Compte rendu des élus CGT de l’instance de proximité d’Aquitaine du 12 mai

 

 

En préambule le Directeur régional a tenu à se féliciter qu’aucun collaborateur n’ait été contaminé depuis un mois. Et c’est une bonne nouvelle. Mais il faut rester vigilant et être capable de prendre, en urgence, des dispositions en cas de besoin. Le déconfinement est un test. Depuis deux mois, estime –il, « nous avons mis en œuvre toutes les dispositions qui étaient de notre responsabilité ».

La prochaine instance se fera en audioconférence, la suivante (juillet) peut-être sur site avec les précautions d’usage. C’est un souhait et de la direction et des élus. Les réunions en audioconférence de longue durée et sur des sujets complexes exigent une forte concentration et peuvent être éprouvantes.

FTV prolonge le télétravail au moins jusqu’au 15 juin. Il faut réinventer notre quotidien pour peut-être 6 mois, voire un à deux ans  a prévenu le Directeur régional.

 

1°)  Le DU

Notre document unique (document obligatoire qui liste les mesures déployées par l’entreprise pour prévenir les risques), avait été mis à niveau sur le modèle national et présenté lors de l’Instance de proximité du mois d’avril. Il a ensuite été complété par les particularités locales. Cette dernière version avait été communiquée aux élus par mail. Ce mardi, ils l’ont relue avec la Direction pour la réactualiser. Les ateliers avec les collaborateurs seront maintenus, si possible avant l’été, dans le cadre plus classique de la mise à jour annuelle du DU.

Ont été corrigées et/ou rajoutées à la demande des élus les spécificités de l’Aquitaine suivantes :

– La distanciation est de 1,5m et non plus 1 m

– Le port du masque est obligatoire et non pas selon les disponibilités

– Six distributeurs de gels avec recharge ont été loués et installés sur le site de Bordeaux (au poste de sécurité, dans le hall, en face du studio, à la rédaction, au niveau de l’ascenseur au rez-de-chaussée). Un autre  dans le bâtiment fabrication ainsi que dans chacune des locales. Les BIP, eux, disposent de flacons. Quand les salariés reviendront plus massivement sur site,  5 totems (c’est-à-dire un module sur pied qui distribue du gel) seront achetés et implantés d’ici, la direction l’espère, le 15 juin.

50 000 euros ont déjà été dépensés pour toutes ces mesures à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

Depuis le mois de mai, pour Bordeaux, des kits comprenant 16 masques et un flacon étaient distribués pour chacune des équipes de reportage. De quoi tenir les 4 jours de vacation. A partir de lundi 18 mai, Ils seront individuels, numérotés, et tracés par souci de praticité et pour éviter tout incivisme. Ces kits doivent être rapportés une fois utilisés (il faut rester vigilants sur nos stocks). Ils continueront à être réapprovisionnés après chaque vacation.

La direction envisage une communication pour rappeler que les kits sont tracés.

Six masques en tissu par collaborateur devraient être distribués la semaine prochaine. Les collaborateurs seront invités à les utiliser aussi en dehors de l’entreprise. Les masques chirurgicaux continueront à être distribués sur le même rythme. La Direction demandera de les privilégier sur site ou en reportage. Ils seraient plus efficaces.

Les élus avaient demandé à la direction un récapitulatif des mesures prises pour prévenir les Risques psycho-sociaux. Ils seront inscrits dans le DU. La direction évoque

  • toute la communication notamment des numéros utiles RH, psychologues assistants sociaux,
  • les mesures sanitaires mises en place en terme de sécurité (sentiment de travailler sans danger),
  • le maintien du salaire,
  • l’absence autorisée pour garde d’enfants ou pour les salariés vulnérables,
  • le télétravail,
  • le maintien du lien avec les managers (sous forme de réunion de service ou par appel individuel), le maintien du lien social (audioconférence plusieurs fois par semaine avec les secrétaires IP), les audioconférences hebdomadaires avec les salariés
  • une communication plus positive sur les programmes qui continuent.
  • Les élus ont fait remarquer que cette dernière mesure pouvait au contraire créer du RPS, notamment pour les salariés maintenus en disponibilité et qui peuvent avoir le sentiment d’être inutiles. Ces salariés ont fait l’objet d’une attention plus particulière avec notamment des propositions de formations à distance.

6 PTA n’ont pas encore été contactés individuellement. Tous les journalistes l’ont été par SMS ou oralement et deux d’entre eux par mail.

