Compte rendu RP d’Aquitaine du 23 juin 2022

Etaient présents 

pour la direction : Delphine Vialanet (Directrice régionale) en audio pour raison de santé, Audrey Guidez (DRH), Jean-François Karpinski (Délégué antenne et contenus)

Pour les élus : Boris Chague, Sabrina Corrieri et Hélène Chauwin pour la CGT, Karim Jbali pour le SNJ, Hervé Morin pour FO. 

Ce 23 juin devait être consacré à NoA. L’ordre du jour a été perturbé par le Danger grave et imminent voté le 7 juin dernier par les RP d’Aquitaine. 

Ont été finalement abordés deux points reportés lors de l’IP ordinaire du 7 juin  (l’absentéisme et la visite de la nouvelle locale de Pau), l’Instance sur NoA, puis l’instance extraordinaire suite au vote du DGI.

 

IP ordinaire 

Point 1.  Point sur l’absentéisme

Comme chaque mois, la direction fait le point sur l’absentéisme 

En avril, l’absentéisme s’élève à 10,51% en Nouvelle Aquitaine, en Poitou-Charentes à plus de 13%, 9,78% en cumul en Aquitaine. Actuellement, on compte  2032 jours d’absence maladie depuis janvier sur le périmètre Aquitaine.

Grâce au plan d’action enclenché suite à l’alerte des RP, l’objectif est d’atteindre 8% en fin d’année et 6% l’année prochaine.

A l’avenir, il est convenu d’affiner les demandes et de distinguer pour l’Aquitaine plusieurs catégories :

  • PTA/journaliste
  • hommes/femmes PTA/journalistes
  • par âge

Il sera possible, si besoin, d’établir ponctuellement un indicateur sur les salariés des locales et sites excentrés. En dessous de 45 salariés, l’indicateur perd en pertinence. 

Dans le détail :

Les absences de 3 jours et moins sont en baisse et représentent 10% des absences. La DRH avance l’hypothèse du télétravail pour l’expliquer. 

42% sont des arrêts courts de 4 à 8 jours ce qui semble correspondre à un besoin de souffler plus longtemps et une prise de conscience de l’importance de sa santé après la Covid. 

Autre point noir : les fins de carrière. En Nouvelle-Aquitaine la majorité des arrêts touche les 50-55 ans.

Il faudra suivre attentivement les mois de mai et juin pour mesurer l’impact réel de la covid.    

Le 17 juin, en CSSCT centrale,  la DRH et la secrétaire de l’IP ont été invitées pour présenter le plan d’action sur l’absentéisme. 

Audrey Guidez (DRH) a résumé les mesures imaginées par le comité de suivi mis en place sur le sujet, insistant sur la volonté commune, de la direction et des partenaires sociaux de faire avancer le dossier avec notamment la mise en place d’indicateurs de suivi qui vont permettre d’examiner les données chaque mois et de détecter les hausses éventuelles d’absences.  

Comme la secrétaire de l’IP d’Aquitaine ensuite, elle  a insisté sur le cafouillage du départ. Xavier Froissart  (directeur délégué à la santé et la qualité de vie au travail) a affirmé que jamais la QVT n’avait laissé tomber Bordeaux en septembre, qu’un processus était engagé avec le cabinet Ayming… Mais le dialogue social devait être en panne. Les élus bordelais eux n’étaient pas au courant !

L’une et l’autre ont également insisté sur le fait que la demande initiale des élus : à savoir disposer d’une méthodologie pour évaluer la charge de travail régulièrement n’a pas été entendue ni satisfaite. 

La DRH a évoqué la possibilité de se rapprocher de l’Anact, expert en la matière. La direction parisienne, elle, a suggéré qu’Ayming pourrait nous aider ….

Les élus suggèrent une communication auprès des salariés sur le mode d’emploi et l’intérêt de déclarer un AT. 

La DRH souhaiterait également réintroduire le registre des accidents bénins. 

