité.
La direction affirme qu’à chaque réunion de Délégués Antennes et contenus et à chaque réunion de chefs de centre, ils remontent le problème sans obtenir de réponse.
Les élus sont indignés. Paris doit mettre Noa dans ses priorités et donner les moyens TECHNIQUES de poursuivre la chaîne de plein exercice. Noa n’aurait jamais dû être lancée sans ces moyens adaptés. Dans le service, 3 salariés sur 4, témoigne l’un d’eux, ont eu un burn out. Non seulement FTV n’assume pas son obligation légale de protéger la santé des salariés (article 4121-1) mais elle maintient depuis septembre 2018 des conditions de travail pathogènes.
L’outil est à la main de Paris. En revanche, l’organisation est peut être perfectible. Suite à la première alerte, un plan d’action avait été mené. Les élus ont voulu le balayer à nouveau.
L’une des premières actions était de livrer a minima la grille de programmes avec trois semaines d’antériorité. Ce n’est toujours pas le cas. Les salariés entendus parlent de dix jours d’avance. Ils n’ont aucun élément sur la grille d’été et ne peuvent donc pas anticiper.
Une seule personne (la responsable de programmation ) pour élaborer toutes les grilles de France 3 et de Noa, en plus de création de produits dans Argos, du visionnage des produits ….Mais elle n’est pas chef de service (contrairement au modèle de Via Stella) A Noa, il n’y a pas de chef de service, donc personne pour réguler la charge et répartir les tâches entre tous les collaborateurs qui chaque jour “ s’auto répartissent le travail en fonction de ce qu’il y a faire “ selon les salariés entendus.
Dans son bilan sur l’expérimentation de Noa, la CGT a dénoncé le manque de moyens humains et un problème de gouvernance. Le cabinet Secafi parle de l’effet chameau : la nécessité de renforcer les effectifs au lancement d’un projet. Noa s’est fait à moyens décroissants. 28 ETP rendus ces deux dernières années alors que, parallèlement, le temps d’antenne régional a augmenté avec le 18h30 notamment, après la tranche supplémentaire du 11h53 et 18h53.
Faut-il le rappeler, l’employeur doit s’assurer qu’il met en place les ressources humaines suffisantes. Or, à aucun moment une évaluation de la charge de travail réelle a été mise en place sur le long terme.
Les élus CGT estiment qu’il faut a minima la création d’un poste de chef de service GA/RSCA
Ils se sont également interrogés sur la taille cible du service, arrêtée à 3 gestionnaires d’antenne 5 jours par semaine et un RSCA 7 jours.
Mais cet effectif n’est pas toujours aligné. Aujourd’hui, une salariée est en arrêt, un autre a obtenu sa mutation et devrait être remplacé rapidement.
Des CDD ont été formés mais pas forcément sur toutes les missions (BA, Noa) et/ou ne reviennent pas assez pour être à l’aise avec les missions très complexes des RSCA. D’autant que beaucoup sont scriptes, métiers sous tension et donc pas toujours disponibles quand le service a besoin de remplacements.
Un vendredi, jour le plus chargé de la semaine, il n’y avait que 2 salariés au lieu de 4. “J’ai la boule au ventre quand arrive le vendredi. On passe des nuits blanches à stresser quand c’est le vendredi.” raconte un des salariés lors de l’Instance.
Les salariés proposent
- une meilleure anticipation des plannings (idéalement sur 6 mois) pour réserver au plus tôt les CDD.
- La formation (complète) de nouveaux CDD en RSCA pour NOA ce qui déchargerait les titulaires et leur permettrait de se concentrer sur F3 et d’avoir des plannings plus réguliers. Aujourd’hui, ils sont différents tous les jours : un jour Bandes Annonces, le lendemain F3, le lendemain Noa. “On bouche les trous dans les plannings des compétences des CDD…. raconte une salariée. “Du coup on y va avec la trouille au ventre. Les bandes annonces, il y a tellement de tâches à faire, trop de polyvalence”.
