Direction Occitanie : R. Paolacci, V. Fixot, M. Mercier, F. Valéry, O. Le Creurer, P. Lagorce, E. Deshayes, N. Boucard, S. Vreto,

RP Midi-Pyrénées : C. Alet, M. Debenest, M.-P. Fournier (secrétaire), C. Fremy. J.-Y. Olivier

RP Languedoc-Roussillon : J. Curato, C. Llambrich (secrétaire), G. Sie, P. Sportiche, P. Trouillet, A. Vaillant

DS Languedoc Roussillon : T. Will

UN PROJET STRUCTURANT, MAIS ENCORE A L’ÉTAT EMBRYONNAIRE

Après l’annonce surprise début juillet du projet TEMPO (suppression des éditions nationales de France 3 pour les recaser dans les tranches info régionales allongées) qui devrait voir le jour en septembre 2023, la direction se met lentement, mais sûrement, en route.

La directrice régionale rappelle que c’est à l’entreprise et à ses cadres dirigeants de prévoir l’avenir et la stratégie pour y arriver. Les grands axes ont été présentés aux directeurs régionaux et les rédacteurs en chef ont commencé à échanger en séminaire.

Il ne s’agit que d’ébauches et d’hypothèses, aucun arbitrage n’a encore été fait (hormis la suppression des éditions nationales, ce qui constitue un délit d’entrave pour lequel le CSE Siège a porté l’affaire en justice). Lorsque des orientations seront données, les régions devront réfléchir aux évolutions nécessaires pour s’y inscrire.

UN PROJET POUR RÉPONDRE AUX ÉVOLUTIONS DU SECTEUR

Rappel de la justification du projet TEMPO : l’information s’accélère, les chaînes info et les réseaux sociaux créent une pression, la concurrence se renforce. 70% des Français disent ne plus parvenir à se faire une idée claire des informations fiables, ils ont un sentiment d’éloignement des institutions (médias inclus). 75% des Français ont le sentiment de ne pas être compris par les médias. 85% des Français voulaient privilégier leur média local dans leur « consommation » selon une étude réalisée il y a quelques années.

Comme la direction aime les chiffres, les RP en ont rajouté : selon une étude de L’Obsoco, la Fondation Jean-Jaurès et Arte publiée le 1er septembre 2022, il ressort que 53% des personnes interrogées déclarent se sentir « plutôt » (15%) ou « très fatiguées » (38%) en s’informant. 77% limitent ou cessent de consulter les informations. 85% ont l’impression de toujours voir la même information. 53% ont l’impression de n’avoir rien appris d’intéressant. Il faut que la direction en tienne compte dans ses réflexions stratégiques.

Pour la directrice régionale, France 3 s’inscrit dans des valeurs (information vérifiée, identification des infox, donner des clés de lecture…) qui doivent nous permettre de sortir du lot et ajoute que nous avons des forces à mettre dans la bataille : maillage du territoire, salariés impliqués, offre diversifiée (pas que de l’info), confiance du public, attentes fortes des publics.

UN PROJET QUI VA OUVRIR PLUSIEURS CHANTIERS

Le numérique

C’est le plus important selon la directrice régionale. Tempo doit être « une nouvelle lecture sur nos écrans de proximité », nous ne sommes plus seulement un support linéaire. La nomination du coordinateur numérique d’Occitanie, O. Le Creurer, y participe puisqu’il a pour mission de coordonner et impulser tout ce qui est intéressant sur le numérique (1/3 de l’audience), mettre « un coup d’accélérateur qualitatif et quantitatif » et rendre plus lisible les rôles au sein de France 3 Occitanie ainsi qu’avec les 4 France Bleu de notre territoire. L’objectif est aussi d’avoir des projets (éditoriaux ou autres) avec France Bleu.

Le rôle des locales sera très important sur le numérique. Pour O. Le Creurer, il vaut mieux qu’une actu survenue sur le territoire d’une locale soit traitée par elle plutôt que par le web.