Commentaire des élus : ils déplorent le décalage entre la réalité du terrain et ce que pense ou croit penser la direction parisienne. Elle semblait  persuadée que le dossier était en bonne voie mais  ignorait totalement la faiblesse du diagnostic initial et le fait que les élus et la direction aient travaillé de façon empirique sans aller jusqu’au problème de fond : l’évaluation de la charge de travail qui s’est considérablement densifiée depuis le lancement de NoA et l’augmentation du temps d’antenne dans le cadre de la régionalisation. 

 

Point  2. Les visites de sites

Rappel réglementaire. Quelles sont les obligations de la direction en matière de visites ? Qui doit-elle convoquer ?

 Selon la DRH, les visites  peuvent être réalisées à l’initiative des élus 4 fois maximum sur leur crédits d’heure, et à l’initiative de l’employeur une fois par an sur site en présence de l’APS. Quand c’est à l’initiative de l’employeur, il s’adresse au secrétaire d’instance qui désigne l’élu qui s’y rend. Soit un seul RP, mais il peut y avoir une tolérance jusqu’à 2 si le site est complexe. 

Les élus s’étonnent de cette réponse car le code du travail prévoit une visite une fois par trimestre. La DRH indique que les dispositions qu’elle énonce relèvent d’un accord d’entreprise. Les élus demandent à ce qu’il leur soit transmis et sont à ce jour toujours en attente de ce document…

Restitution de la visite de Pau avant déménagement en présence de Karim Jbali, Alexis Dumoulin et Sabrina Corrieri

Les élus soulignent  le travail remarquable effectué par les équipes de Jérôme Bourdy, Nicolas Ransom et l’équipe de la locale pour ce déménagement.

Les salariés ont été consultés à chaque étape, la locale a été aménagée pour et par eux, à la carte. La locale se situe au dernier étage d’un l’immeuble en centre ville  juste au-dessus des locaux de France bleu Béarn.

 A l’entrée il y a un sas avec un double badgeage selon le même système que celui de Bordeaux.  Sur la façade extérieure, il y a une signalétique qui est en attente d’autorisation de la mairie, de l’architecte des bâtiments de France et du syndic. Elle sera installée à côté du panneau France bleu.

La locale est spacieuse, lumineuse avec de grandes baies vitrées; un traitement acoustique a été prévu, l’aménagement a été pensé par un architecte. Dans le local JRI il y a 4 placards mais également beaucoup d’autres rangements et des étagères non fermées pour que les batteries chargent à l’air libre. Dans la salle de rédaction, il y a 9 postes de travail. La disposition a été proposée par l’architecte, elle a été retenue par l’équipe et chacun a choisi son poste de travail. 2 postes ont été laissés libres pour les CDD. Chacun bénéficie également d’un vestiaire qui peut être fermé à clé. L’équipe de la locale a tout choisi: mobilier, sol et  coloris. Le mobilier des anciens locaux a été récupéré. Il a été proposé aux collaborateurs et ce dont ils n’ont pas voulu a été envoyé à Emmaüs. Dans les salles de montage, le mobilier et le sol ont été choisis par les monteurs.  Chaque salle est donc attribuée à un des monteurs. elles sont très spacieuses. Les fenêtres ont été agrandies aux frais du propriétaire.

Seule remarque des élus, la porte située au fond de la locale ouvrant sur l’escalier extérieur qui donne accès au toit terrasse et à la cour. Cette sortie de secours est censée rester fermée mais elle n’est fermée qu’avec une simple clé contrairement à la porte d’entrée où se trouve un double badgeage. Il nous paraîtrait pertinent d’installer également sur ce 2e accès extérieur un autre système de badgeage pour éviter tout risque d’intrusion. Il est en effet dommage d’installer le meilleur système de sécurité qui soit sur un des accès et de ne rien prévoir de particulier sur le second.  