L’objectif affiché, que les élus encouragent, est de ne pas oublier un collaborateur qui serait en souffrance ou en difficultés morales ou financières.

-Pour les équipes de reportage, des perches ont été achetées. Les locales et Bip ont aussi été approvisionnés.

A la demande des élus, la « planification sur 4 jours en raison du PCA et des conditions particulières de travail » a été rajoutée.

-Attention, la prise de température n’est plus obligatoire. Ce sont des données médicales donc protégées.

Pour les distributeurs de café : l’entreprise bordelaise a repris son activité. Elle va pouvoir désinfecter les machines. Les élus estiment que les cafétérias sont un lieu à haut risque et demandent un distributeur à côté des machines si elles sont remises en service.

Il en faudrait deux en Aquitaine. Cela représente un investissement qu’il faut étudier a répondu la Direction qui ne voit pas d’objection majeure.

D’autres mesures ont été prises pour les bâtiments  comme le renforcement du nettoyage des locaux occupés, le nettoyage quotidien des points contacts, la mise en place de cloison de séparation en régie. Ces parois pourraient être généralisées. Mais la Direction ne sait pas s’il faut l’envisager comme une alternative pour le cas où l’on n’a pas les moyens de dégager  4 m² entre chaque salarié ou comme un complément. La consigne doit être éclaircie par le Siège.

Elle risque de poser problème à Bayonne et Pau où les îlots de trois bureaux ne sont pas dissociables.

Une paroi sera posée pour protéger l’organisateur d’activité et la secrétaire du CSE, tous deux amenés à recevoir du public.

Les élus proposent de faire des groupes de réflexion par unité de travail pour évoquer les pistes très pragmatiques notamment en locale.

Le Directeur note qu’à la reprise du travail, il faudra être attentif aux collaborateurs qui reviendront et qui n’auront pas encore intégré les nouvelles pratiques sanitaires.

Proposition des élus CGT : Pourquoi ne pas imaginer un petit déjeuner de « retrouvailles » à l’échelle peut-être du service, en extérieur si possible pour respecter les mesures barrières et la distance sanitaire. Ce sera aussi l’occasion  d’enlever les craintes de certains et rappeler les nouvelles règles de sécurité.

 

2°) le coronavirus

Les élus avaient listé une série de questions sur le Plan de déconfinement

  • Quelle sera l’activité à compter du 11 mai ?

Le Plan de Continuité de l’Activité (PCA) évoluera, au plus tôt, le 15 juin. Au delà, un  PRA, plan de retour à l’activité sera présenté. Mais aujourd’hui le déconfinement ne change rien. Nous sommes toujours à des journaux grande région deux fois par jour.

Dans la mesure où le télétravail est prolongé, les élus demandent des outils plus adaptés. Pendant ces deux premiers mois, la situation d’urgence a obligé les salariés à s’adapter et peut-être accepter un mode de fonctionnement dégradé. Il faudrait maintenant faire monter en puissance les outils et les process d’organisation du travail.

  • Comment se fera la réouverture des locales annoncée par Delphine Ernotte pour le 15 juin ?

A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, un état des lieux des besoins a été dressé. Il fait apparaître 665 de jours de CDD nécessaires du 15 juin au 31 août selon la Direction qui évoque plusieurs difficultés : tenir notre budget : trouver les CDD, alimenter les journaux de proximité alors que les festivals, les événement sportifs ont été annulés.

FTV veut un engagement solidaire (Soutien à la presse écrite dans nos JT, des festivals valorisés sur notre antenne par l’achat de droits)

La Direction néo-aquitaine a imaginé un « Journal des locales solidaires »  qui serait diffusé cet été à 11h53 et 18h53 pour évoquer des solidarités dans tous les domaines. Le JTR continuerait à diffuser les sujets d’actualité.

Deux équipes par jour et par locale seraient planifiées  (une pour le journal des solidarités et une pour l’actu diffusée dans le JTR) et jusqu’à deux monteurs selon les besoins et si possible en télétravail. L’assistante et le rédacteur en chef adjoint seraient également en télétravail.

Ce journal  serait géré à tour de rôle par chacune des locales de Nouvelle-Aquitaine, ce qui veut dire que chaque locale aurait à gérer ce journal deux semaines sur la période. A noter que Brive diffusera sa locale cet été, ce qui n’était pas le cas ces dernières années.

