LOCALES EFFERVESCENTES… EN ATTENDANT L’ÉBULLITION

CE du 21 septembre 2017

Le point sur les éditions locales

En ouverture du CE Sud-Ouest du 21 septembre, les élus ont exigé de la direction du réseau régional qu’elle clarifie enfin sa position sur l’avenir des locales. Lire ici leur déclaration commune.

Les constats

Olivier Montels, directeur de l’information du réseau et président du CE, s’est dit profondément attaché à l’information de proximité, consubstantielle à France 3. Une déclaration de principe intéressante mais qui n’est assortie d’aucun projet.

Exposition insuffisante des éditions locales

Pour autant, la direction entend mettre un coup d’arrêt aux diffusions des éditions locales avec, comme argument massue, le fait qu’en moyenne 1 téléspectateur sur 2 n’ait pas accès aux locales.

Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir dénoncé haut et fort depuis des années ! Localiers et élus n’ont eu de cesse de demander et de proposer à la direction des solutions. En réponse : aucune volonté, aucun investissement.

Par ailleurs, les éditions sont re-exposées sur Internet. Donc dire qu’il n’y a que la moitié des téléspectateurs qui peuvent nous regarder, c’est faux !

Et à aucun moment la direction ne parle des audiences… Quelles sont-elles réellement ?

La décision

Olivier Montels l’assure : « TOUTES les éditions locales du réseau régional s’arrêteront en 2018 ». « La suppression des éditions locales était en route depuis un an avec le public en baisse. On ne baisse pas le rideau, on maintient le maillage. On veut maintenir l’activité et l’exposer pour tous les publics. » «  On dit vers quoi on va en toute transparence. »

Le directeur régional d’Occitanie (toujours en négociation avec la région pour un COM ?) s’agace : « On a rencontré les personnels, on en a parlé, et je vous invite à relire les synthèses des ateliers. Dès le début on a pointé le problème de la visibilité. » Devons-nous comprendre – mais on s’en doutait un peu – que même avant le début des ateliers le sort des éditions locales était scellé ???!!!

La CGT dit pour sa part qu’elle ne laissera pas faire ce saccage sans réagir. Une telle décision sans projet est inacceptable.

Maintien du volume de l’emploi ?

FTV est sous le coup d’un plan de réduction des effectifs, mais la suppression des éditions locales ne serait pas une opportunité supplémentaire selon Olivier Montels. « Maintenir l’emploi est une priorité, c’est ce que nous ferons, comme le maintien de l’activité. » Les locales devront simplement elles aussi participer à l’effort d’un remplacement pour deux départs. Olivier Godard reconnaît qu’il ne « faut pas affaiblir trop les unités de travail. Dans le Plan de Départs Volontaires on a pu faire des départs, grâce aux cascades. » Ça promet…

Le DRH du réseau régional précise que certes, la direction garantit le « maintien du volume de l’emploi sur l’activité, mais on fait aussi droit aux demandes d’évolutions professionnelles. », à l’image des personnels des locales de Tours et Bourges : une assistante travaille désormais sur le web, l’autre est devenue assistante d’émission et des journalistes ont obtenu des mobilités.

Si c’est une bonne chose que des salariés puissent évoluer professionnellement au sein de l’entreprise, cela est aussi une opportunité pour la direction de vider, lentement mais sûrement, les collectifs de travail des locales pour les transformer en supplétifs des BRI.

Ce sont les économies qui guident en fait la direction, car la première des conséquences sur l’emploi sera l’arrêt des remplacements des personnels permanent par des CDD.

Maintien du volume d’activité ?

Demain, assure Olivier Montels, il y aura autant de proximité qu’aujourd’hui. « On ne veut rien supprimer mais renforcer la visibilité. » Les sujets fabriqués par les localiers pourront être exposés dans les éditions régionales, 12/13 et 19/20, en semaine, le week-end, dans les magazines… chaque directeur régional décidera.

Pourtant, l’expérience de la suppression des éditions de Tours et Bourges montre que le volume d’information de proximité fabriqué par les personnels de ces deux ex-locales a été divisé par deux en un an.