En dehors de la sécurisation du 2eme accès, le gros point noir reste les places de parking.  Initialement 4 places étaient prévues dans un parking adjacent mais l’immeuble a un problème structurel il sera donc inaccessible et fermé pendant 1 an à 1 an et demi selon le propriétaire de l’immeuble.

Une solution provisoire a été trouvée par le propriétaire dans le parking Aragon. Il est à pied relativement  éloigné de la locale mais c’est le plus proche qui puisse être trouvé. Le propriétaire a obtenu de réserver les 4 places de parking les plus proches de l’ascenseur. Il a également obtenu un élargissement de l’autorisation pour accéder à la zone piéton. Les véhicules de France 3 auront des badges d’accès qui leur permettront de rester 1h dans cette zone piéton au lieu de 30 minutes. Les élus s’accordent sur le fait que même si cela n’est pas idéal, la solution provisoire trouvée est la meilleure possible.

Par ailleurs nous réitérons notre demande de prise en charge des frais de parking pour les salariés qui habitent loin. Ils auront dorénavant des frais supplémentaires ou  devront allonger leur temps de trajet pour venir au travail afin d’aller jusqu’à des parking relais gratuits ou moins onéreux que ceux du centre-ville. 

 

Le reste des points de l’IP ordinaire ont été reportés à l’IP du 5 juillet. 

 

 Instance de Proximité  NoA

 

Point 1. Les nouvelles émissions 

Depuis septembre, Une nouvelle émission est diffusée à titre expérimentale sur NoA  : “Alors on bouge” ( alternance de fitness et de  yoga).  Il y a deux enjeux explique le Délégué antenne et contenus (DAC) : 

  • monter une émission qui puisse être diffusable sur F3 également 
  • utiliser le fond vert : le studio est observé de près par le chef de centre et le coordinateur de fabrication NoA. Le décor a été repeint et un nouvel outil acheté. Les salariés ont été associés à la mise en image. Les réglages, particuliers, ont pris du temps. Aujourd’hui, selon le DAC, la technique et le rendu sont au point.

L’OPS, l’OPV, l’éclairagiste, la  maquilleuse du JT sont détachés le temps de l’émission. Un vidéo serait détaché  la journée. 

Une bonne dizaine de numéros constitue déjà le stock. 

En septembre,  l’émission sera diffusée dans un cycle de programmation plus construit sur NoA en alternance avec le magazine de NoA. Il sera également intégré sur France 3 dans une case en semaine et/ou le samedi matin à 8H45. 

Aujourd’hui Paris, Strasbourg, Lyon, la Corse, la Normandie sont intéressés par cette émission.

Les élus s’interrogent : est-ce précurseur d’un nouveau modèle économique : les régions fabriquent des émissions diffusables à l’échelle du réseau dans le cadre de la régionalisation, si elle se poursuit ? 

Autre nouveauté annoncée sur le sport : “Petit Pilier” et “aux 6 mètres” seront suspendus entre septembre et décembre,  le temps d’imaginer une nouvelle formule dans ce nouveau studio virtuel. 

Pour compenser cette suspension, une séquence sera insérée dans le même esprit dans “Tant d’efforts”. L’habillage de l’émission sera reformaté également. Une réflexion est en cours pour faire évoluer le contenu et le séquençage. 

Les élus CGT questionnent la direction sur la charge de travail. Ces émissions s’insèrent dans une journée déjà bien remplie par les deux journaux du midi et du soir. Le DAC reconnaît un effort de planification. Il affirme ne pas avoir de mauvais retour, au contraire, beaucoup d’implication des salariés. 

 

Point 2. L’équipe type pour une retransmission sportive (scripte ? responsable éditorial ?…) sur NoA et sur France 3

Le DAC distingue plusieurs types d’émissions. Pour les manifestations sportives qui se font sur le modèle de PAE, comme par exemple le grand prix de Pau, une scripte est planifiée Sur d’autres,  comme ceux faits à partir d’un signal produit par l’organisateur et que France 3 abonde avec quelques moyens supplémentaires, (poste com, caméra supplémentaire, journaliste commentateur), il n’y a pas nécessairement de scripte.