Le directeur régional explique qu’il pourra y avoir recours aux CDD dans le cadre de cette formule mais qu’il faut se garder des marges dès qu’on reprendra les JT par antenne à partir de septembre. Et les élections municipales qui risquent d’avoir lieu après l’été. L’idée de ce journal des locales solidaires a été soumise et validée par le réseau.

Le Directeur régional a fait part de sa vive inquiétude concernant les congés. Comparé à l’an passé à la même date, 1800 jours en moins ont été posés en Nouvelle-Aquitaine. Plusieurs raisons sont évoquées : les élections municipales, les salariés en arrêt maladie qui n’ont pas posé de congés pendant les vacances de printemps. Elle indique aussi que plusieurs dizaines de collaborateurs, en Nouvelle-Aquitaine, n’ont toujours pas déposé leurs congés pour cet été alors que la date limite était en février. La direction va les relancer. Elle rappelle qu’il n’y aura pas report accordé sur l’année 2021, le nombre de jours qu’on pourra poser sur le CET sera peut-être limité pour alimenter le fonds de solidarité envers les CDD et intermittents (cf plus bas).

Les élus s’étonnent qu’autant de salariés n’aient pas respecté la règle de prévisions de congés. Il ne faudrait pas pénaliser ceux qui jouent le jeu ou les locales en les fermant en fin d »année pour des raisons budgétaires.

  • Y-aura-il des tests préalables à la reprise du travail ?

Le gouvernement a indiqué que le dépistage massif  n’était pas autorisé dans les entreprises.

  • Comment maintenir le respect des règles sanitaires sur le long terme?

Par un rappel incessant des règles, l’exemplarité des cadres et de tout un chacun, la discipline collective.

Attention, en vertu du code du travail, le salarié doit appliquer les règles de sécurité mises en place par l’entreprise.

– pré-bilan du travail en confinement

 

– La direction a envoyé un questionnaire sur le sujet.  35% des collaborateurs ont déjà répondu.

Le réseau pourrait s’appuyer sur ce questionnaire pour réfléchir à de nouvelles modalités du télétravail. La direction en convient, il faudra mener une analyse poussée de toutes les situations, de toutes les fonctions et des conséquences sur l’organisation du travail.

Le montage à distance, par exemple, implique l’envoi en mode « boîte noire » et un tournage en conséquence par exemple.

Remarque des élus de la CGT : les salariés ont été interrogés dans un contexte très particulier et anxiogène. On est d’ailleurs plutôt en travail à la maison imposé et pas en télétravail choisi et organisé.

  • L’équité des rotations de reportage, de télétravail, de travail le dimanche (pour les PTA) a-t-elle été respectée ?

La Direction a demandé un point à l’ensemble des managers. Il n’a fait apparaître aucun problème majeur. Globalement, indique le DRH, une attention a été apportée pour une équité de rotation et de tours de week-ends même si cela a pu être compliqué en raison des arrêts maladies. Les plannings doivent être regardés sur la durée.

  • Nouvelles émissions et nouvelles pratiques professionnelles : quels sont les retours d’expérience ?

La Direction n’a pas encore de bilan. Elle distingue

Pour la chaîne : le télétravail et les interviews par Skype. Certaines liaisons étaient de qualité acceptable,  d’autres moins.

Pour Noa, ô boulot a été réalisé par Skype. La Direction a envisagé de le diffuser aussi sur la chaîne grâce au VMix mais sa mise en œuvre s’est avérée trop compliquée.

Un Disputandum de 26 minutes a été réalisé avant les vacances  avec  un présentateur chez lui et trois invités. 3 salariés ont participé à cette émission.

La CGT avait alors regretté qu’aucune assistante n’y ait été associée. Ce sera le cas pour le prochain numéro

Une Enquête de Région a été tournée en mode confinement

Dans la mesure où il n’y a plus Dimanche en politique, la Direction a imaginé un talk politique numérique. Les  internautes envoient leurs questions  par mail. Elles sont posées par deux journalistes chacun chez soi ou dans son bureau. Streamyard, un outil numérique permet de faire apparaître en plein écran celui  qui répond et celui qui pose les questions. Il sera utilisé par l’éditeur web.

Les élus s’en inquiètent. Commuter trois sources d’images relève des missions du vidéo ou du réalisateur. Il ne faudrait pas confondre l’outil et le métier. D’autant que des salariés sont laissés en disponibilité.