Olivier Montels essaie toutefois de trouver des arguments et évoque le numérique comme avenir pour les locales. « Il pourrait y avoir une réelle activité sur le numérique dont certaines locales sont exclues aujourd’hui. » Selon lui, l’absence sur le numérique est un vrai problème. « Il y a des programmes hybrides à créer, des publics à conquérir. » On rit (jaune) en repensant aux demandes répétées, insistantes et toujours refusées de certaines locales de pouvoir s’exposer sur Facebook…

« Il y a des programmes à inventer. Pourquoi pas une édition numérique quotidienne ? » ajoute-t-il, précisant que 7 minutes n’est pas un bon format pour le numérique. Décidemment, les locales n’ont rien pour elles…

Les locales s’appelleront-elles encore « locales » ?

Olivier Montels n’a pas l’intention de supprimer les marques. « La marque c’est un contenu, pas un bloc de 7 minutes qui est obsolète. L’édition de 7 minutes décrochée est obsolète. Je n’ai pas dit ringard, au contraire c’est fondamental. Je veux qu’on parle aux Français comme personne d’autre ne le fait. »

Parmi les hypothèses éditoriales : l’utilisation du futur ex-créneau de décrochage pour exposer régionalement les sujets des locales (mais comment on fait quand on a 3 locales et 1 seul créneau ???), ou absorption du créneau pour faire un grand JT (certains ateliers ont mis en avant cette solution).

Olivier Montels écarte catégoriquement l’hypothèse d’un allongement de nos créneaux de diffusion : « si on allonge le JT soir de 5’, il y a des endroits où ça ne posera pas de problème. Mais quid des régions avec 3 locales ? On va créer plus de frustration qu’autre chose. Et les rédactions sans locale ? » Il ne veut pas non plus que les JT se transforment en journal des initiatives avec des sujets venant de partout, « ça n’a pas de sens ». Les élus lui ont gentiment fait savoir que les JT d’été (voire d’autres saisons) piochent allègrement dans les conducteurs des antennes voisines, faute de moyens !!!

Calendrier

Olivier Montels annonce la fin des éditions locales à partir du 1er janvier 2018.

Il pourrait y avoir des exceptions, comme en Nouvelle Aquitaine qui bénéficie d’un sursis grâce au projet « NAQ TV » qui devrait voir le jour en septembre 2018. Donc maintien des éditions locales jusqu’à l’été prochain. Après quoi il faudra réfléchir aux modalités de la participation des équipes de locales à cette nouvelle offre et aux JT régionaux. Et si « NAQ TV » ne voit pas le jour, la direction retravaillera les préconisations des ateliers, différentes selon les sites.

Le bras de fer

D’après Olivier Montels c’est nous qui angoissons les salariés. Elle est bien bonne celle-là ! A chacun ses responsabilités M. Montels SVP ! C’est votre manque de préparation et de communication qui angoisse des localiers ! C’est vous qui n’avez pas défini de projet avant de décider la suppression des éditions ! C’est cela qui effraie, qui engendre de la suspicion, de l’angoisse.

Pour la CGT, ces annonces sont d’ailleurs contraires aux orientations de l’entreprise en matière de conduite de projet. Mais en est-ce vraiment un ? Car tout cela est très brouillon, très improvisé, preuve de l’absence totale de projet. A moins que cela ne soit tout simplement pas exposé : faire des économies d’ETP pour tenir les objectifs de la direction générale.

A nous, tous ensemble, d’infléchir cette orientation et de ne pas laisser décider loin de nous l’avenir éditorial des locales.

 

PRÉAVIS DE GREVE DES LOCALES DU 27 SEPTEMBRE

Si la CGT n’a pas déposé de préavis de grève pour le 27 septembre, c’est d’abord parce que nous étions légalement dans l’impossibilité de le faire : pas le droit de déposer deux préavis sans au moins 5 jours francs entre les deux, sans compter le jour du dépôt ni le jour de l’appel à la grève. Notre dernier préavis date du 21 septembre contre la Loi travail XXL.

Par ailleurs, la mobilisation doit être la plus large possible sans hypothéquer les chances de succès. 

C’est aussi et surtout parce que nous pensons qu’un mouvement d’ampleur est nécessaire pour contrer les projets dévastateurs de la direction : suppression des éditions locales sans projet construit pour l’instant mais également diminution du nombre de fictions, non remplacement d’un départ sur deux, révision à la baisse par l’Etat de notre dotation, déménagement du BRI de Vanves au Siège etc.

Nous appellerons à une large mobilisation intersyndicale dans les prochains jours.

Toulouse, le 22 septembre 2017

NB : Le compte rendu complet des autres points débattus lors de ce CE vous parviendra ultérieurement.

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