La formation de nouveaux CDD est complexe et n’est peut-être pas la meilleure des solutions. Les élus CGT suggèrent d’étudier la possibilité de créer un poste de RSCA, compte tenu de la charge de travail accrue des GA.
Sur la nouvelle organisation :
En août 20, une première organisation avait été mise en place. Elle a identifié trois blocs de missions par jour (GA1, GA2, GA3) mais certaines tâches (transversales) passaient à travers.
Aujourd’hui, les salariés se répartissent les tâches à la semaine en fonction de qui fait quoi. Mais ils finissent tous les jours à 19h au plus tôt et cette nouvelle organisation (à l’essai) liste les tâches à faire mais pas les imprévus.
L’articulation avec Limoges reste à préciser. Un chef de service y aiderait grandement !
D’autant que les salariés de Bordeaux évoquent une iniquité de traitement : à Limoges, les GA choisissent leur horaire, alors qu’à Bordeaux, les horaires sont toujours les mêmes et pour tout le monde, expliquent-ils.
Enfin, ils expriment le sentiment de s’investir à 100% voire davantage…. mais de ne pas être récompensés en retour…
Les élus CGT, par l’intermédiaire de leurs élus du CSE, dénoncent un abandon de ces salariés, sommés d’être le réacteur d’une chaîne de plein exercice sans avoir l’énergie.
Non seulement le siège ne met pas en place les outils mais il a sous-estimé les besoins humains et se persuade que tout va bien à Noa.
RIEN ne va à Noa et la santé des salariés continue à en pâtir. Il est impératif de fournir le plus rapidement possible des outils performants et de renforcer les effectifs immédiatement pour les aider à tenir le temps de livraison de l’outil et pour mettre en place une organisation efficiente et protectrice de la santé des salariés.
Fin de l’instance extraordinaire sur Noa. Les élus et la direction ont alors commencé l’ordre du jour de la réunion ordinaire.
Instance ordinaire du 7 juin 22
Point 1 Nouvelle organisation concernant le numérique
Le réseau met en place des coordinateurs qui auront pour mission jusqu’en décembre 22 la coordination sur les trois antennes, les articles produits en réseau et France Bleu….Cette mission a été confiée à Christine. Le Hesran.
La DR a décidé la planification, le week-end, d’un Rédacteur en chef adjoint au numérique pour toute la Nouvelle-Aquitaine. Ce pourra être aussi un journaliste formé au web puisqu’il s’agira de coordonner le web aussi de produire.
Les élus CGT s’interrogent sur le potentiel disponible.
Le siège a décidé de créer un poste de conseiller informations et programmes numériques…Le “conseiller” aura pour mission la valorisation des programmes et émissions sur le web et encadrera les éditeurs web. Le poste passera au Coca 16 juin.
POINT 2 : Présentation bilan PDC 2021
Le budget total dépensé en Aquitaine en 21 est de 43 447 contre 55 314 euros en 2020. Soit une baisse substantielle de presque 12 000 euros !
Même baisse en nombre d’heures de formation (1044 h contre 1319 h en 20) et en nombre de stagiaires (62 stagiaires contre 113 en 20)
Deux explications possibles : le report de la majorité des formations NRSC et la surcharge de travail du service RH qui n’a pas pu enrichir le plan au cours de l’année, d’autant que les élus avaient pointé un faible taux d’entretiens dans certains services.
Commentaire CGT : Le document a encore changé de présentation et est de moins en moins précis. Le bilan 20 ne fait plus le distinguo entre le budget central et le budget aquitain. Il n’indique pas le coût des formations.
Les élus estiment qu’une telle imprécision ne leur permet pas d’exercer leur mission et de se forger un avis. Ils relèvent néanmoins un très faible nombre de formations pour les PTA, ce qu’ils avaient déjà soulevé lors de la présentation du plan. Ils remarquent que les plus de 55 ans sont trop peu formés : ils représentent 17% seulement des formés, un chiffre en baisse (22% en 20). Ils dénoncent une baisse d’un quart du budget et demandent une compensation pour l’année 21.
Le reste des points à été reporté au 23 juin.