Le renforcement de notre offre numérique impactera forcément l’organisation. C’est pourquoi le coordinateur numérique régional recherche des salariés souhaitant évoluer sur le numérique. Certains ont déjà pris rendez-vous avec lui. La direction rappelle qu’elle ne contraindra personne à faire du web, « on fera avec les appétences individuelles et de l’accompagnement ».

A noter : tout ce que nous diffusons dans nos cases régionales est désormais sur le site france.tv (page Chaînes puis France 3 puis Occitanie). L’info est également sur le site de franceinfo et la plateforme ICI (avec France Bleu) qui proposera bientôt les replays des éditions régionales et plus tard locales. Quand l’appli mobile ICI sera stabilisée, il y aura peut être un site internet commun France 3-France Bleu.

La refonte des tranches de midi et du soir (ICI midi et ICI soir)

C’est la mission des 2 rédacteurs en chef et de l’ensemble des personnels. A ce stade, rien n’est décidé sur le fond et la forme. Ce qui est sûr : on partira du local pour élargir au national et à l’international. Mais le jour où une actu nationale ou internationale s’imposera, il faudra faire de la place pour la traiter (sinon les téléspectateurs de la 3 ne l’auront pas).

ICI midi commencera à 12h30 jusqu’à un peu avant 13h00 en fonction des servitudes. ICI soir commencera à 19h00 jusqu’à un peu avant 20h00. Les rédacteurs en chef ne confieront pas la tranche du soir à un seul présentateur, ce serait trop lourd.

Ces 2 sessions d’information seront segmentées par de la pub, des météos locales et nationales, et des sponsors. Pour réfléchir au cadencement, l’équipe projet s’appuie sur le modèle des Outre-mer (qui n’ont pas de locales) et le décorticage des conducteurs régionaux actuels. Les rédacteurs en chef ont demandé qu’il n’y ait pas de conducteur type.

La rédactrice en chef de Midi-Pyrénées assure que l’avenir des éditions locales n’est pas remis en cause, par contre il faudra discuter de l’horaire de diffusion. Pour la CGT, les éditions locales doivent être visibles sur la TNT et les box, la géolocalisation s’impose. Qu’est-ce qu’on diffuse à la place des locales sur les territoires sans ?

Fini Proxitanie et le 18h30. Ces émissions n’ont pas démérité, ce sont les grilles qui vont et viennent. La directrice régionale aimerait que les bonnes idées demeurent, comme les débats.

La collaboration avec France Bleu reste circonscrite aux matinales et au web, pas d’incursion dans les futurs ICI midi et soir.

L’inversion du modèle (d’une chaîne nationale à décrochages régionaux à une chaîne régionale à décrochages nationaux) arrive, « mais c’est un défit faute de moyens ». On ne contredira pas la rédactrice en chef de Midi-Pyrénées, qui ajoute qu’on pourra développer de nouveaux produits. L’allongement de la tranche ne devrait pas se faire dans la douleur selon elle : 7 à 10’ supplémentaires mais on récupère les moyens du 18h30.

En plus de devoir travailler à la structuration de ces tranches, cette future organisation nécessitera de préciser les échanges entre régions : en cas d’actu d’ampleur nationale/internationale dans une autre région, quand et comment on rapatrie le sujet pour le diffuser ? Sera-t-il possible de passer des commandes de sujets ?

La grille

La modification de la grille nationale a un impact sur les grilles régionales. Le créneau du matin (7h – matinale France Bleu) est sanctuarisé, il pourrait même être légèrement allongé (discussion à ouvrir avec France Bleu). Cela impactera donc les autres cases de la matinée qui restent à la main des régions. L’une des pistes de travail de l’équipe projet est un programme régional en semaine avant ICI midi (donc sur la case 12h-12h30). Il y aura aussi un impact en fin de journée : la case des jeux est très importante pour l’audience des JT, il faut donc lui retrouver une bonne place (glissement jusqu’à 19h ?). Sans parler des impacts sur les cases du week-end.

Pour le délégué aux Antennes et aux Contenus, il faut réfléchir à la façon dont on produit. Il y aura des arbitrages à poser sur les émissions parce qu’on n’a pas de moyens supplémentaires.

