Une nouvelle réorganisation de France 3 est annoncée, la fin des pôles est en marche. Il est difficile de demander à une direction de pôle de justifier la nécessité de cette réforme à venir, mais elle se doit pourtant de porter la bonne parole présidentielle.
Une nouvelle réorganisation mais pour quoi faire ? Coller au nouveau découpage des régions ne peut en soi tenir lieu de plan stratégique. Et s’il s’agit pour la nouvelle direction de l’entreprise de mettre en place des polyvalences à outrance afin de faire passer la pilule de nouvelles suppressions de postes dans les régions, nous nous y opposerons.
La perspective de doublement voir de triplement des programmes régionaux ne leurre personne car les moyens ne sont pas au rendez-vous. Le 3 mai, la direction de FTV a dévoilé les orientations stratégiques pour France 3 en région pour les 5 ans à venir.
Force est de constater que le compte n’y est pas : affichage d’une grille régionalisée à 30%, mais en considérant les programmes réseau de type In Situ comme des programmes régionaux. La direction de France 3 ose même annoncer des créations de cases régionales alors que ce ne sont que des transferts (case doc, Cap Sud-Ouest).
La direction inclut même dans ce total des émissions dites « régionalisées » type Thalassa, Faut pas Rêver, Des Racines et des Ailes ou Midi en France. Et rien ne garantit plus d’autonomie aux nouvelles régions. Ce sera donc une nouvelle fois un faux semblant, un petit jeu d’affichage qui ne dupe personne.
Après tant d’années d’efforts accomplis par les régions, et notamment sur le dos des personnels précaires, le niveau de l’emploi a considérablement été réduit. Dans son projet d’accord sur la régulation de l’emploi non permanent, la direction propose de permanentiser des postes. Les pôles, et le Sud-Ouest en particulier, sont les grands perdants de l’opération. Les seuls gagnants dans l’affaire seront « les mauvais élèves » en termes de réduction d’emploi non permanent : 28 créations de postes en outremer, 12 à la Rédaction Nationale de France 2, zéro dans le Sud-Ouest ! La double peine pour les régions. Inacceptable !
En attendant la mise en place de la réorganisation, la lutte des places entre cadres a commencé. Nombreux sont ceux qui jouent des coudes pour se placer dans la nouvelle organisation. Espérons que les salariés ne pâtiront pas de ces luttes intestines.
Toulouse, le 31 mai 2016