Les élus CGT rappellent qu’aujourd’hui, NoA et France 3 supposent les mêmes moyens. La différence pour NoA, c’est le recours aux RSCA qui peuvent gérer le temps mais ne peuvent prendre des décisions éditoriales. Selon le DAC, il y a toujours un responsable éditorial. 

Les élus relèvent un point à éclaircir : ce modèle respecte-il la convention collective ?

Ils rappellent la nécessité de débriefer  avec l’ensemble du personnel pour bien vérifier que les moyens sont en adéquation avec les ambitions et que la charge de travail est supportable. 

Ils demandent à la direction de ne pas perdre de vue que les salariés sont fatigués et que les coups de stress peuvent déboucher sur de nouveaux  burn out ou épuisement professionnel…

 

Point 3. 20h le rattrapage : qui est le responsable éditorial et comment sont calés les invités ? (deux fois, l’émission a dû se faire sans invité et la présentatrice semblait un peu seule…)

L’émission va être stoppée momentanément à partir de septembre. La présentatrice de l’émission n’est pas toujours disponible. L’émission est plus complexe à mener qu’il n’y paraît. La coordination avec les trois antennes se fait plus difficilement.  Le suivi éditorial (par un des deux conseillers de programmes ) est lui aussi plus compliqué…

Le DAC rappelle ses engagements à vouloir réduire la voilure sur NoA et à réfléchir aux émissions à maintenir ou pas pour se “donner un peu d’air”. En faire moins et mieux …

 

IP extraordinaire NoA 

 

Pour cette instance qui fait suite au DGI du 7 juin dernier, Françoise Petit, l’inspectrice du travail, était présente. Philippe Martinetti, directeur du réseau France 3 et Samuel Bignon, DRH de France 3 étaient en visio.

Après un résumé de l’enquête conjointe menée en instance le 7 juin dernier, la secrétaire résume l’attente des RP d’Aquitaine : des réponses imminentes pour un danger grave et imminent et a minima la création d’un poste de chef de service GA/RSCA.

Philippe Martinetti veut apporter des réponses adaptées. La direction aquitaine a beaucoup travaillé, affirme-t-il. Pour lui, il faut plus d’échanges sur le fonctionnement du service gestion d’antenne.

Il faut se questionner sur l’éditorial recommande-t-il. Et il se lance dans une comparaison entre NoA et la chaîne corse Via Stella, bâtie sur un modèle similaire.

La grille du conducteur de NoA fait apparaître 400 lignes, quand celle de Via Stella en compte moitié moins. Aujourd’hui, déclare M. Martinetti, France 3  ne peut pas nous dire qu’il va dégager des moyens supplémentaires. La direction régionale doit prioriser son budget. Pour la première fois, elle a un budget et un nombre d’ETP constant. 

La directrice régionale rappelle que NoA n’est plus une chaîne expérimentale. Le projet éditorial doit être adapté autour de trois axes : France 3 Nouvelle Aquitaine, le numérique, et NoA.

Les élus CGT bataillent point par point. Ils s’interrogent :  faut-il remercier France TV ? Quelle chaîne de plein exercice s’est faite sans moyens propres ? 

Ils rappellent les 28 ETP rendus en 2 ans alors qu’il fallait mener de front NoA et l’augmentation du temps d’antenne régional. Ils rappellent le travail déjà engagé pour simplifier la grille lors du premier plan d’action en 2019. Ils rappellent que le projet éditorial n’est pas de leur compétence. 

Samuel Bignon conteste qu’on ait rendu 28 ETP (NDR : c’est dans le bilan social). Il concède “une régression de l’outil” alors que le but était d’améliorer mais affirme que des moyens supplémentaires ont été donnés au service. 