L’emploi

Aucun ETP supplémentaire ne sera accordé aux régions. Les salariés de France 3 au Siège travailleront pour notre tranche ou ils seront redéployés sur d’autres activités, ou ils pourront postuler en région sur des postes vacants, notamment s’ils n’ont plus d’activité ce qui pourrait concerner des cadres de la rédaction.

A l’inquiétude des élus sur l’allongement des tranches et donc des horaires de travail, la direction s’engage, par la voix du chef de centre de Midi-Pyrénées, à porter une attention particulière aux futures charges de travail : « personne ne sera mis à genoux » et les nouveaux horaires seront discutés avant leur mise en œuvre.

L’évolution des métiers

Aujourd’hui, si la direction veut en faire faire plus avec moins aux salariés, elle pense n’avoir d’autre choix que de faire évoluer les métiers : JRI-monteur, reporteur en résidence, régie automatisée… Cela relève de la négociation avec les organisations syndicales. Pas sûr qu’un terrain d’entente soit trouvé à toutes ces propositions…

DES RÉFLEXIONS MAIS PAS DE CALENDRIER

Ces chantiers seront nourris par plusieurs réflexions circulaires : le travail de l’équipe projet, les validations des directeurs régionaux, les synthèses des CODIR, les discussions des réunions de service, les débats en IP, CSSCT et CSE.

Les RP ont le sentiment qu’il n’y aura pas beaucoup de partages avec les salariés, voire même que leur implication – dans la phase projet – n’est pas forcément demandée. Il n’y aura pas d’ateliers de réflexion comme pour le 18h30, seulement des réunions de service qui permettront de faire le point sur les avancées du projet. Quant aux managers, ils seront consultés sur certains points puis un cadre leur sera proposé et ils devront réfléchir aux moyens d’y parvenir.

A ce jour aucun calendrier n’a été arrêté, ce sera un travail au long cours. L’équipe projet a bon espoir de pouvoir présenter un projet plus affiné d’ici décembre.

Le CODIR Occitanie se réuni demain en séminaire sur la partie numérique.

La directrice régionale proposera un échange à l’ensemble des salariés d’Occitanie après la réunion des directeurs régionaux prévue le 29 septembre. En attendant, des réunions de service ont déjà eu lieu ou sont prévues. Le remplacement de notre directrice régionale en fin d’année ne devrait rien modifier, selon elle.

L’équipe projet fera le tour des régions.

Pour suivre le projet TEMPO : page dédiée sur monespace : https://groupefrancetv.sharepoint.com/sites/Projets-strategiques

DES ÉLUS ATTENTIFS ET QUI LE RESTERONT

Les élus s’étaient déjà faits l’écho des premières inquiétudes apparues après l’annonce du projet au travers d’une motion adressée à la direction du Réseau le 8 juillet. Malgré l’action n°8 du plan d’actions d’amélioration des relations direction-élus (validé par la DRH de FTV en septembre 2021 impose d’« accuser réception des alertes et des questions dans un délai raisonnable (2-3 jours « travaillés »), répondre et effectuer un suivi jusqu’à la résolution de la problématique »), l’article L.2312-15 du Code du travail qui impose que « L’employeur rend compte, en la motivant, de la suite donnée aux avis et vœux du CSE » (qu’on pourrait étendre aux IP) et la déclaration du directeur du Réseau lors du CSE d’août sur un autre sujet qu’« on a un problème structurel de la prise en compte de la parole des élus dans le temps. C’est un chantier colossal. », plus de 2 mois se sont écoulés sans aucun signe de vie.

D’autres sujets se font jour au fur et à mesure des discussions : perdrons-nous la pub de 19h30 qui n’est pas à négliger en ces temps de disette ? Le directeur du Réseau parle de remplissage des nouveaux créneaux avec des produits déjà existants. N’y a-t-il pas un risque de délitement de l’information et de perte de pluralité démocratique ? Quelle place pour les régions en cas de forte actu nationale ou internationale ?