La direction envisage de diffuser ce talk aussi sur le site voire sur Noa. Un Numéro zéro devait être tourné ce mardi 12 mai. Et un autre était prévu jeudi 14 mai. En fonction du résultat, la Direction renouvellera ou pas.

DEP, tout comme les interviews en plateau ne seront possibles que si notre PCA évolue.

Les élus de la CGT mettent en garde contre un décalage possible entre les produits dégradés diffusés par F3 Aquitaine et ceux des autres chaînes et sur la capacité des téléspectateurs à supporter sur la durée ce genre de produits.

  • Comment est utilisé le Vmix en ce moment ? Sur quelles émissions? Avec quels résultats?

Le VMix est utilisé uniquement pour Disputandum et par un vidéo sur site. Les résultats sont très satisfaisants selon la Direction. Il pourrait devenir un outil commun ? Pourquoi pas, répond la direction qui cite comme exemple Marseille où il est déjà utilisé pour des ITW par Skype dans le JTR.

Un deuxième vidéo accepterait de l’utiliser mais les autres refusent car cela implique de travailler seul sur plusieurs métiers. Les élus CGT rejoignent ce point de vue et soulignent que l’usage de cet outil, s’il peut-être acceptable dans les circonstances exceptionnelles du confinement, et dans le cadre de l’expérimentation NoA, est loin de donner au produit la qualité audiovisuelle qu’apporteraient le savoir-faire des différents métiers nécessaires à la réalisation d’une émission.

Il avait été envisagé de le laisser en « libre service » pour que les vidéos puissent découvrir l’outil. Le confinement a empêché la mise en œuvre de ce projet.

  • Les monteurs du BRI demandaient une consigne claire sur le mixage.

Pour les sujets envoyés mixés, la prime devrait être versée même si le monteur n’avait pas la compétence au départ. Mais aujourd’hui, dans la mesure où un preneur de son est planifié et sauf si le délai est trop court, les sujets doivent passer par le mixage.

Enfin, concernant NoA, la direction annonce qu’elle va proposer une prolongation de l’accord d’expérimentation aux organisations syndicales jusqu’à la fin de l’année.

3°) Rh

  • résultat du dernier COCA

Le 4e poste d’éditeur web a été validé. Il résulte de la transformation d’un poste de monteur. Il reste encore  3 postes vacants de montage dont la direction ne sait pas encore s’ils vont tous être pourvus.

  • Rémunérations et solidarité envers les CDDU et les intermittents.

Il faut distinguer trois périodes :

  1. Jusqu’au 5 avril, tous les engagements, honorés ou pas, ont été payés normalement.
  2. Du 6 avril au 10 mai inclus, une indemnité compensatrice versée par FTV qui viendra compléter les indemnités pôle emploi (cette indemnité sera à la hauteur des contrats promis aux CDD). Un état des lieux des engagements pris avec les cdds dans cette période sera envoyé à Audiens qui déterminera le delta entre les indemnités de pôle emploi et la rémunération escomptée. Le DRH explique que sont considérés comme engagements fermes toute demande faite par sms, mail ou promesse orale pour des dates précises.

Un courrier a été adressé aux non permanents concernés sur leur      boîte personnelle ce 13 mai. Le paiement est prévu fin mai pour la  période d’avril.

3. Après le 10 mai : des négociations sont en cours pour la mise en œuvre d’un fonds de soutien abondé par la direction et par tous les salariés

(pistes possibles : travailler un jour sans être payé, don de jours, dépôt limité sur le CET). C’est en cours de négociation. La CGT a déjà dénoncé cette politique d’économies faites par France Télévisions sur le dos des salariés précaires dans un tract du 11 mai intitulé « la charité n’est pas la justice sociale ».

Le lien avec les CDD dont FTV a besoin doit être préservé selon le DRH.

Les élus font remarquer que peu de contrats avaient été anticipés sur un aussi long terme (avril et mai) et que la volonté des CDD  est de reprendre le travail au plus vite.

  • Garde d’enfants

L’attestation pour garde d’enfant parle d’établissements ouverts ou fermés or certains le sont partiellement ou dans l’incapacité de recevoir l’élève (en 3e ou non prioritaire)

Le DRH précise que ce modèle peut être ajustable et complété selon la situation. La vraie question serait « votre enfant peut-il retourner à l’école ou pas »?

 

Le calendrier des prochaines instances de proximité

Jeudi 2 juillet

Mercredi 26 août

Mardi 15 septembre

Mardi 6 octobre

Mardi 3 novembre

Mardi 1er décembre

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