Fait exceptionnel, à l’occasion de cette réunion des délégués du personnel, une seule question a été posée. Une question rédigée par l’ensemble des syndicats pour dénoncer la position destructrice de la direction de France 3 envers des salariés titulaires ou précaires.
La question, la voici :
« Des salariés requalifiés se retrouvent aujourd’hui dans une impasse à cause d’un lieu d’affectation qui ne correspond en rien au lieu de travail habituel, Montpellier, où la majorité de leurs contrats de travail a été effectuée. On leur impose donc Carcassonne pour l’une, Mende et Toulouse pour les autres. Malgré les difficultés personnelles avérées qui rendent impossible l’installation à Carcassonne pour l’une des salariés, elle s’est rendue sur son lieu de travail le premier jour de son contrat pour constater qu’aucune condition n’était remplie pour qu’elle puisse travailler. Pas de poste de travail, pas de co-équipier pour partir en reportage.
Cette gestion nocive et destructrice pour les salariés requalifiés est inacceptable.
Le sort réservé au JRI de Mende est également d’une rare violence méprisante.
Du fait de la décision de la direction, le JRI se retrouve seul. La direction polaire, lors du CODIR de mercredi 2 juin, aurait déclaré : « il n’y aura pas de CDD pour travailler avec lui, il est journaliste, qu’il travaille seul. Si ça ne lui plaît pas on ferme le bureau ».
Mépris pour le travail de grande qualité qu’il réalise sur le terrain depuis des années. Mépris pour les accords collectifs. Mépris pour le maillage éditorial de notre territoire.
Et nous n’oublions pas le CDD qui vient d’effectuer plusieurs mois de remplacement à Mende et que l’on remercie après de bons et loyaux services. Un CDD jetable qui se retrouve plus que précarisé.
Et pour couronner le tout, une CDD historique aux qualités humaines et professionnelles incontestables attend depuis des jours qu’on daigne donner une réponse à sa candidature sur un recrutement éventuel. Que se passe-t-il dans les couloirs du Siège depuis le COCA du 25 mai dernier ?
Situation éprouvante, étouffante…
Pourquoi excelle-t-on dans l’art de broyer le salarié ?
Comment envisagez-vous, après tant de mauvaises directions prises, de régler le plus humainement possible la situation de ces salariés ?
Il n’est pas question pour les élus de laisser la direction maltraiter les salariés, dégrader le travail de l’ensemble de l’antenne et s’asseoir sur l’accord d’entreprise. »
Le débat a d’abord porté sur les 2 postes de monteurs vacants de Montpellier qui devaient être comblés lors du COCA du 25 mai dernier mais à ce jour, on ne sait toujours pas qui sera recruté !
La décision serait à la discrétion d’Arnaud Lesaunier, grand chef parisien, qui a bien reçu les propositions de la RH régionale, propositions soutenues par la RH nationale de France 3 mais M. Lesaunier, responsable ressources et organisation à FTV, n’a toujours pas validé ces propositions.
Pourquoi ? On ne sait pas… Quelles sont les pressions qui empêchent de valider ? D’où viennent-elles ?
Lorsqu’on sait, parce qu’on est tous passés par là, la pression psychologique que génère l’attente d’une réponse pour un CDI ; lorsqu’on on sait qu’à ces moment-là, les minutes sont des heures et que les candidats à ces postes notamment une salariée CDD historique de Montpellier, attendent cette réponse depuis plus de 2 semaines, cette situation est insupportable, inacceptable.
La direction régionale est dans l’embarras, compatit et attend comme nous tous…
Sur ce dossier, direction et représentants du personnel sont unanimes et dénoncent cette situation. Par contre pour le reste, l’unanimité vole en éclat…
Pourquoi impose-t-on aux salariés requalifiés des lieux de travail qui ne correspondent en rien à leur lieu de travail habituel ?
« C’est un choix de l’entreprise que de proposer à ces salariés des postes vacants comme c’est le cas à Carcassonne, Mende et Toulouse » répond la direction.
Proposer c’est bien, mais imposer l’est beaucoup moins car ces salariés requalifiés ne sont pas n’importe quels salariés. Ce sont des salariés usés par des années de précarité, 17 ans, 20 ans de CDD à Montpellier essentiellement.
Ce sont des salariés à qui l’entreprise a signé durant toutes ces années des contrats qui prouvent qu’ils avaient leur place sur le site de Montpellier.
Ce sont des salariés qui, pour faire valoir leurs droits, ont dû subir l’épreuve d’une procédure en justice via les prud’hommes.
Ils ont gagné leur CDI.
Et comme si ce parcours du combattant ne suffisait pas, la direction persiste à les malmener en leur demandant de s’asseoir sur leur vie de famille, une vie installée à Montpellier depuis toujours.
Deux des salariés requalifiés ont décidé, sur conseil de leur avocat, d’obtenir leur affectation à Montpellier via un référé. Un référé fixé au 23 juin prochain.
Nos 3 collègues ont des droits. S’il faut nous mobiliser pour les rappeler et les aider à être enfin bien traités, alors nous nous mobiliserons.