La fin des pôles est imminente et il est temps d’en tirer le bilan. Si certains peuvent se satisfaire des économies réalisées au cours de ces 7 dernières années, la CGT considère que faute de plan stratégique et de développement, les pôles ont d’abord été une machine à économiser des ETP, avec son lot de conséquences :
- Le travail empêché
- La baisse de la qualité
- La dégradation des conditions de travail
- L’explosion des troubles psychosociaux
La CGT estime que les pôles ont été dévoyés de leur objectif initial qui était de mettre en place une coordination éditoriale, mais certainement pas de prendre le pouvoir sur l’éditorial des antennes.
Certes, la mutualisation des moyens a permis de belles productions comme Cap Sud-Ouest dont nous pouvons tous être fiers. Mais le périmètre de diffusion du pôle ne s’appuie sur aucune identité réelle et on constate que les audiences sont très contrastées d’une antenne à une autre en fonction du type de programme.
Les régulateurs d’activités sont allés au-delà de la mutualisation en prenant le pouvoir sur les moyens des antennes, intervenant sans cesse sur les plannings pour faire baisser les coûts.
Cela a eu pour effet de décourager les personnels et de construire des émissions en fonction des moyens disponibles au détriment de l’ambition éditoriale. L’exemple des Matinales sur le Pôle Sud-Ouest est éclairant sur ce point. Lancées à contre cœur dans notre pôle (car le concept venait du Nord-Est) et à coût constant, elles sont devenues le symbole d’une télévision au rabais malgré la forte implication des équipes.
Pourquoi le ressenti des salariés vis-à-vis du pôle est-il aussi négatif ? Parce que les responsables de pôle sont déconnectés des réalités des antennes. Par choix ? En tout cas ils y sont peu et en ont une vision uniquement au travers du filtre de leurs cadres locaux. Nous en avons eu souvent la preuve en CE à travers l’absence de réponse à de nombreuses questions, avec l’éternel « bottage en touche » vers des interlocuteurs parisiens ou en renvoyant aux cadres des antennes. Le niveau de réponse en DP est également très éclairant, les questions revenant régulièrement en CE faute de réponse en local.
Il n’est qu’à voir les décisions disciplinaires prises par l’encadrement du pôle, pour certaines très récentes, qui faute de connaissance de la réalité du terrain brillent par leur injustice.
En effet, les cadres des antennes, largement dépourvus de pouvoir décisionnels clairs, se sont souvent révélés incapables de résoudre des problèmes locaux, quand ils n’ont pas été contredit dans leurs tentatives de décision par leur hiérarchie. La CGT dénonce également l’alourdissement des processus de décisions qui fait que parfois les décisions sont arrivées tard, en étant parfois contradictoires, quand elles sont arrivées…
Le petit jeu d’aller-retour récurrent et infructueux entre les instances et les différents niveaux hiérarchiques du pôle et des antennes a été très fatigant pour les représentants du personnel et a produit beaucoup de tensions chez les salariés. Il est le symbole d’une inadéquation entre le niveau hiérarchique des interlocuteurs côté direction et les instances qu’ils président. Il conviendra de corriger cela dans la nouvelle organisation.
Les pôles n’ont pas travaillé ensemble alors que les anciennes régions le faisaient. Ils ont suivi chacun leur propre stratégie, chaque pôle se disant meilleur que les autres. Les rapports Secafi ont d’ailleurs bien démontré que ces stratégies non coordonnées étaient aussi le fruit d’un affaissement stratégique général au niveau de France 3.
La CGT dénonce aussi l’absence de contractualisation de partenariats avec les conseils régionaux pour financer des programmes hors info. Cela devait initialement être l’un des objectifs des DRA, qui, bridés par la direction des pôles, n’ont pu faire quoi que ce soit. Un constat très dommageable pour le développement de nos programmes régionaux et que l’ont retrouve à nouveau dans le projet de réorganisation comme un objectif.
Pour finir sur un point positif, la CGT souligne que la mutualisation des moyens et des personnels a tout de même permis des échanges intéressants et enrichissants entre collègues de différentes antennes.
Malgré toutes ces critiques envers les pôles, l’avenir est-il plus prometteur ? Rien n’est moins sûr, mais nous aurons l’occasion d’y revenir au cours de ce CE.
Bordeaux, le 30 novembre 2016