Le DAC résume les propos de l’IP antérieure sur la grille, insiste sur la complexité d’établir une grille, revient sur les efforts pour améliorer  le confort des salariés (une régie ergonomique et bien située) ET le contexte sanitaire qui a gêné considérablement le fonctionnement général. Le volet numérique aussi a évolué et pourrait accueillir les programmes courts qui complexifient la grille NoA.  

Les programmes courts étaient l’ADN de NoA au départ, complète la DR. Ils ont beaucoup servi de tampon, de variable d’ajustement. Ce qui était autrefois une solution est un problème aujourd’hui. 

La DRH expose oralement le plan d’action 

Action technique : l’ordinateur de l’une des salariées a été mis à jour. Le problème qui perdurait depuis un an est résolu. 

Remarque des élus : ce n’est PAS une avancée majeure. C’est une mesure de bon sens qui aurait dû être réglée en dehors de ce plan d’action.

Le logiciel Argos qui permet de générer les conducteurs est en cours de redéploiement vers Sherlock. Bordeaux sera prioritaire pour un déploiement au mieux  en 2024.

Remarque des élus :  l’outil, peut-être adapté, sera donc livré  6 ans après le déploiement de la chaîne !

Action organisationnelle :

Lors de l’enquête conjointe, les RP avaient relevé un sous-effectif chronique (en raison de deux arrêts longue durée cumulés notamment).

Pour remplacer les salariés absents, il faut des CDD formés, or la formation est longue et complexe : l’absence de formateur officiel avant décembre, la covid, l’appel à candidature ont décalé les formations prévues qui se tiendront finalement en septembre. 

Une mission de 6 mois va être proposée pour combler l’arrêt longue durée d’une GA et le poste libéré suite à la mutation d’un RSCA va être comblé lors du prochain Coca.

Planification prévisionnelle sur trois mois …(c’était déjà dans le premier plan d’action) à partir de septembre.

Point mensuel sur la bonne adéquation et équité du planning par le DAC.

La direction suggère de désigner un “coordinateur de la planification et suivi du service”, un salarié à identifier qui prendrait cette mission en plus de son travail …

Les élus s’offusquent : il faut quelqu’un détaché à temps plein au moins le temps de tout remettre à plat…

Samuel  Bignon veut publier une mission rapidement  pour un détachement de 6 mois minimum.  Il rappelle la difficulté à trouver la bonne personne formée à l’outil et au fonctionnement. La mesure sera probablement effective à partir de septembre. 

L’inspectrice du travail rappelle que la direction est dans le curatif  et n’est plus dans l’évaluation des risques. Ce qui est illégal. Il est “regrettable, pathogène et illégal” que les élus aient à soulever les mêmes problèmes malgré un premier plan d’action il y a trois ans selon elle.  

Philippe Martinetti dit entendre les doutes des élus mais affirme vouloir agir. 

Malgré un débat âpre mais respectueux, les élus ont le sentiment que la réponse de la direction est scandaleusement insuffisante. Ils ont donc convenu de rédiger une résolution commune à destination des élus du CSE : 

 

Résolution des RP d’Aquitaine suite au DGI du 7 juin 2022

Lors de l’Instance de proximité du 7 juin 2022, les élus d’Aquitaine ont voté un DGI, justifié « par l’état de santé d’un-e salarié-e qui a évoqué des dysfonctionnements à la fois techniques et organisationnels, une surcharge de travail, un service en sous-effectif chronique, une inéquité dans la planification et un travail accompli non reconnu, tous ces éléments laissant craindre des risques psycho sociaux ».

Comme convenu, et suite à une enquête conjointe menée le 7 juin, un plan d’action a été présenté oralement le 23 juin dernier, en présence de Messieurs Martinetti, Bignon et de l’inspectrice du travail.

 La direction n’a apporté aucune mesure supplémentaire que celles avancées lors de l’enquête conjointe. Elle n’a même pas retenu la proposition  incontournable pour les RP : la création d’un poste de chef de service pour les RSCA/GA.

6 points ont été annoncés, le sixième a été rajouté par la direction après un débat vif mais respectueux.

1 L’ordinateur d’un-e salarié-e du service, qui dysfonctionnait depuis un an, a été mis à jour.

2 NoA est prioritaire dans le déploiement de Sherlock au niveau régional. Mais l’outil sera livré dans deux ans au mieux soit six ans après le lancement de la chaîne.

3 Une mission de 6 mois va être proposée pour combler l’arrêt long durée d’un-e GA et le poste, libéré suite à la mutation d’un RSCA, va être comblé lors du prochain Coca.

 Ont également été annoncés :

4 Une planification prévisionnelle sur trois mois à partir de septembre.

5 Un point mensuel sur la bonne adéquation et équité de la charge de travail par le DAC.

6 Une mission de six mois pour manager le service : la mission sera publiée rapidement, mais son pourvoi effectif probablement pas avant septembre.

 

Au regard de la situation, ce plan est largement insuffisant.

Les RP d’Aquitaine renvoient la direction de Francetv à l’ Article 4221-1 du code du travail qui impose une obligation de résultats et non pas seulement de moyens :

 

« L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1 ;

2° Des actions d’information et de formation ;

3° La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.

L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes ».

Et l’article 4221-2 lui contraint à une évaluation des risques :

L’employeur met en oeuvre les mesures prévues à l’article L. 4121-1 sur le fondement des principes généraux de prévention suivants :

1° Eviter les risques ;

2° Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;

3° Combattre les risques à la source ;

4° Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;

5° Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;

6° Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;

7° Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel, tels qu’ils sont définis aux articles L. 1152-1 et L. 1153-1, ainsi que ceux liés aux agissements sexistes définis à l’article L. 1142-2-1 ;

8° Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

9° Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

 

FTV ne respecte pas ses obligations et est donc dans l’illégalité. D’autant, qu’un premier danger grave suite à un accident du travail touchant la même salariée avait déjà été voté le 5 novembre 2019.

En aucun cas, les RP d’Aquitaine ne mettent en doute que la direction aquitaine a mis en place des actions. Ils avaient d’ailleurs levé l’alerte. Pour autant, malgré ses efforts, l’enquête conjointe a révélé les mêmes dysfonctionnements. Les actions engagées alors sont les mêmes que celles proposées aujourd’hui.

En cela Francetv a bien mis en place des moyens mais n’a pas obtenu les résultats pourtant obligatoires légalement.

Au-delà de ce constat, c’est aussi la démonstration que France 3 Aquitaine, malgré toute la bonne volonté de ses salariés, cadres compris, n’a pas réussi à inventer un modèle NoA. Le postulat de départ : créer une chaîne de plein exercice qui émet 24h sur 24h, 7 jours sur 7, à moyens constants (dans les faits, à moyens  décroissants) en dégageant des marges de manœuvre par une meilleure organisation et un outil « magique », l’ Iphone, n’a pas été démontré.

Les RP d’Aquitaine l’ont déjà dit, c’est un leurre qui met en danger la santé des salariés.

Ils estiment qu’il n’est plus possible de continuer la chaîne dans ces conditions. Pour préserver la santé des salariés, la direction de FTV doit aujourd’hui donner les moyens humains et financiers c’est-à-dire CRÉER des postes (un chef de service immédiatement, mais également tout poste nécessaire pour alléger la charge de travail et  la charge de mentale du service le temps que l’outil Sherlock soit livré).

Ils rappellent que les salariés du service GA/RSCA sont fondés à faire valoir leur droit de retrait.

Ils laissent les élus du CSE le choix d’ester en justice.

 

Fait le 24/06/2022 à l’unanimité des RP d’Aquitaine

 

Prochaine IP le 5 juillet 2022

 

 

 

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